Chapitre 13 - Le poison

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Ils me renvoyèrent au près de Valkyon et des autres chefs de garde, Leiftan était resté à la cité préparer la logistique pour la contre-attaque, d'après lui nous devions avoir une dizaine de jours pour nous préparer. J'arrivai pile au moment où il commençait à former le convoi. Valkyon je me retins de prendre Valkyon dans mes bras en le voyant, il était en train de s'affairer à organiser le transport des armes.

« Valkyon ? Est-ce que je peux te parler ?

- Oui bien sûr, dit-il en nous éloignant de l'agitation grandissante. Que se passe-t-il ? Tu vas bien ?

- Faut que je te parle d'un truc important. Apparemment Miiko et Hua ont eu une conversation à mon sujet avec un conseil.

- LE conseil ?

- Je ne sais pas, je n'ai pas pu avoir plus de renseignements. Bref. Ils m'ont proposé de faire parti de l'Étincelante. »

Je m'étais mise à chuchoter pour éviter les oreilles indiscrètes. Valkyon avait un regard indescriptible, il jeta quelques coup d'œil à droite, à gauche puis me prit par le bras pour nous éloigner d'avantage. Il avait un air très sérieux, il se pencha sur moi pour être sûr que nos murmures ne seraient entendu que de nous.

« Et alors ? finit-il par lâcher.

- Ils ne m'ont pas vraiment laissé le choix, j'ai dû accepter mais j'ai posé mes conditions.

- J'ai le droit de les connaître ?

- Eh bien, comme il n'y a que toi en qui je peux avoir vraiment confiance et je pense aussi que tu es le seul capable de m'épauler dans toutes les tâches qui me seront confiées à l'avenir, j'ai demander à ce que tu m'accompagne dans tous les déplacements que je serais obligée à faire.

- Tu as eu raison. Et ensuite ? Rien d'autre ?

- Non, rien d'autre. »

J'étais gênée, je pris conscience que j'avais laissé échapper ma seule opportunité de renverser la balance et que ma seule revendication était d'être en permanence avec Valkyon, je piquai un fard ce qui paru l'amuser quelques secondes avant de reprendre son sérieux. Nous fûmes interrompu par Ezarel qui annonça à Valkyon que les blessés étaient prêts à rentrer, il nous lança un regard lourd de sens avant de s'éloigner. Valkyon s'excusa et prit congé en me demandant de me préparer à partir.

Les sentinelles partirent une bonne heure avant nous et nous levâmes le camp au crépuscule, nous avions environs six heures de marche avant d'arriver à la cité d'Eel. Le protocole voulait que Valkyon et Nevra soient en tête, les membres de l'Ombre et de l'Obsidienne capables de se battre étaient divisés en deux groupes : un à l'avant, l'autre à l'arrière tandis que les Absynthes prenaient soin des blessés. J'étais dans le groupe à l'arrière du convoi avec Dilt.

« Lindra n'est pas revenue de la cité, tu as pu la voir quand tu y étais ? me demanda-t-elle visiblement très inquiète.

- Non, mais je suis sûre qu'elle va bien. Il y a beaucoup de choses à faire là-bas, peut-être a-t-elle été réquisitionnée.

- J'espère. 

- Quelque chose te préoccupe ?

- Tu ne trouve pas ça bizarre ce silence de mort ? 

- Qu'est-ce que... Hein ? depuis quand ?

- Ce matin je dirai, d'habitude il y a pleins de Lovigis et de Draflayel à cette époque de l'année. »

Je tendis l'oreille, elle avait raison, pas un bruit à part nos pas ne résonnaient dans la vallée. La dernière fois qu'un tel silence se produisait, un village avait été réduit en cendre. La plaine était pourtant dégagée, rien ne pouvait laisser présager que nous allions subir une attaque. Je pressai le pas de Kime pour rejoindre Valkyon et le prévenir mais une flèche se planta devant ses pattes, mon cerveau ne mis qu'une seconde avant de me faire crier : « On nous attaque ! » Un lointain son de cor retentit et un frisson parcouru tout notre convoi. C'était trop tard, nous étions tombés dans un piège, nous nous retrouvâmes encerclés par tout une flopée d'hommes en armure noire. Les membres de l'Obsidienne se rassemblèrent dans une formation offensive pendant que les Ombres se préparaient à prendre leur envole sur le dos de leur chimère. Kimera couru rejoindre Valkyon, il me cria de me joindre aux Ombres avec Nevra, il ne fallu pas plus d'une minute pour que ce dernier monte sur le dos de Kime et nous cri de partir à l'attaque. Nous décollâmes dans la seconde et nous rapprochâmes du front, les Ombres avaient déjà commencé l'offensive un certain nombre de nos ennemis gisaient au sol. Nevra sauta pour se mêler au combat qui se déroulait sous nos pieds. Pendant une fraction de seconder mon intention avait dévié sur le chef de l'Ombre et une bêtes monstrueuse en profita pour nous attaquer en plein vol. Je fus propulser au sol et n'eus que le temps d'attraper une épée qui traînait qu'un mercenaire se jeta sur moi. Je lui assénai un coup d'épée et repris immédiatement mon arc, j'étais une perdue dans toute cette agitation autour de moi, les corps se fondaient les uns contre les autres, les coups d'épée sifflaient et les fracas des armes provoquaient des étincelles. J'entendais la voix de Valkyon qui m'appelait, j'essayai de la suivre mais je me retrouvai vite à terre avec une fulgurante migraine, désarmée. J'avais reçu une coup de massue de la part d'un petit homme, le même que celui que j'avais aperçu dans le village en feu. Il me faisait signe de me relever, je voyais flou, je me redressai maladroitement et cherchai en titubant de quoi me défendre. Il me lança une épée et j'eus à peine le temps de la ramasser qu'il se jeta sur moi, sa masse au-dessus de la tête. Je savais très bien que je ne pourrais pas esquiver tant ma vision était trouble, je mis mes mains au-dessus de mon visage pour parer même si je savais pertinemment que ça ne servirait à rien, la voix de Valkyon me parvint une dernière fois ; j'attendais les bras au-dessus des yeux que quelque chose vienne me fracasser le crâne mais ne se produisit. Entrouvrant un œil, je ne vis plus le petit homme aux ardeurs sanguinaires, comme s'il s'était volatilisé. Les guerriers de l'Obsidienne s'étaient mêlés aux Ombres qui tranchaient le front ennemi. Valkyon s'était frayé un chemin jusqu'à moi, j'entendais mal ce qu'il me disait avec tous les grognements et les cris qui nous entouraient. Sa main douce vint se fondre contre ma joue, ses iris d'or plongées dans les miennes.

[en cours] [Valkyon] Le secret d'EelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant