Chapitre 2 - La bête noire

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Il me souriait encore, je tremblais, je ne voulais être ni dans l'Ombre ni dans l'Absynthe... tout ce qu'il me restait c'était l'Obsidienne. Il faisait durer le suspens, puis voyant que cela me rendait nerveuse il me dit alors : « Rassure-toi, tu es bien tombée. Tu es dans l'Obsidienne. » J'eus un long soupir de soulagement. Mais il m'annonça que ça n'en était pas finit avec les questions, qu'il fallait m'attribuer un familier. Il prit mon poignet et m'emmena jusqu'au couloir à côté de la salle du cristal « Ici c'est le couloir qui mène à la chambre des chefs des gardes et des membres de la garde étincelante. Attend-moi là. » Dès qu'il eut le dos tourné, je me demandai si j'avais le droit d'aller chercher quelque chose à manger. Si dans sa chambre était autant en bazar que la bibliothèque j'avais le temps de prendre quelque chose de rapide dans le garde-manger. Je reculais lentement quand je sentis quelque chose derrière moi. C'était Nevra. J'eus un hoquet de surprise.

« Mais qui vois-je ? Ne serait-ce pas Vicky ? Où est donc ton protecteur Kero ?

- Il est dans sa chambre en train de chercher un... un truc sur les familiers, il m'a demandé de l'attendre...

- Et tu l'attend en essayant de t'enfuir ?

- Je n'essayais pas de m'enfuir... S'il-te-plait ne lui dis pas, je voulais juste récupérer quelque chose à manger, j'ai si faim...

- Hum... »

Il paru peser le pour et le contre un instant puis il sorti une pomme de sa poche et la glissa entre mes mains, il plaqua son indexe sur ses lèvres et m'adressa un clin d'œil. Il n'était pas bien méchant que ça finalement. Keroshane sortit et commença à remonter le couloir en me posant d'autres questions et m'annonça que j'allais avoir un Ciralak comme familier, il me tendit un œuf aussi gros que celui d'une autruche et une sorte de nid surmonté d'une boule de verre luminescente, il m'expliqua qu'il fallait que je mette mon œuf dans l'incubateur et que j'attende une journée entière pour qu'il éclose. Je me sentais déjà impatiente de rencontrer cette créature, il me donna également un peu de nourriture que les Ciralaks mangeaient. Lorsqu'il allait me tourner le dos je lui demandai où j'allais donc dormir, il parut surpris puis il me fit signe de le suivre ; nous fîmes demi tour et nous longeâmes une seconde fois le couloir et les portes des chambres des chefs de garde, ce couloir me semblait faire plusieurs kilomètres, et quand nous nous arrêtâmes de marcher, devant cette porte vierge de toute sculpture ou gravure, il ouvrit fièrement la porte et me poussa à l'intérieur, je découvris avec stupeur une petite pièce décorée seulement d'une table avec des instruments de toilette, d'un lit et d'un coffre. Il m'indiqua que les familiers pouvaient vivre avec nous mais que la nourriture ne nous était pas fournie par la garde. Puis il partit en me recommandant d'aller acheter d'autres vêtements pour mieux m'intégrer même si j'allais avoir la tenue de base de l'Obsidienne dans les heures qui venaient, de prévenir les autres chefs de la garde où j'avais été placée et également de ne pas arriver en retard lors de la distribution des rations qui était signalisée par le son d'un cor. Je posai l'incubateur sur ma paillasse crasseuse et plaçai l'œuf à l'intérieur, je mis sur le côté la nourriture du Ciralak au cas où je ne rentrais pas lorsqu'il aurait éclot et partis donc m'acheter de nouveaux vêtements, Kero m'avait laissé une bourse de pièces d'or.

Sur le marché il y avait des choses que je n'avais jamais vu : des plantes exotiques, des fleurs aux couleurs que je ne connaissais pas, des parfums inconnus, des livres dans un langage que je ne comprenais pas, des bijoux sertis de pierres incroyables... Tous ces étalages de couleurs, de senteurs et de bruits me rassuraient un peu. En marchant un peu je tombais sur la « Boutique de Purriry », LA boutique de vêtements. Une chatte tachetée avec un boa en fourrure autour du cou me regardait de ses yeux verts et me faisait signe avec sa patte de m'approcher, elle avait bien compris que j'étais un cas désespéré. A peine j'eus mis le pied dans sa boutique que j'entendis les grelots de sa ceinture tinter à travers les étagères, elle me poussa dans une cabine avec une pile de vêtement à essayer. J'essayais d'accorder les couleurs qu'elle m'avait choisit, lorsque je tirai le rideau elle me toisait et secouait la tête - elle me rappelait vaguement une de mes amies... Rosalya... - pour me montrer que cette tenue n'était pas pour moi. Je dus essayer une vingtaine d'ensembles jusqu'à tomber sur celle qui nous plaisait à toutes les deux, qui semblait être la plus pratique pour se battre, qui restait sombre et discrète. La chatte détacha mes cheveux noirs qui, jusque là, avaient été une queue de cheval immonde. Je me plaisais beaucoup, je crois que ce fut la première fois de ma vie où je me sentais belle. Le résultat était tout à fait à mon goût et la chatte fut ravie que je trouve mon bonheur, elle en fut d'autant plus ravie par mes pièces d'or lorsqu'il fallu que je paies, ma bourse était presque vide, déjà... Mais avant que je ne parte, elle se frotta contre moi, une cape dans la patte, elle me fit comprendre que c'était un cadeau. Alors que je rentrais dans mon nouvel accoutrement, en chemin je croisai Nevra qui me demanda - sans essayer de cacher son regard emplis de malice - dans quelle garde je me retrouvais, il fut surpris mais néanmoins content que je sois dans l'Obsidienne, je lui annonçai alors que j'avais également reçu un familier, il me félicita et repartit vaquer à ses occupations. Plus loin Ezarel et Valkyon discutaient des vols, lorsqu'ils me virent, ils firent les gros yeux, ils ne m'avaient pas reconnue au loin, Ezarel me posa la même question que Nevra mais ma réponse paru perturber Valkyon.

[en cours] [Valkyon] Le secret d'EelWhere stories live. Discover now