oh shit ! I'm in love !

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Catherine Anne Joséphine Marie-Christine Désirez Annabelle Delabelancourt se demandait comment ses parents ont pu faire pour se dire que c'était une bonne idée de donner tous ces prénoms mémérisants à un seul enfant, elle. Ils devaient être tombés sur la tête ce jour-là car elle ne pouvait pas croire qu'à voir sa tête de bébé à la maternité, c'était toute l'inspiration qui leur était parvenus. Non ! Ça ne pouvait pas être ça. Un bébé ne devrait pas mériter une si lourde charge de s'appeler comme ça dès sa naissance.

Le comble de son malheur ne se trouvait pas tant dans ses prénoms mais bien lorsqu'une personne étrangère s'amusait à tous les prononcer d'affilée à voix haute. Chaque fois ça sonnait comme une réprimande, chaque fois, elle pouvait se cacher six pieds sous terre. Et c'était ce qui était entrain de lui arrivé, mais étonnamment elle n'avait pas honte. Au contraire, cette voix savait les sublimer, les entendre de cette façon était presqu'une caresse faite à son oreille, elle redécouvrait ses patronymes, un wahou imperceptible sonna dans son coeur, était-ce elle qu'on appelait avec tant d'élégance ? Catherine regarda dans le couloir, bien-sûr que c'était elle. Pas qu'il n'y avait personne mais la probabilité qu'une autre femme sur cette terre ait obtenu le même lot de prénoms successifs à se suicider comme les siens était quasi-nulle, ce qui l'a troublait davantage n'était pas seulement cette voix indescriptible qui lui avait donné la chair de poule, mais jamais personne ne l'avait appelé comme ça, Catherine resta stoïque sur son petit nuage à regarder cet inconnu s'approcher du banc d'attente, un flot de papiers en main.

- Mademoiselle Catherine ?

Maintenant il lui parlait. Un autre wahou s'immisca dans son coeur. c'était à elle qu'il parlait ! Elle n'en revenait pas. Catherine le fixa admirative comme une gamine de cinq ans fixe sa première barbie à Noël, un sourire béat collé aux lèvres, comme si elle avait peur que ce moment n'était pas réel. Une avalanche d'un sentiment étrange déferla dans son coeur. Qu'elle le trouvait beau, si beau ! En fait, seul le mot beau rythmait en boucle dans sa tête.

- Mademoiselle !!

Elle sursauta, mais sa petite voie intérieure ne s'empêcha de lui faire remarquer le ton autoritaire employé, exactement ce qu'il lui fallait comme homme lui avait-elle soufflé. Ses joues s'empouprèrent d'un coup. Maintenant il lui tendait une main pour la saluer.

- Vous devez certainement être mademoiselle Catherine, je suis George Gaillard, votre nouvel employeur.

Son patron ! Ce monsieur à la voix si sexy était son patron ! Catherine devint pâle tout d'un coup.

- Vous êtes sûre que ça va ? S'enquit-il.

Elle devait faire pitié. Comment allait-elle résister à cet appel au péché vivant ? Catherine se pinça les lèvres, décidément, le sort en avait après elle. En plus d'être mignon, il était attentionné, comment allait-elle résister ?!

- Oui, oui Monsieur Gaillard, je vais bien juste un petit coup de froid.

On est en plein été, pauvre idiote ! Sa voie intérieure lui dit. Il n'y avait pas plus nulle comme excuse à trouver.

- pas qu'il fait froid ici.. je veux dire.. non, en fait, il fait très bien ici, c'est le chez moi,.. je veux dire le chauffage, non en fait.. la nuit..je..

Gros moment de gêne. Voilà qu'elle s'enfonçait dans son monologue.

- Soit, la coupa-t-il je vous souhaite la bienvenue à G & G holding. Suivez moi s'il vous plaît.

C'est sur qu'il allait la trouver mythomane, elle venait de réduire ses chances de sortir avec ce bel appollon.

- C'est ton boss Catherine, soit Professionnelle, pro - fes - sion - nelle ! avait t-elle murmuré en se levant.

Mission Séduction : Le Choix Du CoeurWhere stories live. Discover now