La vie est affreuse

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Story time : je vais vous raconter le pire week-end de mon existence.

Nous sommes le vendredi 8 octobre, il est 16 heures, c'est la fin des cours. J'ai hâte de rentrer chez moi dans ma petite bourgade à trois heures d'ici, revoir ma famille et rien foutre du week-end. Je vais dans ma chambre d'internat, je fais mes affaires, mon train est à 18:24, je me dis "ça va j'ai le temps !"

Je vais acheter des trucs à manger au Carrefour du coin pour le voyage, je lis des mangas, je traîne sur Instagram et Youtube, je télécharge un film sur Netflix... Et je me décide à partir à 18 heures. Grave erreur. 

Le bus met des plombes à arriver. Je me dis : bah, ça prends pas beaucoup de temps pour ariver à la gare de toutes façons ! Le bus arrive. Deux stations avant celle de la gare, il est 18h25. Je fais une mini attaque cardiaque. Aurai-je le temps ?! J'arrive à la gare, je cours, je manque de me faire écraser, ma valise est lourde, mais je sprinte, j'arrive aux quais, pas de train en vue. Je demande au contrôleur où est le train direction "N", il me dit "Ah bah il est parti, nous, on fait les trains à l'heure, pas en retard ! *rire*" J'ai pas du tout envie de rire. Je m'effondre dans un coin de la gare, je téléphone à ma mère, je suis dévastée, je chiale, je renifle et j'ai même pas de mouchoirs. 

Ma mère me dit que c'est pas grave, je prendrais celui de demain matin. De toutes façons, j'ai ma carte avantage jeune, mon billet de demain de coûtera que 18 euros, pas vrai ? Pas vrai ?...

Je rentre donc dormir à l'internat, fourbue, éreintée, les yeux secs. Le lendemain, je me pointe à la gare, j'achète mon billet, le mec n'a apparemment pas pris en compte ma carte avantage jeune sur mon tel (les 36 balles je les ai sentie passer...). Et enfin, je courre aux quais. Il faut passer dans le passage souterrain, ma valise me fait mal aux bras, le train est à quai ! Enfin ! J'appuie sur le bouton pour ouvrir les portes : rien. Je réappuie : rien. Je réappuie plusieurs fois : toujours rien. Le train part : je suis dévastée, dépitée, détruite. Je n'ai pas assez de vocabulaire pour exprimer ce ressentiment. Une petite vieille me regarde, regarde le train et lève les bras en mode "ah ben dis-donc il est parti". Elle me propose de m'aider à descendre ma valise, je décline poliment. J'avais envie de me jeter sur la voie ferrée.

Je revient à l'intérieur de la gare, j'explique en larmes la situation à ma mère, elle me propose de prendre le train de 12h25 jusqu'à "N", puis de descendre au terminus sans changer de train pour aller jusqu'à "D", et qu'elle viendrait me chercher à "N", alors que cette ville est à deux heures de chez nous, qu'elle a passé une semaine exténuante à s'occuper de gamins de maternelle, de ma petite soeur et de mon petit frère. Franchement c'est la meilleure des mamans, elle ne m'engueule pas malgré mes conneries, elle se sacrifie pour ses enfants, et je pense honnêtement que je ne mérite pas une mère aussi attentionnée qu'elle (il m'est arrivée de penser que j'étais sa "connerie").

Du coup, j'ai encore trois heures et demi à tuer dans la gare. Je m'assois contre un mur avec ma valise et mes sacs, et je dessine mélancoliquement des trucs gores et tristes (raccord avec mon état d'esprit du moment) tout en écoutant du Teminite et des japoniaiseries. D'ailleurs, un couple de quarantenaires m'on dit que c'était joli. C'était un dessin de moi zombifiée et cadavérique qui disait "I hate myself", mais pourquoi pas, merci du compliment ^^'

Après ces trois heures et demi d'attente, je monte bien dans mon train direction "N" et publie pendant le trajet mon dessin du jour pour l'Inktober. Et une fois arrivée, je m'effondre dans les bras de ma mère, qui en plus d'être venue me chercher avait fait des sandwich pour nous deux, et nous sommes rentrées chez nous en deux heures de route. 

Y'a pas de morale pour cette histoire, à part peut-être celle-ci : arrivez le plus en avance possible quand vous avez un bus, un train ou un avion, et surtout, procrastinez le moins possible ! 

Rantbook d'un ananas (et de ses huit personnalités)Where stories live. Discover now