Chapitre 4 : Dure réalité

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Pdv Ian

Il est 8h10 et je suis déjà réveillé, un samedi matin. En plus, le temps a l'air mauvais aujourd'hui : j'entends le vent faire craquer les branches des arbres et je parie que le ciel est couvert et que les nuages sont bas. Comme si, même la météo était triste que Nina et moi nous nous soyons séparés. A peine réveillé, la dure réalité de la veille vient me frapper et c'est comme si je prenais une grosse gifle. En temps normal, je serai resté un bon moment au lit, profitant de la chaleur sous la couette et en savourant ce début de week-end mais aujourd'hui, la seule vu de la deuxième moitié du matelas vide me donne envie de partir en courant. Son odeur imprègne encore les draps et me torture. J'ai sens cesse l'impression qu'elle va revenir se coucher auprès de moi d'une minute à l'autre. Soudain, j'entends un bruit provenant du couloir et alors que pour je ne sais quelle raison stupide, je pense que c'est Nina qui est déjà levée et qui prépare le petit-déjeuner, que tout ça n'était en réalité qu'un affreux cauchemar, je vois Moke apparaitre une chaussette dans la gueule. Moke, évidemment ça ne pouvait être que lui. Nina est partie, elle ne reviendra plus... La boule de poils saute sur le lit et très content de lui, Moke, me montre son trophée qu'il tient fièrement dans sa gueule. Je le caresse et il vient se caler contre mes jambes. Sa présence me réconforte un peu mais reste toujours insuffisante face à la douleur et au vide que je ressens depuis la veille.

J'enfonce ma tête dans le coussin et refoule mes larmes. Je suis un homme, je ne vais quand même pas pleurer pour une fille ! Non, j'ai un minimum d'honneur pour ça et j'ai déjà versé assez de larmes dans cette histoire. "Mais ce n'est pas n'importe qu'elle fille" me souffle ma conscience, ce qui me fait encore plus mal. Effectivement, il y a encore quelques semaines, je me voyais finir ma vie au près d'elle... C'est plutôt comique quand on y pense, on s'est séparé parce que je l'aimais plus que tout. Si je n'avais rien dit et fermé ma gueule pour une fois, Nina serait allongée, en ce moment à côté de moi. Nous ne serions peut-être pas fiancés, certes, mais nous serions au moins toujours ensemble et je ne m'apprêtais pas à passer un très mauvais week-end, tout seul !
Je saisis mon portable et consulte mes SMS mais je n'ai pas de nouveaux messages. En même temps, à quoi m'attendais-je ?

Je reste une bonne heure allongé dans mon lit, ne trouvant pas la force de me lever et d'affronter ma première journée en tant que célibataire. Célibataire..., ce mot est dur à avaler, j'ai 34 ans et me voilà de nouveau à zéro, je dois une nouvelle fois tout reconstruire et ce n'est vraiment pas une perspective qui me réjouit bien au contraire.

Vers 10h, après plus de 2h à osciller entre le conscient et l'inconscient, à tenter de trouver une bonne raison de me lever, je finis par m'extirper du lit. Je me traîne jusqu'à la cuisine où je mets la machine à café en route. A côté du café, trônent les 3 boites de cacao de Nina fraîchement achetées qu'elle utilise pour ses chocolats chauds. Ce n'est pas grand-chose mais c'est encore un détail qui me rappelle qu'elle vivait ici et plus maintenant. Que vais-je faire de tout ça ? et de ses shampoings ? De ses gâteaux aux céréales qu'elle mange au goûter ? Me voilà perdu au beau milieu de toutes ses habitudes, ses préférences et ses affaires...
Alors que j'attends que mon café finisse de couler, on frappe à la porte. Je me dirige jusqu'à l'entrée et vais ouvrir. J'ai la surprise de découvrir Paul, un sachet de viennoiserie dans les mains.

- Ah c'est toi, dis-je en le faisant entrer.

- Ta une sale gueule, me répond t'il sur le même ton.

Je ne le contredis pas, je pense même qu'il a raison. Nous nous dirigeons vers la cuisine et je lui propose aussi un café.

- Alors comment tu te sens ? me demande t'il une fois que nous sommes tous les deux assis avec nos cafés devant nous.

Je soupire et garde les yeux rivés sur ma boisson brûlante qui a un goût encore plus amer que d'habitude.

- Comment tu es au courant ? lui demandais-je sachant pertinemment pourquoi il est venu frapper à ma porte ce matin.

- Nina l'a dit à Candice qui en a parlé à Kat qui me l'a dit.

- Je vois... tout le monde est au courant maintenant, soupirais-je.

- Tu tiens le coup ?

- Va bien falloir, dis-je en trempant mon croissant dans le café et en évitant son regard, sinon il aurait tout de suite vu l'étendu de mon malheur.

- Je devrais t'emmener en boîte normalement, te faire boire et t'inciter à rencontrer une autre fille que tu ramènerais ensuite chez toi mais tu ne m'en voudras pas trop mais je n'ai pas trop la tête à faire la fête.

- Moi non plus...

- C'est pratique, on va pouvoir aller draguer à 2, faire des doubles rencards, dit-il sur un ton sans joie.

- Ouais, soupirais-je pas plus emballé que lui à l'idée de se lancer dans une nouvelle relation.

Je ne veux pas rester seule, je ne désespère pas de trouver la perle rare, LA femme de ma vie mais l'idée de me taper des premiers rendez-vous ratés et des jeux de séductions minables ne m'enchantent clairement pas. Et surtout, ce que je redoute par-dessus tout c'est de rencontrer une fille qui serait motivée uniquement par mon physique, mon métier, ma popularité ou l'argent que je pourrais gagner. Et malheureusement, on peut découvrir ces choses là qu'au bout d'un certain temps.

On reste un moment silencieux, pour seul bruit, le raclement des tasses et le sachet que l'on froisse quand on sort une nouvelle viennoiserie.

- Je devrais l'appeler.

- Quoi ? me demande t'il la bouche pleine, étonné, en tournant la tête vers moi.

- Je devrais appeler Nina.

- Pourquoi ? Pour lui dire à quel point tu es triste ? Non mauvais idée mon frère.

- Ouais...

- Vous n'avez pas recouchés ensemble au moins hier soir ?

Je secoue négativement la tête. J'ai absolument tout raconté à Paul vendredi matin : de notre décision de nous séparer et du faite que nous avons finalement couchés ensemble, ce qui a un peu contredit nos dirs. Je n'ai donc pas besoin de lui expliquer les motifs de notre rupture, il en est déjà bien au courant et même si il ne m'en dit rien, je sais que parfois ça le met dans des situations un peu compliquées avec Nina car il sait tout, ou presque, de notre vie de couple.

Après notre petit-déjeuner, Paul reste un peu avec moi, de toute façon lui comme moi n'avons personne à la maison. L'après-midi, il me propose d'aller se défouler en allant à la salle de sport ou en allant courir mais je refuse, je n'en ai clairement pas la force. Je préfère me morfondre dans le travail en apprenant plus que ce qu'il ne faut mes scènes pour la semaine suivante. Et bien que je sois content de revoir Nina au studio lundi, j'appréhende un peu nos retrouvailles. Dans quel état d'esprit se trouve t'elle ? Est-elle passée à autre chose ? Est ce une délivrance pour elle de s'être enfin détaché de moi ?
Je soupire, étant une nouvelle fois complètement perdu et me sentant plus seul que jamais.

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Ce chapitre n'était pas prévu (c'est pour cela qu'il est un peu plus court) mais je trouvais quand même intéressant d'avoir le ressenti de Ian sur cette séparation.
Et puis un nouveau chapitre au milieu de la semaine ça fait toujours plaisir non ?

Prochaine publication ce dimanche !!!

En attendant, n'hésitez pas à voter et à commenter !

Bonne journée/nuit !

Ce qui aurait pu se passer (nian) [tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant