chapitre cinquante neuf.

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Jason n'a jamais eu besoin de personne : s'il voulait apprendre à patiner ou à pratiquer n'importe quelle activité, il le faisait tout seul. Également, il a eu le courage de confronter mes parents et de ne pas suivre l'avenir qu'ils avaient prévus pour lui, quitte à devoir tracer un nouveau chemin, seul.

Moi, j'ai toujours eu le soutien d'Emily qui a passé des années entières à m'initier à toutes les activités possibles et inimaginable : c'est également elle qui m'a fait découvrir la boxe et qui m'a ainsi permis d'en être passionnée aujourd'hui, quitte à passer outre l'avis de ma mère.

Mais sans son aide, j'aurais probablement passée toute ma vie à suivre l'entièreté des traces de ma mère, tout en acceptant de ne pas profiter de ma jeunesse comme j'ose le faire aujourd'hui : et sans doute n'aurais-je pas eu ce semblant de courage de l'affronter actuellement quand à mes futures études et quant à mon avenir qu'elle semble déjà avoir décidé pour moi.

Je serais alors devenue une véritable copie conforme de ma mère.

- C'est bon, t'as compris le mouvement ? Me demande alors Kilian, comme s'il voulait essayer de changer de sujet et d'ainsi donc, détendre l'atmosphère devenue lourde et pesante.

Et je l'en remercie intérieurement.

- Non ! Si tu me lâches je te jure que tu vas le regretter. Hurlais-je, effrayée.

Je n'arrive pas à comprendre comment il est possible d'avoir un équilibre parfait et de tenir sur ces patins inconfortables : je ne serais pas capable de faire deux pas sans chuter, si Kilian osait me lâcher une seule fois.

- Tu n'oserais jamais. Susurre-t-il subitement, près de mon oreille. Tu m'aime bien trop pour oser me faire du mal. Termine-t-il, alors que je sens ses mains quitter ma taille, et me laisser ainsi seule au milieu de cette patinoire.

Je savais pertinemment que mettre les pieds ici était la pire idée au monde.

Alors qu'il me fixe de ses deux prunelles vertes, à seulement quelques mètres de moi, attendant que je me décide ou non à faire un mouvement, je me contente de lui lancer un regard assassin qui ne fait qu'élargir son sourire amusé.

- Je jure de le tuer. Soufflais-je pour moi-même, avant de tenter de trouver un équilibre sur mes propres pieds.

Alors, sous son regard qui ne me quitte pas une seule seconde, je fais prudemment quelques pas, sans réfléchir à quel point je dois paraître ridicule à l'heure actuelle.

- Si tu voyais la tête que tu tire ! Rigole Kilian, alors que je relève mes yeux meurtriers vers lui, ce qui le calme immédiatement.

Rapidement et après avoir manqué de justesse une dizaine de chutes, je parviens enfin à arriver à sa hauteur, puis je me retiens à ses épaules afin de tenir sur mes deux pieds.

Puis, sans que je n'eus le temps de comprendre quoi que ce soit d'autre, il pose ses deux mains fermement sur ma taille et me soulève afin que mes pieds ne touchent plus la glace, avant de me faire tourner en l'air, dans ses bras, non sans oublier de me féliciter exagérément, comme si je venais de gagner au loto.

C'est un vrai gamin.

Mais je ne vais certainement pas m'en plaindre : ses enfantillages me mettent du baume au cœur et ont le don de m'apaiser plus que n'importe quoi d'autre. Sans doute est-ce pour cette raison que j'apprécie sa compagnie.

Kilian m'apaise.

Mais alors qu'il me repose enfin au sol et que je m'éloigne lentement de lui, je me sens perdre l'équilibre vers l'arrière, n'arrivant pas à me rattraper sur mes deux pieds : et ces patins ne m'aident vraiment pas, en réalité.

Play with fire [ TERMINÉ ]Where stories live. Discover now