Et gagnons plus

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Si on l’envisage sous l’angle intime, le local à photocopieuse dispose de quelques avantages. Retiré au fond d’un couloir, près des toilettes, protégé par une porte qu’on ouvre avec une carte, bercé par le ronronnement hypnotique des machines, c’est l’endroit idéal pour la sieste. Ou un baisodrome de première !
Je sais qu’il s’y passe des trucs et je fais toujours bien attention à me racler fortement la gorge avant de passer ma carte dans la glissière magnétique. Pourquoi ai-je peur de déranger ? Je ne sais pas. Mais ce matin, je n’avais peur de rien.

Après une nuit d’inactivité, l’odeur piquante du papier encré sorti chaud et humide des machines avait disparu. Il faisait juste tiède, doux, agréable. Comme il faut un système d’éclairage puissant pour vérifier la qualité des documents, chacun doit l’allumer en arrivant et l’éteindre en partant. Je n’y ai pas touché. Les petits écrans de contrôle scintillaient dans la pénombre. Big Boss ne savait probablement pas comment éclairer. C'était le cadet de ses soucis. Soudain, son expression avait changé.

Il n’était plus le quinqua empâté qui se demandait comment obtenir ce qu’il voulait de la part de sa comptable, mais un prédateur qui avait réussi à coincer une proie. Ses yeux brillaient dangereusement et j’ai cru voir des crocs entre ses lèvres humides. Il s’est avancé vers moi sans un mot. De peur, j’ai reculé jusqu’à buter sur la table lumineuse. Sans le vouloir, j’ai déclenché les rampes de néons qui ont clignoté en claquant avant de s’allumer. Cette lumière froide découpait mon ombre au plafond, mais Big Boss s’en foutait. Je me suis demandée si je voulais vraiment ce qui m’arrivait.

— Qu’est-ce que… Monsieur, qu’est-ce que je peux faire… pour vous ?
— Tu le sais bien, petite garce. Tu me chauffes depuis l’ascenseur. Maintenant, il va falloir éteindre.
— Mais, je ne comprends pas, je…
— Oh, ta gueule ! Baisse-toi et suce !

En avançant il avait défait son pantalon qui tire-bouchonnait maintenant sur ses chevilles. D’une main il m’a empoigné la nuque et presque fait tomber à genoux pendant que l’autre baissait son caleçon de satin à fines rayures. Je ne sais pas pourquoi j’ai noté ce détail avant de me retrouver devant son sexe encore flasque mais qui commençait à prendre des proportions inquiétantes.

Je n’ai jamais « sucé » mon mari. Il ne me l’a pas demandé et cela ne m’a pas attiré non plus. Je sais que cela se fait, bien sûr, ne me prenez pas pour une gourde. Mais c’était la première fois que je voyais un pénis se dresser peu à peu devant mes yeux. C’était curieux, presque intéressant. Dans d’autres circonstances, j’aurais peut-être apprécié en me disant que c’était moi qui faisais cela, ma petite personne, mon petit corps potelé, à l’origine de cette érection de plus en plus vigoureuse. Ç’aurait été flatteur.

— Vas-y, la grosse, qu’on en finisse. J’ai du boulot, moi.

Sa main sur ma nuque m’a poussé vers cette hampe. Mon nez l’a cognée avant de s’enfoncer dans une pilosité poivre et sel odorante. Ce n’était pas dégouttant, mais la violence du geste et des mots m’ont fait me cabrer. J’ai résisté, et plus je résistais plus il forçait. Je n’ai pas aimé du tout. Il s’est énervé.

— Putain, mais tu y vas ? Je sais que tu aimes ça, petite salope. J’ai pas le temps de jouer, alors suce !

Je sais maintenant que j’ai des limites. Qu’il ne faut pas les franchir. Ce matin, je ne le savais pas encore, mais ça s’est imposé à moi. La colère est montée. Mes mains plaquées au sol pour me retenir sont montées aussi. Elles ont empoigné les testicules que je voyais pendre devant moi, découvertes par le sexe érigé. Je ne me rappelle plus si j’ai griffé, malaxé ou tordu, mais j’ai fait ce qu’il fallait pour qu’il me lâche.

— On dit s’il vous plaît !

Il s’est reculé, a failli tomber en se prenant les pieds dans son pantalon, s’est rattrapé à la photocopieuse dont il a déclenché un jeu de dix copies. Il avait l’air tellement ridicule dans le bruit de la machine, à moitié nu avec les feuilles qui sortaient en se pliant sous ses mains, et je me suis sentie tellement forte soudain, que j’ai voulu en profiter.

— On dit s’il vous plaît, quand on est un bon garçon. Sinon, on se la fait couper !
— Non, mais ça va pas !
— Non, non, pas bon. Répétez après moi : s’il… vous… plaît !

Je m’étais avancée à genoux jusqu’à lui. Les rôles étaient soudain inversés. C’était lui qui ne pouvait plus m’échapper, cambré sur la photocopieuse. J’ai repris ses couilles dans mes paumes, mais avec douceur cette fois. Sa queue qui était bien redescendue a commencé à remonter.

— J’attends, ai-je dit avec une légère crispation des doigts sur ses bourses.
— Heu… s’il vous plaît ?

J’ai approché ma bouche avec curiosité et donné un petit coup de langue le long de sa bite dressée.

— S’il vous plaît qui ?
— S’il… vous… plaît… Marie… Anne… a-t-il murmuré en prenant sa respiration entre chaque coup de ma langue joueuse.

Dès qu’il a murmuré le dernier mot, je l’ai pris dans ma bouche. Pas en entier, c’était trop gros, mais bien serré entre mes lèvres et ma langue. Le goût était un peu salé. Pas top, mais pas écœurant non plus. J’avais l’impression de l’avoir tout entier dans ma bouche, tout le bonhomme dans ce morceau de chair palpitante. Il a frémi sous ma caresse. J’ai bougé un peu, remonté, redescendu. J’ai aspiré comme on boit à la paille, sans savoir si c’était ce qu’il fallait faire. Mais ça devait être le bon truc, parce qu’une saccade m’a rempli la gorge d’un liquide chaud. De surprise, je l’ai lâché.

— Non, non, non ! a-t-il crié comme un gamin pendant que sa bite tressautait en arrosant à droit et à gauche.

J’ai craché ce que j’avais dans la bouche. C’était âcre, pas horrible, mais la surprise lui donnait un goût dont j’avais envie de me débarrasser. Il m’a repris la tête avec un gémissement pour me guider vers son sexe encore agité. J’ai eu pitié, je l’ai léché un peu, puis l’ai repris dans ma bouche jusqu’à sentir qu’il mollissait. Pour rire, et peut-être pour affermir mon nouveau pouvoir, je lui ai donné un tout petit coup de dents avant de le libérer.

— Et maintenant, on dit merci.
— M… Merci.
— Bien. Ensuite on nettoie, parce que les autres vont arriver. D’accord ?
— D’accord. Oui, vite.

Je l’ai laissé à genoux en train d’essuyer son sperme sur le carrelage. Avant de rejoindre mon bureau j’ai eu besoin d’un petit raccord de maquillage. L’excitation se voyait dans mes yeux, et se sentait ailleurs. Heureusement que je n’avais pas de culotte, sinon elle aurait été à changer. Ces toilettes tout près du local sont vraiment très bien situées. Je pense que ce sera très pratique.

Se(x)cretsWhere stories live. Discover now