24 | Sourire hypocrite.

En başından başla
                                    

— Rallume au moins ton téléphone, a-t-elle juste dit avant de s'en aller.

Pardon, ma chérie. Je me rattraperais je te le promets.

J'ai obéi, et ai été inondée de notifications. Des messages d'elle, de Joshua... Et c'est tout. Au moins, voilà qui avait le mérite d'être clair. Entre deux pots de crème glacée et autant de boîtes de cookies – tout en massant la plaque rouge et douloureuse sur ma cuisse consécutive à mon traitement –, j'ai regardé les vieux épisodes de « Pushing Daisies », cette série que j'ai adoré bien qu'elle n'ait jamais eu de fin, abandonnée en cours de production. Ned, pâtissier, réveille les morts en les touchant. Voilà qui est bien plus compliqué à gérer que mes propres problèmes, vous ne trouvez pas ? Bref. Après avoir veillé jusqu'à tard dans la nuit à enchaîner les épisodes, je m'étire paresseusement, n'ayant aucune envie de me réveiller et faire face à la réalité. Mais... Figurez-vous que ça sent les muffins qui sortent du four, chez moi. Ce qui veut dire que...

***

— Lyly ! râlé-je en m'extirpant de mon lit sans entrain. Je pensais qu'il y avait cette entente tacite entre nous ! Que tu n'entres pas sans mon accord même si tu as la clé !

Tu me fais le coup de l'intervention, sérieux ?

J'enfile un peignoir court en soie en descendant les escaliers, aussi touchée qu'agacée après avoir consulté l'heure.

— C'est bien joué le coup des gâteaux pour me réveiller, mais il est à peine huit heures, qu'est-ce que tu fous ?! Évite de te moquer, mais j'ai passé la nuit avec Ned.

Putain de putain de bordel de dieu de merde !

Ned est ton nouveau chat, j'espère, me raille Evan, planté au milieu de ma cuisine.

Tu es mal placé pour me demander des comptes !

Alors. Soyons d'accord qu'il n'a rien à foutre ici et que je ne m'y attendais vraiment pas. Mais il pose mon trousseau sur l'îlot central pendant que je le dévisage, incrédule, mais surtout inquiète.

Tu es déjà sorti de l'hôpital ? C'est un peu tôt, non ?

Je me suis permis d'entrer, me dit-il avec décontraction. J'espère que ça ne t'ennuie pas.

Non, même si ça me brise le cœur de te voir.

Si, grondé-je. Qu'est-ce que tu fais là, Evan ?

Est-ce que tu vas bien ?

Putain Taylor ! Choisis ta partition une bonne fois pour toutes !

Ce n'est pas si simple !

Je pense que nous devons parler, lâche-t-il sans s'embarrasser de détours.

Ben voyons !

Je m'avance puis m'appuie sur la table en feignant l'indifférence tout en attrapant une pâtisserie pour la porter à ma bouche. Après l'avoir lentement mâché en le dévisageant, je le toise avec arrogance.

— As-tu perdu mon numéro ? rétorqué-je avec une évidente animosité.

— Non, répond-il en haussant les épaules avant de venir se placer à mes cotés. Mais je n'ai rien compris à ton comportement de ces derniers jours alors je préfère avoir cette conversation en face-à-face.

T'es con ou quoi ?!

Tes muffins sont excellents, souligné-je dans un sourire hypocrite. Un autre de tes talents cachés ?

À un niveau aussi bon que le mensonge ? Le double jeu ?

Es-tu sûre d'être en position de faire des réflexions à ce sujet, Taylor ?

C'est le cas ! Ce que je cache n'est pas vraiment comparable !

La lente inspiration qu'il prend n'annonce rien de bon.

— Arrête, s'il te plaît, soupire-t-il. Avant que tu ne partes pour Paris j'avais l'impression que nous étions proches, toi et moi. Vas-tu t'expliquer ?

Je t'aime. Et c'est dangereux. Même si c'est moins grave maintenant que je sais que nos sentiments divergent. C'est plus facile de tout arrêter.

C'était juste, je suis venue par culpabilité. J'ai eu peur d'être comme Fred, articulé-je lentement avec froideur. Mais comme tu l'as si justement souligné, entre nous c'était différent. Nous n'étions pas un couple.

— Je ne te crois pas, réplique-t-il sèchement.

Et tu as raison. J'en crève, là.

Ne fais pas comme si cela avait compté pour toi s'il te plaît, Evan, grondé-je, désormais en colère. Je n'étais pas la seule présente à ton chevet.

Ses sourcils se froncent, sa bouche se pince, et son visage se ferme.

— Ariana était là parce que nous sommes...

Non ! Je ne veux pas l'entendre !

Ça suffit ! crié-je pour le stopper, lâchant ainsi mon masque, ma façade, la mascarade.

Combien de fois vas-tu me briser le cœur, au juste ?!

Je veux que tu partes, ordonné-je en étouffant en sanglot. Je n'ai en rien besoin de détails sur votre relation !

Faisant brutalement volte-face, je prends la direction de mes escaliers.

— Tu connais le chemin, balbutié-je au milieu de ma fuite.

Mais bien évidemment, la brutale accélération de mon pouls m'entraîne dans un vertige, et c'est lui qui me stabilise en attrapant mon poignet.

Ne fais pas ça...

Nous sommes collègues, souffle-t-il à mon oreille après m'avoir attiré contre son torse.

Quoi ?!

Putain de bordel de dieu de merde Taylor ?

C'est ça !

***

L'autre côté de la porteHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin