Gentlemen and Ladies

29. Chapitre 29. Le sens profond de la vie... et les chaussures

Hello, 

Oui, je suis vivante, en pleine transition professionnelle, mais vivante. Il est fou de constater combien une baisse de charge et de pression au travail peut être bénéfique pour les activités annexes. 

J'espère que vous allez bien. 

Bonne lecture ! 

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Ellya s'éveilla dans un lit quelque peu retourné. Elle était enroulée dans sa couette, un oreiller manquait, l'autre était sous son genou, et sa tête se trouvait au pied du lit. La nuit avait été agitée. La jeune femme s'assit, se frotta la tempe de la paume de la main, et rembobina le fil de la soirée. Elle fut soulagée de se rappeler que rien de compromettant ne s'était produit. Xyrus et elle avaient simplement passé une bonne soirée en compagnie de quelques grandes stars de films d'action. Puis, Ellya avait retrouvé sa chambre d'hôtel et s'était endormie.

Cette nouvelle journée s'annonçait vide, mais Ellya décida qu'il en serait autrement. Elle était à Londres, la ville qui ne dormait jamais, la capitale de la modernité. Elle n'avait ni parents ni grands-mères pour l'empêcher d'explorer les lieux et de vivre pleinement sa jeunesse. La jeune femme s'habilla et s'en fut à la recherche de sa sœur. Elle ne doutait pas des capacités de Delina à leur trouver une idée de destination. La jeune femme eut raison, son aînée n'était pas en reste. Elle comptait parmi ses amies une architecte vivant et travaillant à Londres. Un coup de téléphone plus tard, le déjeuner était planifié.

La matinée fut quant à elle consacrée à un vieux rêve des deux sœurs : UCL. Visiter l'University College London pouvait ressembler à une lubie pour tous ses étudiants, mais pour deux jeunes nobles de Woodalley, c'était ce qui ressemblait le plus à un ticket pour la liberté. Ayant été construite en 1826, l'université, bien que laïque, avait la faveur de nombreux parents... traditionnels tels que Georges et Charlotte GRANT. Leur fils y avait fait ses études, mais aucune de leurs filles. Le poids du passé et le caractère autoritaire des grands-mères avaient fortement joué, elles avaient toutes étudié à l'académie du duché. Les enseignements y étaient certes excellents, néanmoins ni Ellya, dont les études n'étaient point achevées, ni ses sœurs n'y avaient appris l'indépendance. Toutes vivaient encore chez leurs parents il y a peu à l'exception de Courtney qui, à défaut d'avoir achevé son parcours de médecine, avait rencontré son mari lors d'un gala de charité et avait donc passé une partie de sa vie loin du cocon familial.

Ellya songeait, alors qu'elle parcourait les rues avec sa sœur, que son avenir pourrait se trouver ici. Il y avait tant à apprendre, quelle que soit la voie. Elle leva les yeux vers la cime des arbres et contempla les nuances de vert qui dansaient au rythme de la brise. L'ancienneté du lieu créait une atmosphère familière, le cocon de verdure n'était pas sans rappeler celui de l'université du duché, construite à la même époque. Ellya s'étonna de s'y sentir aussi bien. Elle s'imaginait sans peine arpenter ces lieux, une paire de livres dans les mains, un sac sur l'épaule, courant vers son prochain cours.

— Penses-tu que père et mère nous autoriseraient à poursuivre nos études ici ? demanda la plus jeune à sa sœur.

— Je pense que si tel est ton souhait je n'aurai pas le choix, répondit Delina sur un ton amer.

Ellya questionna sa sœur au sujet de cette rancœur qu'elle sentait poindre au-delà de cette réponse. La franchise innée de Delina élagua toute attente, son aînée lui rappela qu'elle était affectée à son service et que sa vie serait entre parenthèses tant qu'Ellya ne serait pas mariée, ou qu'elle n'aurait pas d'autre chaperon. La plus jeune s'étonna de sa propre candeur. La situation était pourtant claire. À l'époque des fiançailles de Courtney, Beth fut chaperon, cela ne plut ni à l'une, ni à l'autre, mais les grands-mères avaient été plus qu'insistantes et, comme toujours elles avaient eu gain de cause.