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"Solitude. Tu m'as laissé dans la solitude. L'abandon.
Pire.
Tu m'as maintenu dans l'ignorance.
Tu le savais. Tu le savais, tu ne m'as pas laissé me préparer.
Oui, je te déteste, car tu m'as quitté, mais je n'ai jamais cessé de penser toi, pas même un jour. " Énonça-t'il. *

"J'aurais voulu pouvoir te dire adieu. Pouvoir te parler, te rassurer si tu avais des peurs. Des appréhensions.
Tu as laissé l'appartement deux jours avant. Pour ne plus jamais rentrer.
Tu ne t'aies pas accordé de confort émotionnel.
Tu as juste écouté chaque message que je laissais sur ton répondeur avant de lâcher prise. C'est ce qu'il m'ont raconté.
Après ça, les messages se sont amoncelés, toujours de la même personne que tu voulais pourtant protéger." Une pause fut marquée.

"Puis nos amis ont fini par me l'annoncer. Me donnant ce que tu avais emporté et qu'ils avaient récupéré.
Un pantalon, deux de mes pulls qui étaient trop grands pour nous deux, tes sous-vêtements, tes chaussures... Et enfin ton portable.
Ce même portable qui sonnait, enfouit au fond d'une armoire, dont j'avais oublié de couper le son et que je n'osais plus approcher.
Ce portable qui faisait résonner dans tout notre appartement ta musique préférée chaque fois que je composais ton numéro." La douleur était palpable dans chaque mot.

"Tu n'étais plus là mais tu n'étais pas parti, tu restais mais n'étais pas présent. Quand on me demandait si je m'en remettais, je faisais semblant de ne pas comprendre.
Pour éviter le déferlement de douleur.
Tu es parti en me laissant sans nouvelles, en me détruisant parce que tu m'avais caché la vérité.
Quelques jours avant, quand je t'avais demandé comment serait le futur, tu avais répondu que tu ne savais pas de quoi demain était fait mais que tu serais forcément à mes côtés." Il ferma les yeux pour maîtriser la masse liquide se pressant derrière ses paupières.

"Tu es un menteur.
Tu es un menteur et tu m'as menti jusqu'au bout. Tu as porté courageusement la douleur, seul, et ta culpabilité avec.
Honnêtement tu me manques mais je t'effacerai, car c'est plus facile que de t'en vouloir. *

C'est la dernière fois que je t'appelle.
Je dis que je t'effacerai, mais je ne peux pas vraiment te laisser partir maintenant. *

Tu me manques trop.

Aujourd'hui nous sommes réuni pour la cérémonie commémorative de Kim Taehyung.

Alors même si j'avais dit que je ne serai pas là car je ne le pouvais pas, j'ai réalisé que cet hiver doit prendre fin.*

Alors je m'adresse à mon amant, mon ami, mon confident, mon compagnon.

Mon cœur. C'est la dernière fois que je t'adresse ces paroles.

Mais sans toi je suis un pantin sans couleur. Ta mort dont tu as essayé de me protéger m'a transformé en une statue de verre brisée.
Alors en cette occasion, en cette occasion seulement, pour la dernière fois, je vais t'implorer." Il s'agenouilla face à un cadre orné de rubans noirs, le micro et le portable tenus fermement, ouvrant les yeux, laissant le flot salé dévorer son visage fatigué et amaigri.

"Tae

Je t'aime,

Je t'en supplie,

Reviens."

Et il raccrocha.

*références à Spring Day, BTS.

R•E•V•I•E•N•SWhere stories live. Discover now