Chapitre 3 (Partie 1)

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Lorsqu'ils furent sortis de l'appartement, Sherlock arrêta un taxi avant d'y monté précipitamment, suivit de John. Il donna au chauffeur sa destination avant de se plonger dans ses pensées. Pendant quelques minutes, un lourd silence régnait dans le taxi.

- D'accord, tu as des questions. Soupira Sherlock.

- Oui, on va où ? Demanda John.

- Sur les lieux du crime, ensuite ?

- Qui est-tu, je veux dire, que fais-tu ?

- Qu'est-ce que tu penses ?

- Je pense que tu es un détective privé.

- Mais... ?

- La police n'en emploie pas.

- Je suis détective consultant. Le seul au monde vu que j'ai inventé ce métier.

- En quoi ça consiste ? Demanda John, avide de savoir.

- Quand la police est larguée, c'est à dire, presque tout le temps, ils me consultent.

- La police ne consulte pas d'amateur. Répondit John, un petit sourire aux lèvres alors que Sherlock soupirait.

- Quand j'ai dis hier "Afghanistan ou Irak", tu avais l'air surpris.

- Oui, comment le savais-tu ?

- Je ne savais pas. Je l'ai vu, repris Sherlock. Ta coupe, ton maintien : militaire. Le fait que en arrivant tu as mentionné le fait que l'endroit a beaucoup changé signifie que tu as été formé à Barts et donc, bien sûr, médecin militaire. Ton visage est bronzé mais pas ta peau au-dessus des poignets ce qui veux dire que tu n'as pas fait bronzette. Tu boites mais debout, tu ne demandes pas de chaise, c'est donc en partie psychosomatique, tu as été traumatisé. Blessé au front donc. Blessé au front et bronzé : Afghanistan ou Irak.

Un nouveau silence s'installa dans la voiture.

- Tu as dit que j'avais un psy.

- Bien sûr que tu as un psy avec une claudication psychosomatique ! Sherlock marqua une petite pause avant de reprendre son monologue. Puis il y a ton frère. Ton portable : cher, avec e-mail et lecteur MP3. Or tu cherches une colocation car tu es fauché, on te l'a donc offert. Il est très rayé, il a été dans une poche avec des clefs et des pièces. Tu n'aurais pas traité ainsi un objet de luxe donc, il a appartenu à quelqu'un d'autre. Après c'est facile..

- L'inscription ? Le coupa John.

Sherlock hocha la tête.

- Harry Watson : sans doute un parent qui t'as donné ce portable. Pas ton père, c'est un objet de "jeunes". Tu es un héro de guerre qui ne trouve pas de logement, donc, tu n'as pas de grande famille proche ce qui signifie que c'est ton frère. Reste Clara, qui est Clara ?
Trois bises, donc quelqu'un qui l'aimait et vu son prix, je dirais sa femme, pas sa copine. Elle lui a offert récemment, ce modèle à six mois. Le couple se brise, il s'en débarrasse. Si c'était elle qui l'avait quitté, il l'aurait gardé mais il l'a donné ce qui signifie que c'est lui qui l'a quittée.
Il te l'a donné pour que tu l'appelles. Tu cherches un appartement, mais ne lui demandes pas son aide, tu as donc des problèmes avec lui. Peut être aimais-tu sa femme, ou alors tu n'aimais pas son alcoolisme.

- Comment as-tu pût savoir pour l'alcoolisme ? Le coupa à nouveau John.

- Simple supposition, mais réfléchie : les éraflures autour de la prise. Le soir, il le met à recharger mais ses mains tremblent. On voit toujours ces marques sur les portables d'ivrognes.
Tu avais raison.

- J'avais raison ? A propos de quoi ?

- La police ne consulte pas d'amateurs. Finit par dire Sherlock, un sourire aux lèvres.

John en restait bouche bée. C'est la première fois qu'il croisait la route d'une personne aussi intelligente. Il était fasciné par la façon dont cet homme qu'il venait à peine de rencontrer pouvait découvrir autant de choses sur lui en un seul regard.
Cette colocation s'annonçait spéciale, John ne savait pas encore si cela serait dans le bon où dans le mauvais sens mais elle s'annonçait spéciale.

Sherlock HolmesWhere stories live. Discover now