Où il est temps de prendre des risques

Depuis le début
                                    

– Je vais aller chercher mes affaires aux archives, déclara Harmony qui paraissait étonnement calme. Hermione en fut quelque peu frustrée. Elles avaient travaillé plusieurs semaines pour trouver cette photo. Et maintenant, leur patron venait de réduire leurs efforts à néant.

Cette journée commençait à être bien trop chargée. Hermione n'inspirait qu'à rentrer chez elle et se coucher. Elles se dirent au revoir et partirent chacune de leur côté.

Hermione transplana aussitôt et se retrouva devant le 12 square Grimmaurd. En entrant, elle tomba nez à nez avec Harry. Il paraissait épuisé et sous tension. Ils échangèrent quelques paroles. Hermione n'eut pas le courage de lui apprendre la mauvaise nouvelle, et ce probablement par honte de ne pas avoir réussi à s'opposer à Barnabas Cuffe.

Allongée sur son lit, elle se repassa la scène en boucle. Peut-être aurait-elle dû insister plus ? Elle envisagea la journée de demain. Il n'était pas encore trop tard. Elles pouvaient toujours retourner voir leur rédacteur en chef et essayer de le convaincre. Il devait exister un moyen de négocier. Peut-être fallait-il évoquer Mafalda et Xinrui. Cela pourrait poser des problèmes au niveau de leur anonymat et de leur protection. Elle en parlerait à Harmony.

Elle s'endormit tard et se réveilla plusieurs fois dans la nuit.

*

Le lendemain matin, elle descendit à la cuisine. Harry était déjà là et il préparait le petit-déjeuner.

– Mon dieu Harry, je ne pourrais jamais me passer de ton café.

Harry s'assit en face d'elle. Il ne devait pas avoir très bien dormi non plus. Et à son regard fatigué, Hermione se demanda si elle trouverait la force de lui raconter les évènements d'hier.

Cependant, ils furent interrompus par un tapotement à la vitre du soupirail. C'était Coquecigrue qui apportait le journal. Harry se leva et ouvrit la fenêtre. Le rapace entra et Harry s'empara de l'exemplaire de la Gazette. Il poussa une exclamation qui fit sursauter le hibou et Hermione en même temps. Il étala le quotidien sur la table.

En première page figurait la photo d'Ombrage entourée par ses sinistres acolytes.

Hermione resta sidérée. Comment ce cliché se retrouvait-il publié aujourd'hui alors qu'hier soir, Barnabas Cuffe avait été plus que clair ?

– Tu ne m'en avais rien dit !

Elle releva la tête. Elle le voyait sourire pour la première fois depuis des semaines. Cette photo n'était probablement pas suffisante pour rouvrir le dossier d'instruction, mais elle pousserait Ombrage vers la sortie. Il était évident qu'une personne qui avait été en relation étroite avec des Mangemorts, ne pouvait rester à l'un des postes les plus influents du ministère. C'était quoi qu'il en soit une très bonne nouvelle et Hermione partageait la joie qu'exprimait son ami. Elle n'arrivait cependant pas à comprendre ce qui avait bien pu faire changer d'avis son patron.

– Je n'en savais rien. On a bien trouvé la photo hier soir, mais Barnabas Cuffe en a bloqué la publication. Je dois y aller.

Elle se leva d'un coup, avala le reste de son café. Avant de quitter la cuisine, Harry lui lança :

– On se retrouve cet après-midi pour la conférence de presse !

Elle transplana directement à Camden Town. Elle frappa à la porte du studio de sa collègue.

Celle-ci mit quelques secondes à ouvrir. Elle était en pyjama et visiblement Hermione l'avait réveillée.

– Il a changé d'avis ! La photo est en première page de la Gazette de ce matin.

Le Portoloin de 22 h 11 (Tome 1) #Wattys2021Où les histoires vivent. Découvrez maintenant