Chapitre 17

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Comme prévu, le bus s'est arrêté et on nous a lâchés dans la forêt. Nous nous retrouvons donc seules avec Mitsuko. Ce n'est pas une situation grave, vu qu'on pue le talent, mais le fait d'être séparées de Sawako nous met dans un état déplorable.

-Si on avance vite, on arrivera avant les autres. Peut-être que papa acceptera qu'on y retourne pour la récupérer, suggère ma sœur.

-Elle est sûrement avec Shoto. Et puis, Sawako est vraiment forte, elle ne risque rien. On devrait avant tout rejoindre le camp.

Mitsuko acquiesce avant de tendre ses bras sur les côtés, le visage rivé vers le sol. Rien ne se passe. Du moins, rien de visible a mes yeux. Grâce à son alter, Mitsuko est capable de modeler l'ombre afin de nous faire disparaître complètement, nous rendre invisibles. Sawako est capable du même exploit, en manipulant la lumière.

-Allons-y, dit-elle en entamant sa marche, les mains dans les poches.

Je la suis dans la quitter des yeux. Il se passe quelque chose.

-Dis, Mitsuko, tu vas bien ?

Ma sœur s'arrête et je l'imite. Elle me tourne le dos, mais je vois à ses épaules qui tressautent qu'elle pleure. Pourtant, Mitsuko ne verse jamais une larme.
Je m'avance vers elle et pose une main sur son épaule et me place face à elle avant de pencher mon visage vers le sien.

-Qu'est-ce qu'il y a ? C'est pour Sawako ?

-Je ne sais pas. Ça a juste besoin de sortir.

-Dis-moi ce que tu ressens.

-J'ai l'impression d'être. Bakugo me parle comme à une merde, alors que je pensais qu'après hier il aurait une attitude différente avec moi. Je n'aurai jamais cru que ça me fasse aussi mal qu'il fasse comme si de rien n'était... Et puis, je sais que tu le ressens auss, le gouffre formé par l'absence de Sawako. C'est toujours toi, elle et moi, et dans cette situation où il peut lui arriver quelque chose, j'aimerais juste l'avoir auprès de moi.

Elle perd clairement tous ses moyens. Mitsuko a tendance à tout accumuler, avant de laisser exploser toutes ses émotions d'un coup.

-Doucement. Calme toi. Quel imbécile, ce fichu pétard ! Écoute moi bien. Bakugo est un abruti fini. Et soit il le cache très bien, soit il ne se rend vraiment pas compte de la chance qu'il a de pouvoir ne serait-ce que poser son regard sur toi. Donc tu vas lui montrer ce qu'il rate à agir comme le roi des idiots. Va lui parler, engueule le, tape le même, histoire de remettre son cerveau en place.

Mitsuko a un petit sourire mais ses joues baignées de larmes que je m'empresse d'essuyer me fendent le coeur.

-T'as raison, je vais le mater, ce chihuaha enragé. Il va voir ce qui arrive si on ne respecte pas Mitsuko Aizawa ! Aller, qu'est-ce qu'on attend ? Marchons vite jusqu'au camp, que je le démarre !

Je souris en secouant la tête, dépitée et amusée en même temps, avant de lui emboîter le pas alors qu'elle continue de dire tout ce qu'elle va faire à notre camarade.

Ellipse

Nous sommes au camp d'entraînement depuis quelques jours, maintenant. Et j'ai l'impression d'avoir été tuée, ressuscitée, puis encore tuée, et ça une bonne centaine de fois. Mon entraînement, qui consistait à attirer des tas de météorites avant de les envoyer sur Kirishima pour qu'il y résiste, m'a complètement épuisée. J'apprécie le fait de passer du temps avec mes sœurs et tous les amis, mais Tamaki me manque énormément. Je jure que dès que je le reverrai, je lui donnerai le plus gros câlin de sa vie. En attendant, nous discutons assez souvent par message. Ce soir, c'est le test de courage, et les profs nous ont donné l'après-midi pour qu'on se repose. Me voilà donc dans la chambre, avec toutes les filles. D'ailleurs, Mitsuko n'a toujours pas été « démarrer » Bakugo. Ils s'ignorent depuis le début du camps, même si ça crève les yeux qu'ils sont très attachés l'un à l'autre. Tous les jours, je surprends Bakugo a la chercher du regard, lors des repas, surtout.

-Où est Sawako ? Demande Momo en s'asseyant par terre à mes côtés.

-Je l'ai vue partir en forêt avec Shoto, dit Mitsuko en se brossant les cheveux.

Je vois ma camarade de rembrunir alors qu'elle répond :

-Et toi, pourquoi n'es-tu pas avec Bakugo ?

Une brosse vole dans notre direction, mais est interceptée par la langue de Tsuyu.

-C'était pour quel motif, cette tentative de meurtre ?

-Il. N'y. A. Rien. Entre. Le. Pétard. Et. Moi.

-Arrête, ça crève les yeux.

-Oui bah tu vois vachement flou.

Je souris et prends mon téléphone qui vibre en continu sur le sol.

-Allo ? Qui c'est ?

-C'est moi, Amajiki.

Mon sourire s'accentue et je m'exclame :

-Ça fait du bien d'entendre ta voix ! Comment tu vas ?

-Bien, et toi ?

-Très bien.

Un coup de coude me sort du nuage sur lequel je suis posée depuis que j'ai décroché. Mitsuko et Momo m'adressent des sourires pleins de sous-entendus. Je ris et me lève, avant de sortir de ma chambre pour me jeter sur le canapé du salon entièrement vide.

-Désolée, j'ai changé de pièce, les filles me gênent.

-T'inquiètes pas. Tu devrais te reposer, pour ce soir.

-Ah oui, le test de courage ! T'en fais pas, je suis en pleine forme, dis-je avant que ma voix ne se perde enfin long bâillement.

-On dirait bien que non.

-Je peux pas prendre le risque de m'endormir ici, Mineta est dans le coin.

-C'est celui qui a du raisin collant comme cheveux ? Rit Tamaki.

-Oui ! Il est dangereux. Très dangereux, même.

-J'ai vraiment peur pour toi, Emiko, dit-il après un petit silence.

-T'en fais pas, il me tuera p-

-Pas pour ton camarade. Ta classe a déjà été la cible des vilains, j'ai peur qu'ils récidivent.

-Oh. Fais moi confiance, je t'ai dit que je botterai les fesses à quiconque voudra m'approcher.

-J'espère. Je viens à peine de te rencontrer, je veux pas que tu disparaisses de ma vie. Ni maintenant ni jamais.

-Tu ne seras jamais débarrassé de moi, désolé de te l'annoncer.

Le rire de Tamaki m'indique qu'il est beaucoup plus détendu.

-Je suis heureux que tu sois venue à Yuei, est là dernière chose que j'entends avant de plonger dans un profond sommeil.

PDV Sawako

-Tu vas dormir ? Je demande à Shoto alors que nous entrons dans le bâtiment.

-Oui. Ces derniers jours m'ont épuisé. Tiens, c'est pas Emiko, là ?

Je suis son regard et sourit quand j'aperçois ma sœur endormie sur le canapé, son téléphone collé a l'oreille.

-Emiko ?  J'entend a travers le téléphone.

Le nom de Tamaki est affiché sur l'écran.

-Tu dors sûrement. A demain... je t'aime.

Mes yeux s'ouvrent en grand et je souris comme une attardée alors que Tamaki raccroche, sans savoir que Shoto et moi avons tout entendu.

-C'est trop mignon ! Je souris en me tournant vers mon copain.

-Ta soeur sort avec un des big 3 ?

-Non, ils ne sont pas ensemble. Pour l'instant...

-Tu vas lui dire, qu'il l'aime ?

-Hors de question, il faut qu'il me lui dise lui même !

-Je vois, sourit-il. Bon, je te laisse, je vais me reposer.

Shoto pose sa main dans mon dos et m'attire un lui pour planter un baiser sur mes lèvres, puis sur mon front. Deux secondes plus tard, il est déjà à l'autre bout du couloir alors que mes joues prennent une teinte écrevisse.

Je me dirige vers Emiko et m'assois à ses côtés, avant de la rejoindre dans un sommeil apaisant.

Les Sœurs 'Ko : My Hero Academia Where stories live. Discover now