" Et ta gueule Clifford. Pose moi cette chose visqueuse sur la table que je lui ouvre le bide. "

" T'es crade, honey. "

Pour toute réponse je lui lève mon majeur, et il me pince en riant.

Tiens, il t'as appelé 'honey' et a mentionné le fait que vous formiez une pseudo-couple, et tu n'as même pas rechigner. Peut-être que l'idée ne te déplaît plus... Me souffle ma conscience, pour la deuxième fois de la journée.

C'est ça, oui.

*

Alors que la dissection se passait entre ordres lancés à mon camarade, insultes et sang de grenouille, ce dernier eut, pour une fois, une brillante idée.

" Tu n'as vraiment pas envie d'aller en cours après ? "

" Non, je suis fatiguée. "

" On sèche ? "

" Waaah, est-ce-que Michael Clifford me proposerait de faire l'école buissonnière avec lui ? "

" T'aimerai bien, hein ? " Il agrémente sa phrase d'une danse de sourcils ridicule.

" Ouais. " Répondis-je à sa question principale. " On sort après ? "

" Let's go ! " Il réessaie de me faire un high-five, auquel je réponds, cette fois-ci. " Tu connais la sortie pour ne pas se faire remarquer ? "

" Tu me prends pour une débutante ? "

" S'cuse, j'avais oublié que je parlais à Alix Fawkes. " Je lui mis une petite tape derrière la tête.

" Ne t'avise plus de l'oublier. "

Il rit et son rire me contamine, si bien que notre prof nous rappelle à l'ordre.

*

Nous attendons qu'un groupe de sport passe et on se fond dans la masse pour réussir à sortir par le portillon. Une fois dehors, il nous suffit de s'éclipser discrètement sans que le prof nous voit.

" Bon bah on a réussit. " Me dit Michael une fois hors du groupe de 5ème année. " On fait quoi ? "

Mon ventre gronde, répondant à ma place, ce qui fait rire Miss Gaga.

" Je propose... "

" ... Dunkin' Donuts ! " On dit d'une même voix.

*

On était assis dans l'herbe, chacun avec son donut et son smoothie, quand il gâcha tout et ouvrit la bouche pour parler.

" Sinon, pas trop stressée ? "

" Stressée pour quoi ? " Demandais-je en feignant l'ignorance.

" Le bal. " Il lève les yeux au ciel.

" Ne lève pas les yeux quand tu me parles. Insolent. " Il rit. " Pourquoi je devrais être stressée ? "

Parce que tu es loin d'être féminine.

Je suis assez féminine pour porter des jupes et me maquiller. Alors je suis assez féminine pour aller à ce foutu bal, être élue reine et gagner les 200$ mis en jeu. Alors non, je ne stresse pas.

Ou du moins, pas assez pour le lui avouer.

" Même pas un peu ? " Insiste-t-il.

" Tu trouves que je suis féminine ? " Je change de sujet.

i bet on you - m.c.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant