Chapitre 35

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Je réponds à vos commentaires ce soir ou demain, je n'ai pas eu le temps avant ! ✨

***

Mon monde est encore flou lorsque j'émerge d'un sommeil profond, et sans rêve. Clignant difficilement des yeux, mes membres douloureux se rappellent à mon bon souvenir, tandis que je tente de me relever dans un affreux juron.

-        De la bouche d'une jeune femme bien élevée, ce terme n'est pas très approprié.

Tournant la tête, j'avise Daegan, confortablement installé dans un épais fauteuil, à quelques pas du lit. Je n'ai apparemment pas quitté sa chambre, mais lui semble avoir ajouté un bureau à son siège, pour pouvoir continuer son travail tout en me surveillant.

-        Ça tombe bien, je n'ai pas été « bien élevée ».

Tout en marmonnant ma phrase, l'esprit encore embrumé, je me heurte à un problème de taille en essayant de remonter sur mes oreillers. La douleur me perfore l'épaule et je retombe en gémissant de plus belle.

-        Ça, au moins, m'assure que je ne suis pas morte, lâché-je, le souffle coupé par la souffrance.

-        Penses-tu que je serais à tes côtés, si cela avait été le cas ? réplique la Créature.

Je lui lance une œillade assassine, mais il semble ne pas la remarquer, la tête baissée en direction de sa paperasse.

-        Si tu étais morte, poursuit Daegan d'un ton plat, je ne serais certainement pas là et si tu te trouvais au paradis, jurer devant Dieu n'est pas ce qu'il y a de plus raisonnable.

Peut-être y suis-je vraiment au paradis. Car entendre Avgerinós s'essayer à l'humour est... inédit. Et si ce n'était pas une blague, ça s'en rapprochait étrangement.

-        Je suppose que je dois vous remercier, pour m'avoir sauvé ?

-        Ce serait, en effet, la chose à faire en temps normal.

Il s'appuie contre le dossier de son siège et croise mon regard. Dans ses yeux, l'éclat d'un orage apaisé par la froideur d'un hiver assombrit jusqu'à ses traits. Pour autant, je n'ai pas peur.

-        Cependant, cette situation est inédite, et c'est en grande partie ma faute si tu souffres de cet... état.

Un clignement de paupières plus tard, il se retrouve tout près de moi et je sursaute violemment. Sans tenir compte de la frousse qu'il a provoquée, il pose ses mains sur moi et me redresse le plus doucement possible. Alors que je m'apprête à le remercier, mes côtes abîmées se font sentir et je grimace. Ou peut-être n'est-ce que mon poumon blessé.

-        Ça va être long, soupiré-je alors que Daegan s'en retourne derrière son bureau.

Tandis qu'il se rassoit, je prends subitement conscience du long t-shirt que je porte, bien éloigné de mes tenues habituelles pour dormir. Mon maillot n'est plus, mais cela n'est pas si surprenant, vu ce que nous lui avons fait subir, dans l'affreuse baignoire bouillante...

-        Tu n'es pas près de sortir de cette pièce, me confirme Daegan d'une voix lasse.

Dans ce qu'il ne dit pas, je comprends qu'il n'est pas plus ravi que moi par la tournure des événements.

-        Vous n'êtes pas obligé de rester à mon chevet, si le poison a été totalement effacé de mon organisme.

-        C'est le cas, mais il reste encore ta puissance incontrôlable, m'explique-t-il, penché sur un document. Tant que tu ne pourras pas te dominer, il est hors de question que je mette le moindre de mes gens en danger.

L'enfer est un paradis, TOME 1 : La Peine des RêvesWhere stories live. Discover now