- Reste avec moi.

- Tout ce que tu veux, mon cœur.

Je posais ma tête sur ses genoux, profitant seulement du calme environnant. Avant l'arrivée du bal de ce soir et du débarquement des nombreux invités. Cela allait être une longue et épuisante soirée, à n'y pas manquer. On resta comme ça pendant plusieurs heures, sautant même le repas. Avant finalement, de devoir aller nous changer pour accueillir les invités. À contre cœur, j'allais attraper une robe quand Abrahel m'arrêta et me désigna un costume sur le lit.

- Je n'allais tout de même pas te faire enfiler une robe alors que tu déteste ça.

- Merci, mon amour.

- Le bain est prêt, tu viens ?

- Je te suis.

Une fois dans l'eau, elle me tira contre son torse, ne voulant pas quitter ses bras, je m'y blottis allègrement. On resta là, en silence, pendant une vingtaine de minutes, quand quelqu'un toqua à la porte.

- Oui ? Lança ma douce.

- C'est moi, ma'.

- Entre, chérie.

Sholirahne entra dans la chambre, je tirais Abra hors de l'eau. Ensuite je me tournais vers la jeune fille.

- Qu'est-ce qu'il y a petit cœur ?

- Je n'arrive pas à serrer mon corset.

Je plissais les yeux, me retenant de rire, avant de céder face à la tête de ma reine.

- C'est bien ta fille, Abra.

- Je sais.

Je me glissais donc dans son dos et resserrais les lanières de son corset avant de faire de même avec celui d'Abra et d'enfiler mon costume. Il se composait d'une chemise blanche, d'un pantalon moulant de la même couleur, une veste bleue marine, des chaussures de cuir noire et je glissais, dans la poche de la veste, une rose blanche. Je me tournais ensuite vers Abrahel qui me fit signe de m'asseoir devant la coiffeuse. Elle glissa la brosse dans mes boucles blondes et releva mes cheveux dans une queue de cheval en laissant deux mèches retomber devant mon visage. Ravie, je lui proposais de la coiffer, elle accepta alors je tressais ses cheveux et posais la tresse de sorte à ce qu'elle devienne un chignon en forme de rose.

Satisfaite du rendu, je resserrais son corset et l'emmenait dans la salle du bal. Là, je fus annoncée et aussitôt, je fus assaillie par les invités. Tous me souhaitèrent mon anniversaire et commencèrent les hypocrisies. Habituée, je les laissais faire. Une jeune comtesse s'approcha alors de moi. Et commença à flirter ouvertement, amusée, je la laissais seule dans ce jeu, j'avais déjà eu affaire à la possessivité d'Abrahel une fois en rêve, je n'avais aucune intention de m'y frotter une seconde fois dans la vie réelle. Elle ne tarda d'ailleurs pas à nous rejoindre, au moment même où la fille commençait à être agaçante.

- Il est bien dommage, princesse que je ne sache pas embrasser, sinon je vous embrasserais.

- Et il est heureux qu'elle soit mienne, je suis donc la seule à pouvoir le faire.

- Je pense que la princesse est la mieux placée pour décider qui fera partie de sa vie.

- Et c'est le moment où je vous laisse vous disputer ma main, mesdames, intervins-je fuyant en direction de mon frère.

- Bonsoir, Al, il commença, amusé.

- Bonsoir ? Elle a déjà commencé à se disputer avec une comtesse qui ne faisait que flirter.

- Mais c'est ce que je recherchais.

- Si je ne viens pas demain tu sauras que je me suis faite tuée.

- Toutes mes condoléances.

- Je veux des roses noires sur ma tombe et des lys rouges.

- Tout ce que tu veux.

Levant les yeux au ciel, j'attrapais une coupe de champagne sur le plateau d'un serveur qui passait par là. Rapidement, ma démone adorée nous rejoignit, en pestant sur la comtesse. Je lui souris et lui tendis aussitôt la coupe. Ses yeux pétillèrent de joie, elle attrapa la boisson et commença à la siroter. Une vingtaine de minutes et trois ducs plus tard, elle glissa sa main autour de mes hanches et me tira sur la piste de danse, au moment même où mon oncle annonçait que je devais ouvrir le bal. Je souris et menais la lente valse que les musiciens entamèrent.

-Vous êtes très en beauté ce soir, princesse.

-Vous de même, ma reine.

À force mon regard commençait à se perdre dans ses yeux, je commençais à en perdre la notion du temps, comme si plus rien autour n'existait excepter nous deux, dans ce moment si parfait. Je me rapprochais d'elle, tout en continuant de mener la danse. Elle me sourit. Je me perdais dans ses prunelles rouges, ne sachant plus vraiment où poser mes yeux entre les siens et ses lèvres si tentatrices. Je fus ramenée à la réalité par mon frère qui dut m'inviter à danser, obligation royale oblige, je dus accepter à contre cœur.

- Promis, je vous laisserais tranquilles demain, mais me tue pas...
- Je ne compte pas te tuer.
- Alors arrête de me regarder comme ça, s'il te plaît.
- Mmmh...
- Pardon...

Je lui lançais un dernier regard assassin avant de lui sourire. La danse s'arrêta bien plus vite que la première.

Un destin inattendu -en correction-Where stories live. Discover now