Chapitre 40.

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Cinq années s'étaient écoulées depuis la mort de la princesse Aletheïa. Les anges avaient néanmoins continué d'envoyer des délégations, que je me chargeais personnellement d'occire, en mémoire de cette femme incroyable. J'avais appris, par des voyageurs, que les souverains anges, Archayel et Asayelle, étaient tous deux morts dans de mystérieuses circonstances, laissant le trône à leur fille sanguinaire. Qui persistait à attaquer la reine Abrahel malgré le fait que ses troupes ne reviennent jamais et qu'elle sache pertinemment que la princesse Aletheïa ne reviendrait pas de ce voyage-ci. Et moi ? Je vivais dans la forêt qui bordais le palais des démons, j'y avais construit magiquement une petite maison douillette assez grande pour pouvoir y vivre confortablement avec mes deux petits monstres. La vie en forêt était vraiment ce qui se fait de mieux. Et au moins, comme ça, je pouvais permettre à mes petits d'exprimer pleinement tout leur potentiel, quel qu'il soit.

- Maman, Ayden ne me laisse pas grimper.

- Ayden, laisse ta sœur grimper dans l'arbre, tu sais très bien que celui-ci est son préféré.

- Mais c'est elle qui...

L'enfant s'interrompit en entendant le galop des chevaux qui approchaient, paniqués, les deux petits se précipitèrent vers moi et se cachèrent derrière mes jupes. Personne ne venait dans cette zone de la forêt sans être un tantinet dangereux. Ils le savaient. Je fis signe à Sholirahne d'aller à l'intérieur, obéissante, la petite fille attrapa la main de son frère et l'entraîna dans la maisonnette. De mon côté, j'attendis patiemment que les intrus s'approchent.

- Je te le promets Ap. Mon Al est toujours en vie.

- Abrahel, tu as vu son corps, tout comme moi. Al est morte, et on ne peut rien y faire, on fait quoi ici d'ailleurs ?

- Il parait que par ici vit une elfe très douée en tout genre de magie, elle devrait pouvoir m'éclairer sur ce que j'ai ressenti.

Les deux montures s'arrêtèrent à bonne distance de la maison et leurs cavaliers descendirent. Un air insouciant sur le visage, je m'approchais d'eux. Je ne fus pas non plus surprise en sentant deux petites mains s'agripper aux miennes. Taquine, je pris Sholirahne dans mes bras et lui couvrit le visage de baisers, la reposant j'allais faire de même avec mon fils lorsque je vis que celui-ci était figé et regardait Abrahel, une émotion étrange brillant dans ses prunelles couleur sang. Faisant mine de ne pas avoir perçu leur présence, je demandais à ma fille :

- Bébé, on mange quoi ce midi ?

- Euh... Un truc avec une sauce aux champignons !

- D'accord ? Et toi petit prince, tu veux quoi pour ce soir ?

- Je sais pas, tant qu'il y a du fromage dedans c'est bon !

- Pas de soucis, love.

- Bonjour, commença Appolyon, incertain.

- Oh ! Bonjour, pince Appolyon, reine Abrahel.

- Bonjour, êtes-vous Aelihya ?

- En personne, que puis-je faire pour vous ?

- On peut entrer pour discuter ?

- Bien sûr, les enfants, le premier arrivé choisit le jeu de ce soir.

La petite bondit de mes bras en toute vitesse et n'hésita pas à sauter de branches en branches pour atteindre la maison, là où son frère avait préférer courir. Ce fut finalement Sholirahne qui gagna la course improvisée. Entre-temps, les souverains et moi-même poursuivions le chemin à pied.

- Vous avez sûrement entendu parler de mon âme-sœur.

- La princesse Aletheïa.

- Exact, récemment, j'ai... ressenti à nouveau ses émotions via le lien qui nous unis.

Un destin inattendu -en correction-Where stories live. Discover now