Chapitre 9

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Ses lèvres sont sur les miennes. Elles me touchent volontairement. San m'embrasse. Est-ce un rêve ? J'ai l'impression que tout va au ralenti. J'aimerais que cet instant dur pour toujours, ne pas avoir à me confronter à la réalité. Parce que ça ne peut pas être réel, c'est trop beau, trop agréable pour être réel.
Peut-être parce que je n'avais pas réagi San a fini par s'éloigner de moi. J'ai eu envie de m'accrocher à son cou pour plaquer à nouveau ses lèvres sur les miennes et faire durer encore un peu plus ce moment irréel. Mais je n'en fais rien. Par peur sûrement, encore une fois la peur me retient.
Le silence règne entre nous depuis au moins cinq minutes depuis la fin du baiser. Je sens son regard sur moi mais je suis totalement incapable de lui faire face.

-Wooyoung...

La colère qui était dans sa voix à disparu. J'attendais qu'il finisse sa phrase, mais au lieu de ça il s'éloigne complément de moi, se retourne et se dirige vers sa porte. Il part comme ça ? Après m'avoir embrassé et mit mon coeur sens dessus dessous ? Est-ce que je vais le laisser partir ? Trop de questions. Toutes ces questions qui à chaque fois me paralysent. Je vois San ouvrir sa porte, rentrer et refermer derrière lui. Je l'ai regardé faire sans pouvoir bouger mon corps ne serait-ce que d'un millimètre. Qu'est-ce que je fais ? Pourquoi je ne bouge pas ?

Des souvenirs que j'aurais aimé ne jamais revoir refont surface. Je la vois elle qui m'embrasse aussi, je n'ai pas ressenti la même chose qu'avec San. Puis je vois son visage, ce visage que je chérissais autrefois, marqué par la haine et le dégout. J'entends ses insultes, ses mots rabaissant qu'elle me crache au visage. Mon coeur se sert. Qu'avais-je fait de mal à l'époque ? Les larmes commencent à me monter aux yeux. La douleur de l'abandon me frappe une fois de plus. J'ai laissé partir San comme j'ai laissé partir cette fille... Je suis lâche. Je sens que mes forces me délaissent à leur tour. Je titube avant de me retrouver au sol. Je me traîne jusqu'au mur pour m'adosser contre ce dernier. Je suis lamentable. Je sens des larmes qui glissent le long de mes joues. Alors que je m'abandonnais à mon malheur les paroles de mon meilleur ami me revinrent en tête. Il m'avait dit que prendre des risques faisait partie de la vie, et surtout que San n'était pas cette fille. San n'a rien à voir avec elle, il faut que j'arrête de me retourner vers ce passé qui me hante. Mais est-ce que j'aurais la force de ne pas me retourner lorsque la peur m'appelera une fois encore ? Et si San me rejette au final, est-ce que je ne vais pas sombrer pour toujours ? Toujours autant de questions. La tristesse céda sa place à une colère sourde envers moi-même. Il faut que ça s'arrête, ce n'est plus une question de pouvoir ou non, je vais faire en sorte que ça s'arrête. Pour ça il faut que je prenne mon bon sang de courage et que j'aille vers ce qui me rend heureux. Là, maintenant, tout de suite, ce que je veux c'est San.

Pris par cette force nouvelle je me relève et me précipite à la porte de San. Je rentre sans prendre la peine de toquer. San est debout derrière la porte comme s'il attendait que je la franchisse. Son regard brûlant sur moi m'a fait ralentir. Est-ce que ce que je fais est bien ? Je me reprends rapidement. Pas cette fois ! Cette fois je vais arrêter de me prendre la tête pour rien, parce que la sensation que j'ai eue il y a quelques minutes, je n'avais jamais ressenti ça avant. Je veux la ressentir encore. Je me laisse porter par cet élan de courage, j'attrape son bras, l'attire vers moi d'un geste rapide et plaque violemment mes lèvres sur les siennes. La violence de mon mouvement semble le surprendre et je perçois un léger geste de recul, mais il finit par poser ses mains sur mes hanches pour me rapprocher de lui. Mes mains montent jusqu'à son cou avant de se perdre dans ses cheveux. Nos lèvres bougent avec une synchronisation nouvelle. Je sens toutes les cellules de mon corps qui semblent s'éveiller face à cette sensation étrangère mais si agréable. Je mordille sa lèvre inférieure et il ouvre sans hésiter la bouche. Nos langues jouent ensemble dans un ballet effréné. Faites que ça ne s'arrête jamais s'il vous plaît. Le contact de nos bouches, de nos langues et de nos corps me donne des milliers de frissons. C'est la première fois de ma vie que je ressens quelque chose d'aussi puissant avec une personne, intimement parlant. J'ai la tête qui tourne et nos souffles sont de plus en plus erratiques.
Après quelques instants, qui me parurent à la fois incroyablement longs et cruellement courts, nos lèvres s'éloignent mais pas nos corps qui sont comme fondus l'un avec l'autre. Ce contact de nos deux enveloppes charnel devient presque vital, il est inenvisageable de le rompre dans l'immédiat, ni lui ni moi n'en avons envie.
Nos regards se plongent l'un dans celui de l'autre et je sens son coeur battre au même rythme que le mien, de manière effrénée. Il finit par briser le silence.

-je t'interdis de fuir maintenant.

Je le prends dans mes bras et le sers fort contre moi comme pour lui prouver ma présence et mon envie de ne jamais le quitter. Je ne peux plus faire marche arrière désormais. Je suis allé trop loin pour reculer.

-je n'irai nulle part.

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Yeah ! Enfin ! Je vous avoue que j'ai repoussé cette scène de peur que ce soit trop rapide, mais je n'ai pas pu attendre un chapitre de plus... ^^'

J'espère que vous aimez cette histoire !

Bonne soirée/journée ! (prochain : 08/04)

synchronisé •𝔀𝓸𝓸𝓼𝓪𝓷•Où les histoires vivent. Découvrez maintenant