°|Fantaisie Humaine|°

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[corrigé]

point de vue Izuku

Ça faisait une décennie que j'étais ici... Aujourd'hui était l'anniversaire de mon enlèvement, comme le soulignait si bien Overhaul.

Je me souvenais de mon réveil dans cette petite pièce sombre et sordide. J'avais cinq ans à l'époque, et les premiers moments furent les plus doux. En effet, à mon arrivée, ils durent me réconforter à leur manière avant de gagner ma confiance, confiance qu'ils avaient désormais perdue.

Je me demandais pourquoi j'étais enfermé dans cette pièce obscure qui me terrifiait, comme si les ténèbres m'engloutissaient de leur splendeur éternellement camouflée, de leur imposante froideur glaçant chaque partie de mon corps.

Je sortis de ma transe et remarquai que quelqu'un m'avait apporté mon unique repas quotidien... Deux morceaux de pain et un peu d'eau. Rien de fameux...

Chaque jour, l'un des huit préceptes venait me torturer, tel un jeu dont ils ne se lassaient jamais. Ils me brûlaient, me mutilaient, me noyaient, et me laissaient même mourir de faim. Je commençais sérieusement à perdre la raison dans cet enfer de béton froid qui me consumait lentement.

Les voix dans ma tête s'étaient éveillées depuis bien longtemps pour me tenir compagnie. Et je ne savais plus comment esquisser le moindre sourire. Les seules sentiments qui s'accrochaient à ma peau étaient la peur, la colère et la tristesse. Elles sommeillaient en moi et contrôlaient mon corps vide depuis trop longtemps.

Je m'imaginais souvent libre, seul et heureux. Mais la fantaisie humaine était trompeuse, jusqu'au maléfice de l'imagination. Pourquoi ces vilains s'acharnaient-ils sur moi ? J'étais sans alter, inutile, sans avenir ni valeur, alors qu'elle était là raison de cette hérésie, de cette obsession ? À quoi leur servais-je...?
Sûrement au rôle de souffre-douleur; au chien battu sans pitié jusqu'à la mort s'il le fallait.

La Ligue des Vilains s'était installée avec les hommes d'Overhaul dans ce bâtiment dont je ne connaissais qu'une seule pièce. Ainsi, les membres de l'Alliance se joignaient souvent à ma souffrance, à son accomplissement.

« Tu comptes finir de rêvasser, espèce d'idiot ?!  »

“Cette voix puissante qui me glaçait le sang, ces yeux couleur azur plongés tel des prédateurs dans les miens, ces mains robustes qui m'agripaient aux endroits les plus intimes qui soient. Je ne voulais plus les revoir, mais comme je me le répétais souvent, la fantaisie humaine est une notion vouée à être bafouée à la guise du plus fort.”

Je tournai la tête vers mon interlocuteur, me préparant déjà mentalement à ce que j'allais subir. Malgré les nombreuses visite qu'il me rendait, je n'eu jamais pris l'habitude de ses infâmes actions.

« Twice, tu es de retour ?

- Alors mon mignon, je t'ai manqué ? Tu as l'air vraiment ravi de me revoir ! 
-Mais non du con il a peur.
-Tais toi merde je sais !  »

L'homme se retournait plusieurs fois, conversant avec lui même, s'arrachant des insultes et des petits coups de temps à autre.
Je restais silencieux, ses réactions pouvant excéder la folie au moindre faux pas.

« Un peu plus d'enthousiasme s'il, te, PLAÎT.  »

Il pris le temps d'accentuer chacun de ses mots, me faisant trembler face à ses yeux perçant, scotchés sur mon visage. Il scrutait chaque mouvement, chaque trait de celui-ci. Je pris mon courage en mains avant de me résoudre, relâchant les derniers brins de fierté qu'il me restaient, à le saluer, obtenant son contentement.

« Con-Content de te revoir, Twice.  »

“Putain.”
La peur est un sentiment qu'un humain ne devrait ressentir que rarement. Lorsque exposé trop fréquemment à cette émotion nocive, il se plie automatiquement à l'être qui le domine. Les bagayments montre un ressentiment monstre, qui ne peut être apaisé dans mon cas. Oui, j'étais terrifié, cet homme se tenant de tout son long devant mon être fébrile ne venait jamais sans une raison à la hauteur de sa renommée horrifique.

Je retenais alors  des larmes d'effroi lorsque Twice s'approcha de moi à grands pas.
Son corps se mouva vers le sol, accroupis en face de moi.

« On est seuls aujourd'hui ! Tu le savais ?

- N-non...

- Tu connais la suite pas vrai ? Tu prédis les moments ardents que l'on va partager ensemble, n'est ce pas ?  »

Son sourire. Le sourire...
Un magnifique sourire peut être trompeur, dissimulant de sombres intentions derrière sa façade éclatante. C'est une véritable œuvre d'art, un rayon de soleil qui éblouit les regards et enchante les cœurs. Il captive les observateurs par sa grâce et sa douceur, les entraînant dans son charme envoûtant. Pourtant, derrière cette esquisse angélique se cachent les desseins les plus malveillants, prêts à se dévoiler à tout moment. Les courbes bienveillantes des lèvres masquent une malice profonde, une perfidie prête à se déchaîner. C'était une couverture impeccable qui dissimulait les véritables intentions, offrant une illusion de bienveillance alors que la noirceur régnait en secret. Ce sourire magnifique, tout en séduction et en énigme, était une mise en scène trompeuse qui laissait place à des pensées sinistres.

Je détestais les sourires.

« S'il-s'il te plaît Twice! Pour quelle raison me rabaisses-tu ainsi ? Qu'ai-je donc fait pour mériter ton acharnement constant ? Je veux comprendre pourquoi vous me ciblez, pourquoi vous me faites souffrir de la sorte. Éclaire-moi, je t'en prie. Donne-moi une explication à cette cruauté injustifiée.  »

Je mis mes mains sur ma bouche d'un mouvement vif. Je venais juste.. de signer mon arrêt de mort.
Personne n'avait le droit de remettre en cause les actions de la ligue. Surtout pas un insignifiant personnage comme moi.

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908 mots.

La lumière du jour ( bakudeku) Where stories live. Discover now