Le costume des sentiments

𝑒𝑡 𝑢𝑛 𝑎𝑛𝑔𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑒

— Bonjour Miracle.
— Arrête de m'appeler comme ça, me répond-elle presque sèchement.

Je prends place à ses côtés, observe ses doigts pianoter sur le clavier de son ordinateur. Elle écrit, puis elle efface. Ses sourcils sont froncés par la concentration, ses yeux maquillés divaguent dans son imagination.

J'aimerais qu'elle comprenne, qu'elle accepte ce cadeau qu'elle ne cesse de me refuser.

— Pourquoi ne me laisses-tu pas t'appeler ainsi ? lui demandé-je de but en blanc.

Ma question à l'air de la surprendre, une évidence pour moi, ne l'est pas forcément pour elle.

— Parce que je ne suis pas un miracle.

Elle me fait sourire. Le genre de sourire qui se coince à la commissure de mes lèvres, non pas parce que ses mots sont significatifs d'amusement, mais parce qu'elle ne remarque même pas sa lumière.

— Ce que je peux te dire, c'est que j'avais besoin d'une personne comme toi. Tu es arrivée pile au bon moment, juste avant que je ne me déclare une énième guerre à moi-même, lui avoué-je d'un ton calme.

Ses yeux ne se décrochent pas de l'écran à la feuille blanche, pourtant, je sais qu'elle m'écoute. Elle entend ce que je dis, peut-être veut-elle y croire, mais qu'elle ne se sent pas le luxe de pouvoir le faire. J'ai presque envie de rire, toutefois, à la place, je reprends mes mots là où je les aie laissés.

— C'est tout ce que je sais. Alors, peu importe comment on appelle ça ; « Miracle », « Hasard » ou « Umi », ces mots ont la même définition pour moi.

Ses lèvres se forcent à ne pas sourire, je fais mine de ne pas le remarquer.

"Les gens sont des miracles qui s'ignorent „

—

À mon binôme, qui devient mon amie de la façon la plus étrange possible. À cette âme qui s'est jointe à ma vie par le destin ou le hasard, cette inconnue, qui, en quelques mots, sait ramener le soleil à mes jours pluvieux. Merci de ne poser aucun doute ni jugement sur mes épaules, et de me permettre d'avancer dans mon cœur, comme dans mes rêves. • UmiNoAkuma 🤍