-"Tu n'en a pas marre ?" La tête d'Élisabeth ne se releva pas et continua de fixer le sol, dos à Lucius. "Tu n'en a pas marre de jouer à ce jeu débile ? Tu sais très bien qui était ce garçon pour moi. Et je sais très bien où et avec qui tu étais cette nuit-là et tu n'étais sûrement pas dans ta chambre en train de nous écrire une lettre ! Et je sais très bien comment tatie va sortir d'Azkaban et ce n'est certainement pas par la grande porte !"

Elisabeth s'était retournée face à son père et lui faisait face, a quelque mètres de lui. Narcissa avait arrêté de respirer, sentant la tension dans l'air, et Draco avait posé une main protectrice sur l'épaule de sa soeur. Mais contre toute attente, Lucius se mit à éclater de rire.

-"Alors la Elisabeth, je me dois de te dire que je suis fier de toi. Vraiment, tu oses me défier ?" Son rire s'arrêta soudainement et ses yeux se firent glaciales. "J'avais attendu ce moment depuis fort longtemps. Je voulais tuer ce petit insolent qui avait osé te manipuler, t'ensorceler. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis ce jeune homme, ce Poufsouffle, gisant mort au sol, lorsque le seigneur des ténèbres revenait à la vie ? J'ai acclamé le destin, j'ai même baisé ses pieds."

Narcissa mit sa main sur sa bouche tandis que son mari s'approchait de sa fille. Draco, par pur instinct, recula, laissant sa soeur seule face à son père.

-"Ton petit chéri adoré gisait sur le sol tout froid. Il n'avait même pas pu se protéger. Il a voltigé comme un oiseau avant de s'écraser au sol comme la pauvre petite tâche qu'il était. D'après Queudver, son cou s'est même craqué quand il a atterri. Qu'est-ce qu'il a du avoir mal. Surtout quand Le seigneur des ténèbres l'a piétiné. Ah non c'est vrai, il était déjà mort."

Il sourit alors qu'Elisabeth tentait de reculer, en sanglot.

-"Arrête je t'en prie."

-"Je n'ai pas bien entendu."

-"Je t'en prie père, arrête. Arrête."

Il se mit à rire et prit le menton de sa fille violemment entre ses doigts.

-"JE NE M'ARRÊTE QUE SI J'EN AI ENVIE."

Le silence brutal s'installa, seulement interrompu par les sanglots de la jeune fille.

-"Lucius s'il te plaît, ça suffit." Narcissa s'avança mais son mari leva sa main et elle s'arrêta.

-"Ma très chère fille : qui était Cédric Diggory pour toi ?"

-"Mon..."

-"Parle."

-"Mon petit ami." Elle soutint son regard et il la gifla soudain.

Par la force de son geste, elle tomba au sol, sa main posée sur sa joue endolorie. Draco fit mine de s'avancer mais Lucius l'en empêcha d'un regard entendu.

-"Je réitère ma question : qui était Cédric Diggory pour toi ?"

-"Mon petit ami."

Elle reçut un coup de pied dans le ventre.

-"Qui était Cédric Diggory pour toi !"

-"Mon petit ami !"

Un autre coup dans le dos. Elle se recroquevilla sur elle même, en larmes.

-"QUI ÉTAIT CÉDRIC DIGGORY POUR TOI ?"

-"MON PETIT AMI !"

Fou de rage, il leva sa baguette et commença à incarner le sortilège Doloris quand sa femme se plaça devant sa fille, suivi de Draco.

-"N'y pense même pas Lucius." Dit-elle en soutenant son regard.

Et, comme un déclic, il abaissa sa baguette, conscient de ce qu'il allait faire.

-"Je suis désolé."

Il s'avança doucement vers eux et les poussa délicatement avant de s'agenouiller près d'Élisabeth.

-"Elisabeth. Qui était Cédric Diggory pour toi ?"

Elle releva quelques peu sa tête et il put voir à quel point ses yeux exprimaient toute sa rage et en même temps toute sa frayeur.

-"Un élève de mon école." Murmura-t-elle en sanglotant.

-"Pardon ?"

-"Un élève de mon école." Elle se releva pour s'asseoir sur ses genoux et essuya son visage baigné de larmes, avant de se relever complètement et de se mettre à marcher vers les escaliers.

-"Cédric Diggory était un élève de mon école qui est mort en essayant de jouer au héros. C'est tout."

Elle monta les escaliers et se rendit dans sa chambre sans qu'aucun ne dise plus un mot.

Cédric Diggory n'était qu'un élève de son école qui était mort en jouant au héros. Son coeur se serra dans sa poitrine.

Elle n'aurait jamais dû l'aimer. Comme le lui avait appris son père, aimer ne concerne que la famille. Les amis, on les garde tant qu'ils sont nécessaires. Et jamais, au grand jamais, on n'aime quelqu'un. Parce qu'aimer signifie être faible. Et être faible signifie se faire tuer.

Et elle ne voulait pas se faire tuer.

『𝒎𝒚 𝒇𝒊𝒈𝒉𝒕 𝒊𝒔 𝒐𝒗𝒆𝒓』[TERMINÉ]Where stories live. Discover now