~ Chapitre 8 ~

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- Mh... Garçons. Alors, pourquoi tu n'en sais rien ?

- Je suis toujours confus sur le sujet, c'est bizarre en ce moment.

- Tu sais, si t'as un problème où simplement envie de parler, je suis là, dis-je en m'approchant de son toboggan.

Il termina sa glissade, et me regarda avec des étoiles plein les yeux. Il était vraiment beau.

- Merci, souffla-t-il.

- De rien, répondis-je avec un sourire.

Il se releva du toboggan et repartit se poser sur son banc, un air boudeur enfantin sur le visage.

- Euh... Ça va ? Demandais-je, hésitant.

- Oui t'inquiètes. C'est juste le toboggan qui est trop froid et que j'ai les fesses gelées.

J'éclatais de rire et il me suivit quelques secondes plus tard. On a finalement décidé d'aller se promener, pour ne pas passer le reste de notre vie au parc. En plus on commençait à avoir froid, surtout mon frileux ami.

- Au fait, tu habites dans quel immeuble toi ? demandais-je, curieux.

- Euh, je sais pas comment te dire.. T'as le tien là, à côté y en à un autre et j'habite encore à côté de cet autre.

- ... T'habites dans l'immeuble qui est à côté de celui qui est à côté du mien ?

- Un truc comme ça, dit-il en pouffant légèrement, et ce son me fit encore plus frissonner que la température hivernale.

On marchait légèrement, sans tension. On parlait , on rigolait, on disait tout ce qui nous passait par la tête où alors on restait dans un silence agréable. Et moi, pendant tout ce temps, c'est à dire environ deux heures, je mourrais d'envie de réchauffer ses mains qui tremblaient avec les miennes. Mais je me forçais à ne surtout pas le faire, j'avais vraiment trop peur de gâcher l'instant. C'était limite si je ne m'enfonçais pas les ongles dans mes paumes.

On se décida finalement à rentrer quand on sentit la température se rafraîchir encore plus. On tremblait tout les deux comme des feuilles et j'avais définitivement perdu l'usage de mes orteils. On pressait le pas et on se retrouva devant son immeuble - que je situais maintenant - en à peine une trentaine de minutes.

Il ouvrit la grande porte du hall puis se retourna vers moi, un doux sourire ornant ses lèvres bien trop roses pour ma santé mentale.

- J'y vais, passe une bonne nuit, souffla-t-il dans mon oreille, me donnant une chaleureuse étreinte.

Bordel. Il fait exprès de me faire frissonner ou quoi ?

- Fait de beaux rêves...

« ... Mon amour », continuais-je dans mon esprit. Je le serrais affectueusement dans mes bras et je sentis un soupir chaud et muet se répercuter contre ma gorge.

Il va me faire bander s'il continue, ce bougre.

Je le poussais lentement loin de moi, puis remarquais qu'il avait la tête baissée et les joues en feu.

- À plus, j'ai passé une bonne après-midi, murmurais-je en m'éloignant.

J'entendis un presque imperceptible " moi aussi ", et souriais bêtement, dos à lui, avançant vers mon appartement.

C'était le cadre idéal. Il faisait encore jour, mais la nuit approchait, les réverbères s'allumaient tour à tour. On était sur le seuil de sa porte. Mais j'étais déjà en train de partir.

J'aurais tellement du l'embrasser.

Ça, c'était le sentiment le que je détestais le plus au monde : le regret. Savoir qu'on aurait pu faire quelque chose mais qu'on était trop lâche, qu'on laissait filer juste sous notre nez ce dont on avait envie, besoin. C'était comme avoir les mains en coupe avec de l'eau dedans. Au début, il y avait beaucoup d'eau, mais elle finissait toujours par partir en trouvant des petites fentes entre nos doigts, jusqu'à qu'il n'y est plus rien d'autre que du vide.
Le courage se fait la malle et laisse sa place au regret.

- ISAAC !

Je le retournais, surpris de le voir toujours à la porte.

- Oui ?

- On se voit demain ? dit-il en baissant les yeux.

- La question ne se pose même pas ! répondis-je, tout sourire. À demain alors, tu viens chez moi !

- D'accord, à demain !

Je montais les marches rapidement et ouvrais la porte en me débarrassant directement de mes chaussures, afin que le sang circule bien dans mes orteils glacés.

Je rentrais dans la cuisine et embrassais ma mère qui me demandait si j'avais passé une bonne après-midi.

- Oui, c'était bien, dis-je en souriant malicieusement. Ça te déranges si Erwan viens demain ?

- Non ça ne me déranges pas, répondit-elle en me faisant un sourire doux et maternel.

On mangea des frites devant la télé et on regardait des programmes débiles jusqu'à vingt trois heures. Ma mère s'était endormie sur le canapé et je n'avais pas l'intention de la réveiller, ma pauvre insomniaque avait enfin trouvé le sommeil. Je fis donc des gestes lents pour me lever. Je la couvris avec un plaid trouvé à proximité, j'éteignis la télé et marchais discrètement pour rejoindre ma chambre.

J'ouvris la porte, puis là, je vis le cataclysme, l'apothéose, la dixième guerre mondiale - sans les cadavres bien sur, je suis peut-être d'un naturel sadique mais pas psychopathe.

Putain, faut que je range ma chambre !

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Voilà, un chapitre court, inutile...
Désolée ! Frappez-moi pas ! T-T
J'essayerais de mettre la suite bientôt :D
3K ? Vous êtes des malades xD merci du fond du coeur !
Je vous aime beaucoup les chameaux, merci de me lire, merci pour vos gentils commentaires, merci pour les votes, merci d'être là, merci à ceux qui lisent cette note qui s'éternise encore un peu plus :D
Merci pour tout ! ❤

Le meilleur d'entre nous [boyXboy]Where stories live. Discover now