Exaltation » NEYMAR JR ✓

chapitre 7 : l'amitié est un trésor

-Fanny ? J’ai terminé. Est-ce que tu peux venir me dire si c’est bien ?

Celle-ci sourit avant de hocher la tête. Elle quitte son ordinateur des yeux.

-Tu as fait les trois bouquets ? Les trois commandes ?

-Oui. Mais il faut que tu vérifies.

Fanny acquiesce et se lève pour s’approcher du comptoir, où les trois bouquets trônent.

-C’est parfait, Slohane. Merci beaucoup.

-C’est normal.

-Tu es très douée pour ce boulot, tu sais ? D’ailleurs, je voudrais te proposer de réaliser un bouquet comme tu le souhaites. On le mettra dans les bouquets déjà prêts, à l’entrée de la boutique.

-C’est vrai ?! demande Slohane, des étoiles dans les yeux, et Fanny acquiesce. Merci mille fois, Fanny, vraiment… pas juste de me laisser faire le bouquet. Mais pour tout ce que tu fais pour moi. Me laisser travailler ici, avoir proposé qu'on vive en colocation… ça m'aide beaucoup.

Fanny sourit.

-C'est à ça que servent les amis. Tu vas mieux maintenant, je le sais, et je suis très fière de toi, de tes mois d'hospitalisation, de ton courage pour passer au-dessus de tout ça. T'es forte, Slohane, vraiment. Et tu t'en sors comme une reine à la boutique. Je ne pouvais pas rêver meilleure assistante.

Slohane lui sourit. Les deux femmes se remettent au travail, sans parler. Depuis la sortie de Slohane, elles passent la plupart de leur temps à travailler en silence. Au début, c'était parce que Fanny ne savait pas quoi dire. Puis finalement, c'était devenu naturel. Slohane et Fanny n'avaient pas besoin de parler pour se comprendre, même si les psychiatres et psychologues qui continuaient de suivre Slohane avaient encouragé Fanny à mettre le plus souvent possible des mots sur ce qu'elle ressentait. De cette manière, ils espéraient créer une sorte de mimétisme chez Slohane, et éviter qu'elle retombe dans ses travers.

-Fanny ? 

-Ouais ? 

-Tu sais… ce mec, qui vient souvent, avec une casquette ?

Fanny redresse la tête pour regarder Slohane. Elle essaie de masquer son inquiétude, et hoche la tête.

-Je vois, oui, pourquoi ?

Elle s'imagine le pire. Que ça recommence. Et elle ne veut pas ça pour Slohane. Les médecins l'avaient prévenu, mais elle fait tout pour que le contraire se passe. Elle s'imagine le pire.

-On a discuté, hier, quand il est venu acheter un bouquet. Il m'a dit qu'il achetait des fleurs pour la tombe de sa maman.

-Oh, souffle Fanny, parce qu'elle est touchée et qu'elle ne s'y attendait pas vraiment.

-Il n'a vraiment pas de chance. Mais il était gentil. C'est la première fois qu'un client me parle vraiment.

Fanny sourit. Slohane est sur la voie de la guérison. Et elle est heureuse de pouvoir l'y aider.

Elle ignore que même si Slohane a bien compris ce qu'était l’érotomanie, que Neymar ne l'avait jamais aimé et qu'elle avait tout imaginé, elle n'en restait pas moins amoureuse de lui.

Mais en silence.

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