chapitre 5 : la tristesse tue l'imagination

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-Je ne comprends pas. Ça ne colle pas.

Slohane soupire.

-Il a changé d’avis ? Je lui plais plus, c’est ça ?

Elle regarde autour d’elle. Fanny est concentrée sur le bouquet qu’elle prépare ; mais Slohane sait qu’elle l’écoute en même temps.

-Je ne comprends pas, répète-elle. Il m’a fait tomber amoureux de lui, et maintenant… maintenant il réagit comme ça. Il est celui qui me fait des avances depuis des mois, qui me fait des clins d'œil à la caméra quand il marque, qu’il me fait des sourires dans les No Comment du Paris Saint-Germain. Qui fait des private jokes partout sur ses réseaux. C’est lui qui a commencé, moi, je n’ai fait que le suivre. Que me faire envoûter.

Fanny pose son bouquet, à présent terminé. Elle ne sait pas quoi dire à Slohane. Elle n’a jamais trop su quoi lui dire, dès qu’il s’agissait de cette “relation”.

-Je ne comprends pas, dit Slohane, mais cette fois-ci, elle éclate en sanglots en plein milieu de sa phrase.

Fanny met quelques secondes à s'en rendre compte, ce qui la force à presque courir pour aller prendre son amie dans ses bras.

-Ça va aller, souffle-t-elle, complètement perplexe.

-Il ne veut plus de moi, Fanny, pleure Slohane, et Fanny se mord la lèvre.

Elle et Slohane se connaissent depuis deux ans. Elles s'étaient immédiatement liées d'amitié, et naturellement, Slohane lui avait parlé de Neymar. Elle avait toujours parlé de lui comme d'un homme qui essayait de gagner son cœur, puis qui avait réussi. Au début, Fanny n'avait jamais osé remettre sa parole en cause, mais dans un coin de sa tête, une pensée grandissait secrètement : est-ce que Slohane connaissait le joueur de football ? Est-ce qu'ils s'étaient déjà parlé ?

Fanny n'avait jamais vu aucune photographie, aucun message. Tout ce qu'elle avait depuis deux ans étaient des récits de Slohane. Mais pas de récit épistolaire, ni d'aucun échange de quelque sorte.

-Il t'a complètement ignoré ? osa-t-elle demander, et Slohane renifla avant de hocher la tête.

-Il ne m'a pas adressé un mot. Il m'a lancé un regard, mais un regard vide de sens, vide d'amour. Vide de tout. Et ses mots... glaciaux.

Les pensées de Fanny fusaient. Elle était en train de comprendre.

Slohane n'avait jamais connu Neymar, ni de près, ni de loin. Tout se passait dans sa tête, et uniquement dans sa tête.

Exaltation » NEYMAR JR ✓Where stories live. Discover now