Romance Ferroviaire

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14 février 2005 (dix ans avant « Romance Aérienne »)

Stéphanie, jeune fille de 17 ans, entrait ce matin dans la gare de Paris Montparnasse. Un peu en avance, elle décida de longer les boutiques de la gare. La musique Ma Philosophie de Amel Bent résonnait dans les magasins, le titre en top des ventes depuis plusieurs semaines.

Des chocolats en forme de cœur, des bijoux et des roses paraient les vitrines. Elle soupira, sachant qu'elle ne trouverait pas de sitôt un petit ami pour l'accompagner lors d'une Saint-Valentin. Elle n'avait, à vrai dire, jamais eu de copain.

Elle avait bien évidemment été amoureuse, mais cela avait toujours été sans retour.

L'heure arrivait. Elle composta son billet, et rejoignit le quai correspondant.

Elle monta dans le train, et s'installa côté fenêtre.

Soudain, un jeune garçon arriva :

— Excuse-moi, t'es à ma place.

Elle releva la tête et aperçut l'individu en question. Blond aux cheveux courts, relevés de gel, avec ce petit air dédaigneux typique de tous les ados de l'époque. Elle le connaissait très bien.

— Raphaël ?

— Oh ? Comment tu me connais ?

— On était dans le même collège, expliqua la jeune fille.

— Ah.

— Qu'est-ce que tu fais là ?

— Je prends le train, fit-il.

— Sans blague.

— Et t'es à ma place.

Sûre d'elle, Stéphanie regarda son billet... qui effectivement indiquait la place d'à côté.

— Je me suis trompée en effet... Désolée...

— Je savais que j'avais raison.

Elle brûlait d'envie de lui répondre de mieux lui parler, mais elle n'osa pas. Elle se décala sur son côté couloir, les joues rouges, et laissa Raphaël s'installer côté fenêtre.

— Bon, et sinon tu t'appelles comment ? demanda Raphaël en passant sa main sur ses cheveux courts pour refixer ses mèches en place.

— Stéphanie Helton.

— Comment ça se fait que je ne te connaisse pas ?

— T'es peut-être pas très observateur, supposa-t-elle.

— Et comment toi tu me connais ?

— J'avais juste l'habitude de beaucoup regarder les gens depuis la fenêtre de la classe quand je m'ennuyais en cours, mentit-elle.

Quelle idiote, se dit-elle. C'était sûrement le pire mensonge de l'histoire des mensonges.

— Décidément, t'es accro aux côtés fenêtres toi, remarqua Raphaël.

— J'aime beaucoup regarder l'extérieur, oui.

Elle se sentait tellement stupide. « Ne dis rien, arrête de parler, tu empires les choses » se répétait-elle.

Stéphanie tenta de se détendre et ne rien laisser paraître.

Car en effet, Raphaël avait été son amoureux secret pendant tout le collège...

*

Ce même jour, Samuel Watson prenait le même train, dans un wagon différent.

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