La première Saint-Valentin

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Nous étions le 14 février et c'était (presque) un jour comme les autres. Cela ne faisait pas très longtemps que Maximilian et moi étions ensemble, aussi ne savais-je pas s'il fallait prévoir quelque chose de spécial, si c'était trop tôt, ou si au contraire c'était l'occasion de partager notre première soirée de Saint-Valentin ensemble...

Je n'avais pas réellement osé poser la question. Déjà, parce que j'avais peur que nos hôtes – à qui nous cachions notre relation pour le moment, le temps de trouver le bon moment pour leur annoncer – avaient les oreilles sensibles, mais aussi parce qu'une partie de moi avait un peu « peur » d'être déçue par la réponse.

Même si Maximilian était du genre attentionné et prévenant, il estimait peut-être que c'était idiot et qu'il avait passé l'âge depuis longtemps pour ce genre de mascarade. Il était plus âgé et en avait déjà probablement eu plein, des soirées romantiques de Saint-Valentin, avant qu'on soit ensemble... Me concernant, c'était une première.

Une fois levés, après une bonne nuit réparatrice, Maximilian me présenta une assiette bien garnie de pancakes dégoulinants de pâte à tartiner au chocolat, parsemés généreusement d'éclats de noisettes et de quelques morceaux de pomme. En les voyant, je n'avais pas pu m'empêcher de sourire.

Au manoir, où nous vivions habituellement, il n'y avait pas de pâte à tartiner, de chocolat ou de gâteaux... tout simplement parce qu'il n'en consommait pas. Même si ces derniers temps, il me laissait glisser un paquet de bonbons ou de gâteaux dans le chariot quand on faisait les courses, il me lançait toujours le même regard mi-réprobateur mi-amusé quand il me voyait le faire. Je n'avais pas encore passé le stade pâte à tartiner, mais ça ne saurait tarder, j'imagine.

Il fit comme si de rien n'était et s'installa à son tour à table. Son assiette était bien plus sage que la mienne ; un unique pancake, une tonne de fruits, quelques noisettes et un filet de miel.

Le soleil terminait de se lever, péniblement, sur les arbres enneigés qui encerclaient notre lieu de « vacances ». Nous étions revenus temporairement au sein de la Meute dont nous dépendions pour parler à Edward, notre Chef de Meute – et accessoirement, le frère aîné de Maximilian.

Officiellement, nous étions chez Edward – mais il partageait volontiers la maison avec son frère et le prévenait à la moindre tuile qu'il fallait remplacer ou travaux à effectuer sur la bâtisse, en passant par la décoration.

C'était la première vraie fois où je rentrais vraiment dans cette maison. Une fois, du temps où leur père était le Chef, j'étais venu avec mon père, mais je n'avais pas dépassé l'entrée. Ça ne se faisait pas d'entrer chez un Lycan – encore moins son Chef de Meute – sans y avoir été expressément invité. Aujourd'hui, ça me faisait tout drôle de me balader dans la maison comme si j'étais chez moi alors que dix années en arrière j'osais à peine regarder l'extérieur de cette maison.

De la cuisine, on voyait la place centrale de notre petit « village de Lycan ». Les bâtisses modernes étaient toutes construites autour de cette place. Le tout était encerclé d'un haut mur empêchant quiconque de voir dans notre lieu de vie commun – ce qui était vital si on tenait compte du nombre de Louveteaux qui se transformaient sans même s'en rendre compte, tout au long de la journée...

Actuellement, la plupart des membres de la Meute se préparaient pour aller travailler ou emmener leurs petits à l'école. Nous étions loin de ce tumulte matinal, nous, étant donné que nous étions en « vacances ».

Maximilian avait pris quelques jours de congé et comptait bien profiter de son temps libre – même si, comme ça se passait à chaque fois, Edward lui donnerait quelques petites choses à faire... le Chef de Meute avait disparu en pleine nuit et n'était pas réapparu depuis. Ça ne semblait pas inquiéter son frère.

Stars-Valentin 2021Où les histoires vivent. Découvrez maintenant