Chapitre 3

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La petite fille se réveilla dans une chambre blanche tout d'un coup. Elle avait des pansements sur les doigts, couvrant ses blessures. Elle essaya de les bouger, mais ça ne fonctionnait pas. Tout de même assez confuse par son réveil si soudain, elle prit le temps de se rendre compte de l'état de la chambre d'hôpital, avant de l'admirer pendant quelques minutes.

Ce n'était qu'une chambre ordinaire d'hôpital comme elle en avait vu dans des films ici et là : un bureau avec quelques outils, un lit et une télévision. Sans oublier la porte menant à la salle de bain.

Alors qu'elle voulait se lever, un infirmier entra dans la salle. Surpris, il n'était pas sûr de savoir comment aborder l'enfant, étant donné qu'il avait contact surtout avec des gens plus vieux dans son métier.
-Salut, ma chérie », dit-il.
Il se rendit compte qu'il devrait la quitter pour aller parler au médecin. Celui-ci chercha dans la pièce pour une distraction avant de réaliser qu'il avait son bloc-notes et un crayon dans sa poche.
-Tiens, prends ceci et dessine quelque chose. Je reviens bientôt », dit-il avant de partir. L'enfant prit les deux objets et commença à dessiner la chambre. Elle eut de la difficulté à dessiner à cause de certains de ses doigts qui étaient ensevelis de plâtre. Au bout de plusieurs minutes, l'infirmier ouvrit la porte pour laisser la femme médecin entrer. Habillée aussi professionnellement que n'importe quel autre médecin.

La professionnelle dit alors : « Bonjour, ma petite »
-Bonjour madame l'étrangère », répondit la petite.
-Tu peux me parler si tu veux. Je sais beaucoup de choses », répondit la médecin avec un sourire.
-Oh. Dans ce cas-là, où je sui--Non, je vais le dire comme une grande: où suis-je? », dit la fille en se reprenant.
-À l'hôpital, ma chérie »
-Oh, et où sont, comment y disaient ça, les grands, paire et maire? »
La médecin hésita, en voulant bien mâcher ses mots pour ne pas trop offusquer la fille, puis dit: « Ils sont partis dans un pays chaud »
C'est alors que le visage de l'enfant s'éclaira, mais des larmes commencèrent à couler sur ses joues.
-Je les ai vus partir au pays chaud. Je jouais au chalet et puis tout devenait feu », lança la petite fille, effrayée par l'événement.
-Ma chérie... », s'exprima la médecin. Elle s'était rendu compte de la nature de l'accident qui avait traumatisé la petite et du lien qu'elle avait accidentellement fait avec les paroles sorties de sa bouche.
-Et puis ils devenaient feu. Je voulais les voir mais mes mains faisaient mal à cause du feu. Poupa pi moumouoin criaient beaucoup pi— », dit la fille en pleurant.
La médecin donna alors un câlin à la petite fille, dont l'événement traumatique avait changé la vie. La médecin faisait tout pour garder son air stoïque professionnel.

***

Shine se réveilla en sursaut.

-Pourquoi est-ce que je me rappelle de cette fois-là? », se demanda-t-iel alors qu'iel versa une larme. La chambre qui l'entourait était celle de l'hôpital qui l'avait admis-e une semaine plus tôt. On pourrait la décrire comme une chambre d'hôpital moderne, avec télévision incluse et toute la technologie possible gisant dans le lit. Iel avait les jambes en plâtre. Shine, n'ayant rien de mieux à faire à 12h car l'individu détestait les écrans, se ferma les yeux. Même ses pouvoirs de guérison nécessitaient du repos, après tout. Comme d'habitude lors des périodes de repos, Shine aimait prendre le temps de s'imaginer des choses. Cette fois-ci, iel s'imaginait le labyrinthe que pouvait constituer un nid de fourmis et à quel point il serait facile de s'y perdre. Alors que Shine s'imaginait à quoi ressemblerait la structure du labyrinthe, quelqu'un ouvrit la porte. C'était le médecin « de famille » de Shine depuis toujours, Carole.
-Bonjour. Ça va mieux? », dit-elle.
-Quand même », répondit Shine fermement.
-Serais-tu prêt à passer une radiographie? », demanda Carole.
-Quand vous voudrez », répondit Shine.
-Content de te savoir aussi coopérativ--je veux dire, que tu coopères autant que d'habitude », ajouta Carole en emmenant la machine radiographique avec des infirmiers. La tendance de Carole à mégenrer Shine venait plus du fait que la médecin devait retenir plusieurs noms de centaines de patients, mais elle finissait toujours par se reprendre en tant que professionnelle.
La machine « scanna » alors les jambes de Shine. Carole fut avant tout surprise par le résultat, mais eut un soupir de soulagement quand elle se souvint que c'étaient les résultats de Shine.
-On voit que tu guéris aussi bien que d'habitude. Tes jambes sont correctes! », dit Carole.
-Plus besoin de plâtre? »
-Plus besoin de plâtre. Quelle chance tu as! »
-Quelle chance indeed! »
-Fais juste attention la prochaine fois...et à tes jambes pour tout de suite »
-Oui, maman », marmonna Shine ironiquement.
-Arrête de m'appeler maman. J'ai déjà assez d'enfants comme ça », dit Carole, heureuse d'avoir quelque chose qui la fasse sourire en cette journée maussade.
Un infirmier quand même vieux arriva alors pour couper le plâtre.
Suite à l'opération, il sortit de la pièce.
-Est-ce que je peux aller faire un téléphone? », demanda Shine.
-Oui », répondit Carole.
-À la prochaine, dans ce cas! »
-À la prochaine à toi aussi. »
Carole se leva alors et marcha tranquillement jusqu'au secrétariat pour appeler Sylvie. Carole, quant à elle, retourna dans son bureau pour continuer avec sa paperasse pour le restant de la journée.

Une autre histoire dans un centre-villeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant