Chapitre 2 : Ultimatum

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Deux semaines étaient passées et Keyra était toujours en quête d'emploi. Ce matin-là, elle avait emprunté le scooter de son père puisqu'il ne l'utilisait plus. Le soleil émergeait de son sommeil quand elle arriva devant l'agence de mode M.Design. Les jours précédents, elle avait été dans plusieurs entreprises pour postuler mais ses efforts s'étaient avérés infructueux. Elle essaya de trouver une place dans le parking où garer le scooter mais il semblait qu'elles étaient déjà toutes prises. Keyra observa toutes ces voitures avec un air désespéré puis son regard dévia sur une place vide. Le sourire aux lèvres, elle se dirigea vers la place en question mais une voiture sortit de nulle part et apparut dans son champ de vision.

Prise au dépourvu, Keyra essaya de freiner l'engin mais trop tard. La voiture et le scooter étaient entrés en collision. Les phares ainsi que le pare-brise arrière étaient en milles morceaux. Le propriétaire de la voiture qui y était encore sentit un choc et en descendit. Keyra réfléchissait quant à la façon dont elle allait s'excuser auprès de ce monsieur. Évidemment, elle était consciente que ses excuses n'y changeraient rien mais elle se savait en tort. Obnubilée par ses pensées, Keyra n'avait pas vu qu'il se trouvait juste devant elle, la fixant à travers sa paire de lunettes noires. Un raclement de gorge la sortit de ses pensées. La tête baissée et sans même chercher à savoir qui se trouvait en face d'elle, Keyra commença à lui présenter ses excuses.

— Je... je suis vraiment désolée monsieur. Je ne l'ai pas fait sciemment je vous le promets. Je sais très bien que ce ne sont pas de simples excuses qui vont aider à la réparer mais je tenais quand même à le faire.

Le concerné ne dit mot, la fixant incessamment et durement, les mâchoires contractées. D'un geste lent, il retira sa paire de lunettes et continua de la dévisager. Ayant suivi son geste, Keyra releva la tête lentement vers lui et le vit. Elle déglutit difficilement. C'était bel et bien lui, Monsieur-je-ne-m'excuse-jamais comme elle l'avait surnommé. Ce qu'elle craignait avait fini par se produire. La même chose qui s'était produit la dernière fois arriva de nouveau. Battement de cœur effréné. Son cœur semblait exécuter le son du tam-tam parleur* mais elle n'arrivait pas à décoder si c'était bon signe ou non. Se ressaisissant, elle ne put placer que deux mots.

— Encore vous ?

— Encore moi ? Vous ne croyez pas que c'est à moi de vous poser la question ?

— ......

— Premièrement vous m'humiliez en public, ensuite vous vous en prenez à ma voiture et vous pensez que ce sont vos excuses qui paieront la réparation ?

— Au cas où vous auriez la mémoire courte, laissez-moi vous rappeler que c'est vous qui m'avez agressée et menacée qui plus est. De plus, je n'ai jamais prétendu que mes excuses pourront réparer les dégâts que j'ai causé à votre voiture. Seulement, je sais reconnaître mes torts et je m'en excuse. Pas comme certains.

— Que voulez-vous insinuer ? Que je ne sais pas m'excuser quand il le faut c'est ça ?

— Ce n'est pas moi qui le dis, vous venez de l'avouer à l'instant, répliqua Keyra.

— En ce qui me concerne, il me semble vous l'avoir déjà dit la dernière fois je n'ai de compte à rendre à personne. Est-ce compris ?

— Voyez-vous ça ? Monsieur commets une erreur et refuse de l'admettre. Savez-vous comment on appelle ce genre de personne ? Je plains votre mère car elle a dû supporter votre caractère de cochon pendant toutes ces années.

À ces mots, il la saisit brutalement par les épaules le regard durcit ce qui arracha une grimace de douleur à Keyra. Si les regards pouvaient tuer, c'était sûr et certain qu'à cet instant t, elle aurait déjà passé l'arme à gauche.

La Promesse [ EN PAUSE]Where stories live. Discover now