1-4 Les harceleurs

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Celui qui avait interpellé Harry s'avança et le petit glapit de peur. Le 7e année eut un sourire sadique et il poussa Harry contre le mur. Le plus petit s'écrasa dessus avant de s'effondrer au sol. Les amis du tortionnaire sourirent et se jetèrent sur Harry.

***

La nuit était tombée. Seule les torches enflammées éclairaient le couloir. Dans un coin d'ombre, Harry pleurait. Comme il pouvait, il bandait ses blessures. Les bandes de tissus, il les avait volé à l'infirmière il y a un moment déjà. Il en avait plusieurs. Partout sur le corps. Et le sang les teintait déjà de rouge. 

Il pleura encore plus fort quand il dut bander une blessure sur son abdomen. 

Ses pleurs, ils prenaient toute la place. Le crépitement des torches était inaudible. Même le bruissement et les miaulements de Miss Teigne n'atteignaient pas les oreilles d'Harry. Malheureusement, Rusard, lui, l'entendit. Courant après sa chère chatte, heureux de pouvoir attraper un de ses maudits gosses, il sourit comme un débile. Malgré que ses intentions ne sont pas les mêmes, il avait le même sourire que ceux des harceleurs.

Sourire qui s'élargie quand il vit Harry. Harry, lui, cria quand le concierge apparut dans son champs de vision. Avant même que le cracmol ne le prenne par le bras et tire derrière lui, Harry avait rabattu son chandail et sa robe sur ses blessures. Ni vu, ni connu. Personne ne le remarqua. Et Harry? Il écopa d'une retenue.

.oOo.

11 octobre 1991:

Grande Salle, Poudlard

Si la situation aurait pu se régler seule, sans que personne ne fasse rien, ce n'était plus le cas. Ce matin-là, Harry avait tellement été épuiser après sa retenue qui avait fini à minuit, qu'il ne se leva pas aux aurores. Il n'avait eu d'autres choix que de se lever avec Putin et Boot qui réussirent à l'intimider, même s'ils étaient encore endormis. 

Après, Harry avait dû supporter de déjeuner dans la Grande Salle. De la nourriture lui était jeté dessus, les insultes fusaient. Le pire fut quand la chouette de la famille, Junga, arriva avec une enveloppe rouge qui fit directement peur à Harry. À peine eut elle touchée la table qu'elle explosa en cris de Lily. 

"HARRY JAMES POTTER! COMMENT AS-TU PU ÊTRE COLLÉ ?! JE M'Y ATTENDAIS PEUT-ÊTRE DE TON FRÈRE, MAIS DE TOI ?! JE SUIS DÉÇUE, TRÈS DÉÇUE! ET C'ÉTAIT UNE RETENUE FACILE À ÉVITER! TRAINER DANS LES COULOIRS APRÈS LE COUVRE FEU! QU'EST-CE QUI EST PASSÉ PAR TA CERVELLE DE MOINEAU!"

Les insultes s'éternisèrent. Et Harry restait impassible. Son visage devenait un masque lisse. Rien ne laissait passer. Certains chuchotaient à ce sujet.

"Comment on peut recevoir une beuglante et ne rien ressentir?"

"Peut-être qu'il ne ressent vraiment rien quand il insulte son frère?"

Mais à l'intérieur d'Harry, le même masque n'avait pas été apposé. Ses émotions tourbillonnaient. Il se sentait trahis, il voulait pleurer. Mais il ne pouvait pas. Ça serait pire après. 

Alors, il ramassa simplement les restes de la beuglante qui s'était déchiquetée et forma une simple boule de papier qu'il fit rouler sur la table. Il ouvrit ensuite son livre et lut. Il semblait ne porter aucune importance à ce qui venait de se passer. Mais un fin observateur aurait remarquer que le livre était légèrement plus haut que d'habitude et couvrait son bas de visage, ainsi qu'Harry ne tournait pas la page; ses yeux ne bougeaient pas.

.oOo.

12 octobre 1991:

Poudlard

Quand ceux de 7e année s'approchèrent, Harry ne les évita pas. Il ne les regarda même pas. Alors qu'un d'entre eux, furax, balançait son poing comme on balancerait une batte de baseball, Harry évita le coup et passa sous le bras du finissant. Les doigts bien collés, il frappa l'agresseur à l'aisselle et frappa ses parties. S'effondrant au sol, le 7e année ne reçu qu'un simple regard noir. Harry était vide d'émotions, enfin, son visage l'était. Ses yeux parlaient pour lui. Colère, vengeance, pouvoir, exaltation, joie.

Ses amis n'intervinrent pas et décampèrent. Ils ne savaient que jouer de leurs poings. Et Harry savait s'imposer. Combien de films moldus avait-il vu? Certaines techniques, il les avait appris là. Il se promit de suivre un cours de sport de combat à l'été. Lire des livres toute la soirée l'avait préparé mentalement à quels mouvements il devait faire, mais après, il avait besoin d'un mentor pour savoir comment bouger son corps. 

Mais, pour l'instant, ça faisait l'affaire. Alors, il continua son chemin. Zigzagant entre les jambettes, lançant des regards noirs à tous ceux qui riaient, il finit par se faire oublier. Si, à chaque fois qu'il frappait, l'intimidation diminuait, Harry n'était que plus détruit. Il n'était pas prêt à entrer dans la dure réalité qu'était la vie. Alors, la nuit, entre deux cours dans une salle abandonnée, il pleurait. 


The broken boyWhere stories live. Discover now