Fuego

Chapitre 2 : l'incendie

Les QLF étaient tous là ce soir, sans exception.

9 amis, qui s'écrivent à longueur de journée. De bons amis.

Ils n'avaient pas prévu de tous se retrouver au même endroit. Chacun fêtait son nouvel an à sa façon, avec ses amis, sa famille. Mais de façon totalement inattendu ils étaient là, devant le feu.

Le soir du nouvel an, 2021...

Quelques heures plus tôt

Un simple message de Ghislain alerta tout le groupe.

"Bordel y'a un incendie chez Fabien !"

Chacun était occupé dans ses propres occupations du nouvel an mais ce message en intrigua plus d'un.

Ils ont tous cru à une blague. Jusqu'au moment où Ghislain envoie un lien d'un article. "Un incendie s'est déclaré à...". L'image représentait la maison de Fabien. Ils n'ont même pas lu l'article en entier que leur estomac s'est retourné, ils ont tous essayé de l'appeler, mais en vain. Le téléphone ne sonna même pas une fraction de seconde. Le niveau d'inquiétude augmenta toutes les secondes. Les QLF paniquaient.

Les "QLF", est le nom de leur groupe sur lequel ils s'écrivent à longueur de journée. En fait, ils sont comme une famille. Ils s'entraident. Ce groupe, c'est leur échappatoire à tous. Un moyen de se sentir à sa place.

Ils avaient leurs habitudes et chacun était fier de faire partie des QLF. Ils aimaient se retrouver au "K'fé" en ville. C'était un peu leur quartier général, ils appelaient ça le K. Chacun avait sa boisson favorite. Du latte machiatto au simple chocolat chaud. Le directeur du lieu et les serveurs les connaissait tous. Il s'avère que peu de monde aimait cette boutique et personne n'a jamais compris pourquoi. L'intérieur sentait toujours bon, les décorations étaient très modernes, le personnel aimable, une bonne luminosité, assez de tables et chaises pour un bon paquet de gens, le café de rêve quoi.

Mais à l'instant où ils ont eu la nouvelle, tous ces bons moments se sont repassés en boucle dans leurs esprits. Les anniversaires, les fêtes, leurs rendez-vous habituels du samedi soir au k'fé pour ceux qui étaient libre. Tous pensaient à Fabien.

Chacun se précipitait sur le lieu dit. A la recherche désespérément de leur ami.

Ghislain et Matisse sont les premiers. Ils fêtaient le nouvel an ensemble. Fabien se trouvait près de l'ambulance, une couverture autour de lui et un verre d'eau à la main, un policier lui posait des questions. Il était là, vivant.

Le soulagement des deux amis était indescriptible.

- Fabien ! Comment tu vas ? demanda Matisse.

Fabien n'était pas du genre très bavard sur ses émotions. La plupart du temps il tourne tous les propos en blague, mais son expression faciale cette fois-ci, exprimait quelque chose de totalement différent. Elle était glaciale malgré le feu auquel il venait de survivre.

Victor, Thomas et Léa arrivèrent en courant sur cette question et sur la réponse de Fabien.

- Je.. Je sais pas.

- Qu'est ce qu'il s'est passé ? demanda Victor essoufflé.

Le feu continuait de brûler et les pompiers se démenaient tant bien que mal à le calmer. C'était comme dompter un lion affamé. Ce feu avait faim, il avait soif. Soif de sang. Fabien leva les yeux sur les flammes. La fumée se reflétait dans ses yeux bleus. Il soupira et pris quelques secondes pour répondre à la question.

- Je suis rentrée du boulot, et là, j'ai juste allumé ma clope et sans même que je comprenne comment, il y avait du feu. Il y en avait partout ! J'ai cru que j'allais mourir.

Les gens s'arrêtaient pour observer la scène. Ils filmaient, commentaient. Quand d'un seul coup un pompier hurla "il y a quelqu'un ici".

Fabien se redressa subitement, il était seul, complètement seul. Il était absolument impossible qu'une autre personne ce soit trouvé là, à l'intérieur de sa propre maison. La panique s'empara de tous les corps présent. Les secondes se transformèrent en minutes et les minutes devinrent des heures.

Le feu se calma et un pompier entra. Au bout d'un certains temps, d'autres entraient. Un policier s'approche de Fabien pour lui poser la question qu'il attendait qu'on lui pose. "Il y avait quelqu'un avec vous ?"

- Non absolument pas, j'étais seul. Je vous l'ai déjà dis. C'est impossible qu'une personne soit...

La voix de Fabien se coupa. Le verre d'eau lui glissa brusquement des mains et se brisa en morceaux sur le béton. Ce bruit résonna dans toutes les têtes. Il y avait bel et bien quelqu'un chez lui. Quelqu'un brulé jusqu'aux os.