Pandore

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Douce peau, qui se dévoile et se cache, qui a honte d'elle et ne supporte pas le regard, mais a un désir fou d'être admirée. Qui se pare de maquillage et de vêtements pour tenter de se voir belle, qui plus que tout veut être caressée de soupirs.

Peau pâle et discrète, qui se fait petite derrière les sweats. Qui cache ses doigts abîmés par l'anxiété qui la ronge sous des pansements. Qui souffre doucement quand ils pianotent sur un clavier, d'ordinateur ou de piano.

Pandore, ô ma Pandore, pourquoi tant de caprices? Corps fou de tendresse et de désir, ne veux-tu pas enfin me dire ce que tu attends de moi?

Tu me fais souffrir et te délaisse, te débats contre toi-même. Tu te tournes en rond et évolue involontairement, tu traverse peu à peu les épreuves. Parfois, tu souffre terriblement. Berceau de mon âme, belle Pandore, pourquoi ne pas me laisser me fondre en toi?

Qui es-tu, Pandore?

Je ne te reconnais plus. Je connais ton visage, il est aussi le mien. Je connais tes courbes et tes tâches, tes égratignures et tes imperfections, mais qui es-tu?

Je crains de ne jamais me connaître.

Pandore, elle, danse avec Morphée, qui la pare de cernes. Elle les cache, le matin venu. Elle sourit quand on lui raconte sa beauté, quand on lui rappelle la douceur de ce corps abstrait. Elle pleure, parfois, quand elle ne comprend pas. Quand on la fâche. Elle prend des coups, physiques ou psychologiques, elle vacille. Et lorsqu'elle a l'impression de tomber, on la relève. Car il faut se tenir accroché au soupir de la vie, n'est-ce pas?

Elle se fond contre les autres corps, elle se couvre de mots et de tendresse pour s'offrir. Elle s'aime, sûrement, ma petite Pandore. Elle ne craint pas de se découvrir. Elle se joue de ses formes, et parfois, devant la glace, elle chantonne en s'observant. Devant le regard des autres, elle cesse de chatonner. Elle souri, et se pare de désir et d'éclatante chaleur.

Et quand vient le temps de la solitude, elle s'apprend et se découvre, cherche entre les vagues ce qu'elle est, au fond. Qui elle abrite. Nous nous connaissons mal, Pandore et moi.

Comme des sœurs jumelles et indissociables, nous sommes nées et avons grandi ensembles. En parallèle, parfois sans se soucier l'une de l'autre. Pandore, c'est le contact, celle qui protège en son cœur battant son étincelle de vie, et quelque part, peut-être plus loin qu'on ne le pense, moi. Mon âme tordue et pleine de vibrations.

Pandore, chère enveloppe humaine.

Pandore, petit corps qui vit.

Pandore, coquille de chair.

Failles (ou le rantbook d'une ado en noir et blanc)Where stories live. Discover now