Ｆａｉｌｌｅｓ (ou le rantbook d'une ado en noir et blanc)

18 ans

Oh, je suis majeure.

Depuis quelques temps. Un peu plus d'un mois.

Finalement, ça ne fait rien, je m'attendais à mieux, d'un tel évènement. Mais je suis pareille, j'ai les mêmes failles, la même histoire, la même capacité à ne pas aller sur wattpad pendant des mois et à y retourner alors que je suis censée travailler.

A force d'écrire sur Libroffice plutôt qu'ici, sur wattpad, j'ai développé un réflexe stupide: celui d'utiliser Ctrl+S pour sauvegarder, et je fais ça sans réfléchir à chaque fin de phrase. Ce qui au passage fait que chaque fin de phrase se solde par le devoir de fermer la fenêtre d'enregistrement accidentellement ouverte.

(Je l'ai encore fait à la fin du paragraphe, shame on me)

J'ai l'impression de changer à grande vitesse, ces derniers temps. A cause du confinement, sûrement, il faut avancer, rapidement. J'ai planté tout un tas de graines, après avoir réalisé que les fruits que l'on achète pour manger contiennent les gènes de l'arbre qui les a fait naître. Graines de pommes, de poire, d'avocat, certaines dont je ne me souviens plus, une patate douce, des belles de nuits, deux orchidées. Ma chambre se peuple, lentement, au rythme des pousses.

J'ai démarré un nuzlocke sur pokémon platine, une rom randomisée que j'ai installée sur mon ordi. Vous connaissez les règles ? Un pokémon tombé KO est un pokémon mort, on a pas le droit de l'utiliser à nouveau, et on ne peut capturer que le premier pokémon de chaque zone. Pour le moment, la chance est de mon côté, mais je crains l'alliance du haxx et du karma, qui à tout moment peut me tomber sur le bout du nez.

Le confinement est lourd. Je suis seule chez moi, seule dans une maison prévue pour cinq personnes. Le silence, juste le bruit de fond de mon pc, bruit que l'on oublie, mais c'est si bon quand il s'arrête. J'ai du mal à m'habituer à ce nouveau clavier, arrivé avec ce nouvel ordi, à mon anniversaire. Il est tellement plus grand, plus large que celui de Cortana.

J'écris d'avantage pour moi, je ne publie plus ce que je créé de nouveau, parce que je redoute trop que ces textes que j'ai mit tant de temps à écrire ne disparaissent au milieu du néant. Du néant, ou du trop-plein. L'immensité des livres, des écrits, trop nombreux, trop lourds.

Et puis, je crains le temps qui passe. Je crains qu'il aille trop vite, alors je prends moins le temps d'écrire. Mon esprit s'échappe dans des paradis artificiels sans aucune valeur, aussitôt quitté, aussitôt oublié. C'est triste.

Essayer de bien vous porter, d'accord?

Melo :)