Nyx

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Nyx est la faille la plus ancienne. Ou la plus récente.

Nyx, c'est ma vague de ténèbres douces comme une plume. C'est mon peuple d'ombres et de froideur nocturne, mais aussi la chaleur de ma mère intérieure. Nyx porte les créatures en son sein, les nourri et leur donne vie, puis les réabsorbe, pour en faire jaillir de nouvelles. Nyx, c'est celle qui porte un voile de nuit devant ses hanches, mais qui se laisse découvrir.

Elle se méfie du monde qui l'entoure, même si elle l'aime. Elle apprécie sa solitude, ses nuages de matière grise, ses lunes et ses étoiles scintillantes. Parfois, elle s'assoit sur Jupiter et regarde l'infini avec mélancolie. Ses yeux semblent avoir tout vu. Pourtant, Nyx est jeune. Ou peut-être plus vieille encore que l'univers. Elle vagabonde, avec ses ombres. Filles, ou amies. Des failles fourbes et tristes par centaines, néanmoins immensément humaines. Nyx, c'est peut-être la faille la plus profonde. Celle qui atteint mon âme dans ses retranchements, celle qui aperçoit le Vide.

Le Vide. En est-elle la mère? Je ne pense pas. Le Vide n'a pas de mère.

Le torse nu de Nyx est pâle. Pâle, pâle et blanchâtre, comme si un rayon lunaire le caressait. Ses lèvres fines s'étirent parfois dans des sourires fatigués. Ses yeux, noirs comme une nuit sans lune ni étoile, transpercent les gens qui parviennent jusqu'à eux.

Nyx, c'est la forteresse stellaire.

Nyx, c'est la mère.

Nyx, c'est l'infini humain.

Failles (ou le rantbook d'une ado en noir et blanc)Where stories live. Discover now