Je lui donne deux jours.
Pendant ces deux jours, je tente de concentrer mes pensées sur rien d’autre que ma famille et les vacances. Bien que je le fasse, je ne peux toujours enlever le visage d’Harry et son épisode effrayant de ma tête.
Jack dort, je suis dans ma chambre à emballer des cadeaux et je me rends compte que s’il faut appeler Harry, c’est maintenant que je dois le faire. Collant un morceau de ruban adhésif sur mon pouce, je compose avec soin les chiffres déjà mémorisés du numéro d’Harry et attends patiemment. Il répond à la cinquième sonnerie.
« Allô ? » répond Harry. Sa voix grave me fait sourire chaleureusement.
Je tiens fermement le téléphone entre mon épaule et mon oreille afin de continuer d’emballer les cadeaux.
« Harry, c’est Holly » je commence. « J’ai eu ton mot »
« Donc, tu l’as fait. Je commençais à penser que tu m’ignorais » dit-il en riant nerveusement.
Je ris, sachant que son hypothèse est loin d’être la vérité.
« Non, ce n’est certainement pas le cas »
« A quoi tu pensais ? » demande Harry. Sa voix est lacée avec la curiosité et la désinvolture.
« Aux vacances » dis-je avec un soupir exaspéré. « Tu sais à quel point elles peuvent être remplies »
« Je ne sais pas » répond-il. Mes mains frottent ma nuque, nerveusement. Ses mots me sèche la bouche. Que pourrais-je dire sans aborder le sujet délicat ?
Remarquant mon manque de parole, Harry change la direction de la conversation.
« Sais-tu pourquoi je t’ai laissé ce mot, Holly ? »
Je retarde ma réponse en me demandant ou poser l’adhésif sur le cadeau. Ma voix sonne enfin à travers le silence.
« J’ai des théories »
« Eh bien, je serais ravi de les entendre » annonce-t-il malicieusement.
« C’est stupide, honnêtement, tu ne veux pas les entendre »
« Oh, mais si ». Son ton devient amusé.
Je laisse tomber l’adhésif, détendant mes épaules, et soupire.
« Tu veux vraiment savoir ? »
« Oui, bien sûr »
« Eh bien, au début, je pensais que tu étais en train de jouer avec moi, que le numéro était faux et qu’il appartenait, je ne sais pas, à un mec étrange de ton quartier, ou quelque chose comme ça ». Je me mords la lèvre et j’attends sa réaction.
« Très bien ». Il étouffe un rire. « Continues »
Je roule des yeux. « Ensuite, j’ai pensé que tu voulais peut-être simplement me faire passer un message, que j’appelle pour savoir si Connor allait bien ou non »
« Intéressant ». Je peux l’imaginer se frotter le front. « J’aimerais en savoir plus »
« Puis, j’ai pensé que tu avais, peut-être, vraiment envie de me parler parce que tu sais, je suis sacrément cool pour une mère seule »
