Aubain (inachevée)

VII - Vendredi 22 décembre

J'ai tendu ma feuille à l'examinateur, un professeur d'anglais, puis tous les élèves entassés dans la salle de réunion du lycée sont sortis, savourant le moment car synonyme du début des vacances de Noël. Sac sur le dos et écharpe autour de mon cou, j'ai enfoncé mes nouveaux écouteurs dans les oreilles, ayant cassé les anciens il y avait plus d'un mois de ça. Il avait plu pendant les épreuves cette semaine, je marchais dans les flaques mais ne sentais pas l'eau traverser les épaisses semelles de mes baskets. Je t'ai cherché du regard, parmi la foule de lycéens heureux. Tu étais en train de parler avec Arthur ainsi qu'avec une petite brune à la peau basanée. Je vous ai rejoint et tu m'as accueillie par un large sourire.

- Les vacances ! t'es-tu écrié en levant les bras vers le ciel nuageux.

J'ai ri et Arthur m'a présentée la fameuse Olivia, qui était aussi sa petite amie.

- Appelle-moi Oli, je déteste mon prénom, a-t-elle ajouté aux présentations.

- Je le trouve très joli, personnellement.

- Ah, tu vois, Olivia, as-tu scandé en appuyant ton regard sur cette dernière.

- Aubain, je vais te massacrer.

- Arthur t'en empêchera.

Olivia a levé la tête vers Arthur, qui a penché la tête.

- Il a raison, a-t-il conclu.

Tu as éclaté de rire, et j'ai regardé Olivia en train de taper Arthur en riant. C'était marrant de les voir côtes à côtes, l'un était grand, maigre et pâle, et l'autre petite, aux courbes prononcées et à la peau qui respirait le soleil.

- Allez, on décale, a proposé Arthur. Je ne veux pas rester une minute de plus devant ce lycée pourri.

- Let's go ! as-tu crié en sautant de la barrière sur laquelle tu t'étais assis.

Tu habitais à vingt minutes en bus de mon lycée. Tu parlais de manière animée avec Arthur tandis que je faisais connaissance avec Olivia, qui me plaisait beaucoup.

- Je ne sais pas ce qu'il a aujourd'hui, il est surexcité, me disait-elle en parlant de toi. C'est sûrement à cause des vacances, il adore les vacances, surtout celle de Noël.

- C'est resté un grand enfant.

- Ah, toi aussi tu l'as remarqué ? a-t-elle dit en riant. Rappelle-toi d'une chose : quand Arthur et lui sont tous les deux, abandonne tout espoir de parler sérieusement à l'un d'eux. Ce sont de véritables gamins quand ils sont tous les deux, ils se connaissent depuis l'école primaire.

- Et toi, tu les connais depuis quand ?

- J'ai connu Arthur au lycée. J'ai un an de plus que vous alors je ne t'en veux pas si tu ne m'avais pas remarquée l'année dernière, a-t-elle ajouté avec un clin d'œil. Je suis sortie avec Arthur en première, lui était en seconde et je connais Aubain depuis ce temps-là. Ils ne se sont jamais quittés, c'est terrifiant.

- Ça fait deux ans que tu es avec Arthur ? me suis-je étonnée.

- Deux ans dans quelques jours, a-t-elle précisé, les joues roses. C'est dingue comment le temps passe vite ! Et toi, tu as un copain ?

- Eh bien plus depuis un mois et une semaine.

- Oh, mince ! Désolée, en plus je le savais, c'est sorti tout seul, s'est-elle sincèrement excusée.