Chapitre 12

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Je pose mon paquet de biscuit par terre. Il sera sans doute le dernier que je mangerai dans ce sinistre bâtiment.

 Il est huit heure du matin. Je me suis levée tôt et maintenant que mon sac est près, j'ai peur. Le après me fait peur. Car il y en aura un, c'est sûr. Un après. Car derrière cette porte, je sens que tout va être différent.


Oui, je suis terrifiée. Mais ma décision est prise et je ne peux pas reculer. Je tire brusquement la porte et les ténèbres me font brusquement face. A mon grand désarroi, il n'y a personne devant ma porte. Mes yeux balayent la zone à la recherche de l'inconnue, mais je ne distingue rien. C'est comme si j'avais ouvert une porte sur le néant. Sans m'en rendre compte, je verse une larme car j'espérai sincèrement trouver quelqu'un; car je me sens seule. Horriblement seule.


Je tripote nerveusement l'a courroie de mon sac dos et je fais un premier pas. Aussitôt, mon pied est englouti par les ténèbres. Je pousse un petit cri de surprise et je me maudis car je n'ai pas de lampe de poche. Mais la vie est ainsi faite.

Alors, je pose mon deuxième pied et je continue mon chemin. 


Mes mains sont collées contre le mur. Elles sont moites et collent. J'avance à tâtons et, au bout d'à peine dix pas, la lueur de ma chambre disparaît. J'ai peur, mais pourtant, je continue d'avancer. Je suppose qu'a ce moment précis, on peut dire que je fais preuve de courage. C'est le genre de commentaire que ma mère aurait pu me dire... Pour m'encourager. Mais encore une fois, elle est morte et elle ne pourra plus jamais me dire ce genre de chose. Enfin, je suis sur d'être arrivé au bout du couloir, mais pourtant, le mur continue d'avancer sous mes doigts. C'est étrange, mais je crois que je me suis déjà perdue. Je soupire de frustration. Mais bon, je n'ai pas d'autre choix et je continue d'avancer. Il fait de plus en plus chaud et mes mains deviennent encore plus collantes. Et soudain, j'arrive enfin à un angle. 


Sur de moi, et pensant savoir ou je suis, je tourne et je continue d'avancer. Ma main rencontre une poignée de porte et je la saisis, dans l'espoir que se soit une salle avec l'électricité qui fonctionne. Ma main rencontre l'interrupteur que je pousse doucement. Et, comme par miracle, la lumière jaillit, m'aveuglant momentanément. Je clignote plusieurs fois des yeux et je me rends compte que la télé de la salle de classe s'est allumée en même temps que la lumière. Je la regarde et je remarque aussitôt qu'une bande rouge défile en bas de l'écran. Je m'approche pour la lire. "Attention, pour des raisons de sécurité, les habitants de toutes villes sont priés de rester chez eux ou de rejoindre un établissement public au plus vite" Ce message est étrange, pourtant, je me dis que la ville doit avoir ses raisons alors je ne me pose pas de question et je me concentre sur l'écran dans sa généralité.


À ma surprise, il n'y a rien. A part la banderole rouge, l'écran est plein de parasites et un petit grésillement sort de la télé. Je pensai sincèrement pouvoir en apprendre plus. Mais non. Je me sens totalement dépitée. Pour tout dire, j'étais sûr qu'il y aurait une télé dans cette salle et je savais qu'elle allait sans doute fonctionner, car l'école possède un générateur de secours. Mais je pensai vraiment pouvoir en apprendre plus. Déçu, je me recule et je m'en vais dans le couloir.


Soudain, alors que je n'ai pas fait deux mètres, la lumière de la salle que je viens de quitter s'éteint brusquement et j'entends la porte claquer violemment. Je sursaute et retiens ma respiration. Mes mains tremblent, et je plaque l'une d'elles sur ma bouche, pour essayer de camoufler ma respiration saccadée. Je me suis fait une belle frayeur. Ça ne devait être rien d'autre qu'un simple courant d'air. Je continue donc de marcher. Mais, alors que décide de faire une pose, j'entends comme une sorte de respiration près de moi. Elle est lente et profonde. Je me retourne brusquement et je tends les bras devant moi, espérant attraper quelqu'un qui serait en train de me suivre, mais rien. Le bruit, c'est soudainement arrêté. Soucieuse, je recommence doucement à avancer, mais soudain, je pose mon pied dans quelque chose de visqueux et je glisse. Le bruit de ma chute se répercute dans le silence. Je reste immobile un instant, sonnée. 

Pourtant, je me relève vaillamment et je commence lentement à accélérer la cadence. A présent, je trottine et j'ai de plus en plus l'impression de ressentir une présence étrangère, un peu plus loin derrière moi. J'essaye d'ignorer cette impression bizarre, mais j'entends des pas sourd. Le bruit est comme étouffé, mais pourtant, il est bien là et il se rapproche. Je suis tétanisée. Je ne peux pas faire un seul pas, car mon corps est paralysé. Le bruit se rapproche et je sais qu'il va bientôt être très proche de moi. Je rassemble toute ma volonté et j'arrive non sans mal à m'accroupir sur le sol. Je sens quelque chose me frôler, puis la chose qui avançait vers moi s'éloigne peu à peu.  

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Alors alors!

Que d'émotions n'est ce pas?

A votre avis, ou est donc l'inconnu? Et surtout, qu'est ce qui a frôlé notre héroïne??
J'ai hâte de lire vos commentaires!

GazésWhere stories live. Discover now