Suite

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  Il est deux heures du matin. Mes yeux se sont ouverts, tout seul, il y a quelques minutes.

Je n'arrive pas à me rendormir. Le noir m'oppresse, et la chaleur a encore augmenté. J'ai trop peur de sortir de mon lit pour chercher de l'eau. Je fixe la porte que je ne vois pas. C'est le seul objet qui me sépare des autres. Et elle n'est même pas fermée à clé. Tout le monde peut entrer. Du moins, s'il sait ouvrir une porte. Ou s'il peut la démolir. 

Je lutte contre la fatigue. Mais, sans que je le veuille vraiment, mes yeux se ferment tout seules. Et, tandis que mes pensées s'accrochent et se décrochent, que je sens mon corps s'abandonner, j'entends toquer. Je n'ai pas rêvé. J'ai bien entendu ! Quelqu'un ou quelque chose, a frappé à ma porte !

Ça me réveille presque instantanément et je m'enfouis un peu plus sous ma couverture. Attendant la suite.

Les coups continue, sans aucun changement de rythme. Aussi précis qu'un métronome. Et ils ressemblent étrangement à ce que j'ai entendu. Hier. Ou que je crois avoir entendu avant de dormir la veille ; d'après ce que je peux en juger.

Je ferme mes yeux et, contre ma volonté, ma voix s'anime toute seule et demande s'il y a quelqu'un.

Ce n'était qu'un murmure et pourtant, les coups ont cessé. D'affreux gémissements retentissent, comme une réponse à ma question. Je cache ma tête sous la couverture, je me bouche les oreilles pour ne plus rien entendre.

Je chantonne dans ma tête une vieille chanson et, bercé par la mélodie, je m'endors.  

GazésWhere stories live. Discover now