14 ~ Blue eyes, blue waves

8.5K 938 294
                                    

Le lendemain matin je suis réveillée par une migraine atroce. Mon premier réflexe est d'aller humidifier mon visage dégoulinant de sueur avant de finalement prendre un des remèdes éclair de Calum. Je ne sais pas ce qu'il met dedans, mais je me sens rapidement mieux, comme apaisée. Et finalement je retourne m'allonger dans mon lit, profitant d'une journée de repos bien méritée tout en aillant une pensée pour mon meilleur ami, lequel était obligé d'aller en cours.

De toute façon, je n'ai plus sommeil. Je passe simplement quelques minutes à observer le plafond de la chambre puis le poster du tableau périodique des éléments avant d'attraper mon ordinateur. Etant donné l'heure actuelle, Théodore ne sera pas connecté, alors je vais et viens sur Internet jusqu'à ce que je repense à quelque chose.

Winonah m'a parlé d'un terme Néo-zélandais, la marque des Këhuas je crois. Je me redresse un peu plus dans mon lit et tape le mot dans la barre de recherche.

Ne trouvant rien du tout.

Peut-être me suis-je trompée d'orthographe ? Je réessaye plusieurs fois avant de chercher un dictionnaire en ligne Maori, au moins là-dessus je suis sûre de trouver. Je fais défiler la liste interminable de mots étrangers lorsque j'arrive enfin à la lettre K.

Këhuas (blanc ou noir)

Que signifie ce 'blanc ou noir' juste derrière le mot ? J'hausse un sourcil avant de cliquer sur le lien.

Automatiquement la page devient noire, comme si mon ordinateur venait de s'éteindre et il me semble distinguer quelque chose. Je déglutis, prête à appuyer sur la touche échap lorsque mon regard est attiré par un halo de lumière.

C'est doux, à peine visible et il me semble que ça grossit.

Je n'arrive pas à détacher mon regard.

Je fixe le point lumineux comme s'il s'agissait d'un jeu optique, jusqu'à ce qu'un visage n'apparaisse.

Je pousse un cri et ferme violemment mon ordinateur, fermant les yeux avec force avant de les rouvrir sur la chambre totalement vide.

«- Il n'y a que moi –Me dis-je pour me rassurer, le souffle court- Il... Il n'y a que moi. »

Méfiante, je m'approche à nouveau de mon ordinateur et l'ouvre d'un coup sec, manquant d'arracher l'écran du clavier et sentant mon cœur rater un battement lorsque je fais face à une page internet pour le moins normale. Il n'y a plus de fond noir, plus de lumière blanche et encore moins ce visage masculin sorti de nulle-part. Je déglutis, pousse un petit rire nerveux avant de finalement éteindre mon ordinateur. Je ne saurais jamais ce qu'est un Këhuas et m'est avis qu'il vaudrait mieux que ça reste ainsi.

Fébrile, je me dirige nerveusement jusqu'à la salle de bain où je retire le haut de mon pyjama pour observer mon dos. L'hématome violet a disparu, mais la cicatrice noire est encore bien trop visible à mon gout. Etant donné que je dispose d'un petit échantillon du mélange de Winonah, je m'en étale une couche avant d'enfiler un haut à col roulé, nouant mes cheveux en un chignon, puis je vais déjeuner,seule. Je mastique un bout de la brioche que Calum a fait livrer tôt ce matin par le boulanger et joue nonchalamment avec le petit post-il qu'il m'avait laissé avec, m'écrivant un petit mot de bonne journée dans un français un peu moins déplorable que celui dont il avait fait usage lors du skype avec Théo.

Comme j'aurais aimé qu'il soit avec moi ce matin.

Je ne me sens pas très bien.

J'attrape mon téléphone pour lui envoyer un message lorsque quelque chose me surprend. Il me semblait avoir reçu un message hier soir, un message d'un inconnu qui m'avait envoyé une stupide chaîne. Pourtant il n'est plus dans ma boite de reception. L'ai-je supprimé avant de m'endormir ?

A virus called PhantomWhere stories live. Discover now