Chapitre trente : Peur du vide

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- Arrête ça, je sais ce que tu es en train de faire. Tu essaies de me faire te haïr, comme à chaque fois que tu ne contrôles plus la situation !

Je vois ses beaux yeux s'embuer, pendant que toute la colère s'échappe de mon esprit, pour laisser place à ces fourmillements étranges dans mon estomac.

- Je ne vais pas te laisser me décevoir comme tous les autres. Me menace-t-elle, alors que les larmes coulent sur ses joues. Tu m'as donné ton amour et tu ne le reprendras pas !

Ses derniers mots s'effacent dans un sanglot, elle se jette dans mes bras et je sens son emprise, aussi forte que sa respiration qui se saccade de plus en plus.

J'ai du mal à suivre les montagnes russes qui nous submergent depuis que nous nous connaissons.
La haine et l'amour sont si proches entre nous deux, que parfois, je ne sais plus ce que je ressens.

J'aime tout son être, mais je hais ses paroles meurtrières.

Je me sens pathétique, je sens que notre relation est pathétique.

Se courir après, jouer à suis-moi je te fais, fuis-moi je te suis... C'est putain d'éreintant.

- Giannina, je-

- Ne dis plus rien. Me coupe-t-elle. C'est mieux, quand on ne parle pas.

Je soupire. Je peux encore l'entendre renifler, cacher dans mon torse. J'enroule mes bras autour de son corps et repose ma tête sur la sienne.

Tu vas finir par me rendre fou Giannina.

Cette étreinte qui me donne l'espoir de la voir rester, se termine après un long moment de silence.

- Non, ne t'en vas pas. Dis-je en retenant son bras. Tu ne peux pas me dire ça et partir.

Giannina semble hésiter, je l'espère. Elle reste là, le bras encore dans ma main.

- Je te fais la promesse de ne pas te décevoir.

Ses yeux me portent toute leur attention, tandis que son corps se rapproche du mien. Je peux sentir la chaleur de son souffle sur mes lèvres.

- Promets-moi que tu ne me mentiras plus jamais.

Son visage est autoritaire, mais à quoi bon dire la vérité à une menteuse.

- Je te le promets. Répondis-je en posant ma main délicatement sur sa joue.

Un menteur et une menteuse, le début d'une histoire dramatique.

Je baisse les yeux sur ses lèvres parfaitement dessinées, charnues et brûlantes pour moi.

- Embrasse-moi. M'ordonne-t-elle.

Sans plus attendre, je prends possession de sa bouche avec tout le flot d'émotions qui me submerge.

...
GIANNINA

Ma valise est encore dans l'entrée, nous sommes allongés sur mon lit, tandis que Reese est au pied de celui-ci.

Nils me regarde, il m'admire en fait. Je le vois dans sa façon de m'observer. Ses yeux scannent chaque partie de mon visage, comme s'il était en train de peindre un tableau de moi. Sa main posée sur ma joue, caresse du bout des doigts ma peau qui s'embrase à chaque contact avec la sienne. Comme si nos deux corps n'avaient besoin que d'une chose :
Être en contact.

Je vois ses yeux se poser doucement sur ma bouche, une énième fois et je ne peux m'empêcher de me mordre la lèvre en voyant le désir s'enflammer dans ses pupilles.

- J'aime le goût de tes lèvres.

Je ris à ses mots, ce qui lui arrache un sourire.

- Je ne plaisante pas, tu as bon goût.

OSCURO SEGRETO. Tome I.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant