OSCURO SEGRETO. Tome I.

Chapitre quatorze : Rencontre inattendue

Lorsque j'ouvre la porte, pendant une fraction de seconde je sens un sentiment étrange parcourir mon esprit, semblable à la haine.

– Bonsoir Gigi.

C'est bien la haine.

Arthur se trouve sur le pas de ma porte, un sourire machiavélique sur le visage. Ce sourire disparaît rapidement quand il aperçoit la silhouette de Nils au dessus de mon épaule.

– Je te dérange peut-être ?

– Oui, je-

– Je peux entrer ? Me demande-t-il sans attendre ma réponse.

– Arthur, ce n'est pas le moment.

Lorsqu'Arthur fait un pas dans l'appartement, Reese se glisse entre mes pieds et le fixe d'un regard noir.

Nous nous retrouvons tous les quatres dans l'entrée, une ambiance pour le moins étouffante s'installe.

– Arthur. Se présente-t-il en serrant la main de Nils froidement.

– Nils, un...

– Un ami, Nils est mon ami.

Chacun se jette un regard en silence, les deux hommes sont de plus en plus crispés et dans le regard de Nils, je peux lire l'incompréhension.

– Je vais y aller.

– Non, reste Nils, c'est à lui de partir.

Je regarde Arthur qui est lui même concentré sur sa cible : Nils.

– Je suis venue pour te parler de quelque chose d'important Gigi, je crois que nous devrions avoir cette discussion seul à seul.

Je ne parviens pas à retenir Nils malgré mes traits soucieux, mais tiens tout de même à lui dire au revoir à l'extérieur. Je referme la porte sur Arthur qui nous jette un regard assassin.

– Je suis désolée, Nils...

– Est-ce que tout va bien ?

– Oui, c'est mon ex, ne t'en fais pas je m'en occupe.

– Ça a l'air d'être un abruti, je peux attendre dans ma voiture si tu as besoin ?

– Ne t'inquiètes pas, ça va aller.

Je pose ma main sur son épaule et nos joues entre en contact pour se saluer. J'apprécie ce court instant de calme avant de rentrer à nouveau dans l'appartement.

– C'est ton mec ?

Je ris en voyant son air jaloux, alors qu'il a pris possession de ma bouteille de vin et s'est servi un verre pendant mon absence.

– Je te l'ai dit c'est un ami et de toute façon, ça ne te regarde pas.

Je n'ai pas le temps de réagir que j'entends un verre se briser au sol, tandis qu'il m'attrape violemment le bras.

– NE JOUE PAS AVEC MOI GIANNINA !

Reese se met à aboyer, prêt à se jeter sur lui. Mon bras me fait mal, il le serre de plus belle.

– Fait sortir ce foutu clébard.

– Ne parle pas de lui comme ça.

– Je t'ai dit de le faire sortir. M'avertis-t-il en me tirant près de lui. Si tu ne veux pas que je le bute.

Les larmes me montent aux yeux, je vois ses pupilles se dilater, la rage prenant possession de son être.

– Viens Reese.

Je m'exécute et fait sortir le chien sur la terrasse en prenant soin de fermer à clé la porte vitrée. J'en profite pour attraper discrètement le couteau offert par Julia qui trainait sur le meuble à côté de la porte.