Chapitre dix-neuf : premiers secours

26 5 1
                                    

Après cette soirée dans la maison de campagne, Nils et moi restons en contact et discutons via les réseaux sociaux pratiquement tous les jours.

Chaque soir après le travail, je vois son visage à travers mon écran fissuré, nous bavardons au téléphone jusqu'à ce que le jour atteigne les fenêtres de mon appartement.

Après deux semaines d'appel vidéo, un mercredi soir, je sens la fatigue dans mes tempes alors que j'arrive en voiture devant chez moi.
J'entre à peine dans mon appartement que la faim gronde dans mon estomac, j'ouvre le réfrigérateur et découvre des étagères désertes.

C'est reparti pour un tour.

Je remonte dans ma voiture et me dirige au supermarché. Arrivée dans les rayons, je prends tout ce qui passe sous mon regard affamé.

Soudain mon cadis s'entre-choque avec celui de quelqu'un d'autre.

– Excusez-moi...

Je lève la tête et tombe nez à nez avec le personnage principal de tout mes cauchemars.

– Comment tu vas ?

Je crois rêver.

Arthur fait comme si tout allait bien, il me pose cette question en toute sérénité, alors que de la fumée va bientôt s'échapper de mes oreilles s'il reste dans mon champs de vision.

– Beaucoup moins bien, maintenant que tu es là.

– Gigi...

– Ne m'appelle pas comme ça.

– Est ce qu'on pourrait un jour se saluer comme deux adultes normaux ?

– Ça aurais pu être possible, si tu ne m'avais pas trompée avec ta secrétaire, violée à plusieurs reprises et-

– Veux-tu que moi aussi je cris dans les rayons que tu as tenté de m'assassiner ? Murmure-t-il en se rapprochant de moi dangereusement. Ou préfères-tu que j'ai une discussion à ce sujet avec ton frère ?

Mon corps se crispe, je sens que je vais vomir.

– Qui penses-tu qu'il croirait si tu lui en parle ? Chuchotais-je les dents serrées, en essayant de garder mon calme. Je suis sa soeur et toi tu ne fais pas partie de cette famille, tu n'es rien.

– Je ne me risquerai pas à faire de telles prédictions si j'étais toi.

Arthur me sourit en reculant et je sens que je ne vais plus pouvoir contenir toute la rage qui envahit mes membres.

– À une prochaine Giannina.

Je fume une cigarette les doigts tremblants de haine sur le trajet du retour à la maison.

La faim a laissé place au nausées, je n'ai rien pu ramener du magasin, tant sa présence m'a dégoûtée.

Lorsque j'arrive devant l'immeuble, je vois Nils devant la porte.

Je suis surprise et un peu angoissée de sa présence, j'aurais eu besoin de me remettre seule de mes émotions.

La cigarette entre les lèvres, il sourit en m'apercevant.

Je soupire, essayant de chasser les pensées négatives au sujet d'Arthur. Je sors de mon véhicule et m'avance jusqu'à lui.

– Bonsoir, dit-il en crachant la fumée de sa cigarette avant de la jeter. J'avais envie qu'on se voit pour changer.

– Bonsoir... Je ne m'attendais pas à ta visite.

Je m'arrête devant lui, il prend mon visage entre ses mains et me regarde attentivement, comme s'il m'analysait.

OSCURO SEGRETO. Tome I.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant