Inlassablement [ Sidjil x Maxime ]

À découvert

[ Maxime ]

« Maxime, quand est-ce que tu vas arrêter de me mentir ? » Dit la blonde, en regardant ses pieds.

« Comment ça ? » dis-je en m'approchant d'elle.

Les faibles lumières du camping illuminaient son doux visage, elle semblait triste et seule.

« Tu aimes Sid, pas vrai? »

Mon cœur loupe un battement. Merde, comment elle sait ?

« Tu veux dire le barbu de clash royal qui m'insulte toutes les deux secondes ? T'as bu quoi Ana ? » je dis en cherchant à rire légèrement, probablement pour cacher le stresse qui envahit tout mon être.

« Je vous ai vu. À Halloween. » dit-elle calmement.

Elle relève son visage et se lève, son regard ancré dans le mien ne semble ni déçu, ni en colère.

« Ana... » je souffle « je peux vraiment tout t'expliquer. »

« Non il ne faut pas Max,il n'y a rien à expliquer. j'ai cru que tu finirais par m'aimer, que je serai peut-être un jour plus qu'un accessoire pour toi que tu portes fièrement devant tes parents et tes amis mais qui une fois la nuit venue, est jeté pour que tu retrouves ton amant. »

Ses mots sont durs, pourtant elle les dit avec une douceur infini.

« Je suis terriblement désolé. »

« Je sais Max, je sais. » dit elle en posant sa main sur ma joue. « Je t'en veux pas, je ne t'en veux plus. Je sais que tu as essayé de m'aimer. »

Mon nez commence à picoter, et je sens que des larmes menacent de couler.

Elle sait, elle sait tout.

« Comment tu as compris ? » je demande faiblement, une larme coulant doucement le long de ma joue.

« Quand on est allé chez tes parents et que tu as joué certainement ta plus grande prestation. J'ai toujours su que tu étais bon acteur, mais ce soir là j'ai presque cru que tu m'aimais, tu étais si convaincant. Mais en sortant de chez toi, lorsqu'on a retrouvé le reste du groupe, tu regardais Sidjil comme tu m'avais regardé ce soir là, sans te forcer. Tu ne jouais pas le fait d'être amoureux, tu l'étais. »

Mon être tout entier tremblait sous ses mots, et brusquement, je lâche enfin prise. Je tombe dans ses bras et laisse échapper de nombreuses larmes. Le vase s'est enfin brisé, laissant exploser des centaines d'émotions.

« Je suis tellement désolé Ana, je te jure que je croyais en nous au début, je n'ai aucune excuse. Je m'en veux terriblement, j'étais juste terrifié. » dis-je difficilement entres plusieurs sanglots.

Ana caresse doucement mon dos soufflant des mots rassurant.

« Je sais Maxime, je sais. »

J'ai le sentiment que l'on vient de m'arracher ma couverture, et que le monstre qui se cachait sous mon lit vient de m'attraper. Mais les monstres ne vivent pas sous notre lit mais à l'intérieur de notre tête.

Je ne pouvais pas éternellement jouer un personnage, un garçon qui cherche à rendre fier ses parents en étant le cliché même de l'homme parfait. De super notes dans ses études - études que ses parents ont choisit pour lui -, une petite amie que ses parents adorent car elle semble tout autant parfaite que leurs fils, un enfant qui ne sort pas trop - du moins que des soirées et sorties dont les parents n'en n'avaient aucune idée - ainsi qu'un physique toujours exemplaire entretenu par le sport et des vêtements classe et hors de prix.

Je ne pouvais pas jouer ce rôle toute ma vie, car ce n'est pas ma vie. Ce n'est pas le vrai Maxime.

Ce n'était que le premier rôle de la carrière d'acteur du vrai Maxime.

À présent je devrai affronter les foudres de ma famille, car Ana m'a arraché cette couverture dans laquelle j'étais caché.

Elle était ma couverture pour protéger l'image parfaite que mes parents avaient de moi, pour préserver ma place dans cette famille.

Car si ils apprenaient toutes les cachoteries, si ils apprenaient pour mon amant... Je disparaîtrai aussi tôt du tableau familial.

Mais il se faisait tard maintenant, il fallait que je cesse de jouer ce rôle, que je fasse tomber mon masque et que mes parents apprennent à aimer le vrai moi.

Ils devront accepter que leurs fils aime un garçon, et que ce garçon s'appelle Sidjil.