Inlassablement [ Sidjil x Maxime ]

Sentiments naufragés

« Sid? Ça va ? » me demande mon meilleur ami.

Mon âme retrouve enfin mon corps et c'est comme si je me rappelais tout juste où je suis actuellement, comme si j'étais égaré depuis quelques temps.

« Ouais » je dis calmement observant les lumières de la ville éblouir la Garonne.

Les lumières artificielles étaient reflétés dans l'eau, créant un cadre magnifique.

La nuit avait chassé le jour il y a de ça plusieurs heures maintenant, je crois. Je ne suis plus sûr de rien.

Mon esprit divague une nouvelle fois, me rappelant la douce soirée d'Halloween comme si c'était un rêve éveillé qui avait laissé place au cauchemar des jours qui ont suivit.

Je n'ai pas su contrôler mes sentiments pour le plus petit, j'ai trahi mon amie et je me retrouve prisonnier d'une situation dont je ne suis pas maître.

Je n'ai plus le contrôle de rien.

Ni de ma situation avec Maxime, ni de sa relation avec Ana, ni ma relation avec la nourriture.

Je n'ai plus le contrôle.

Et cette vérité vient me frapper, si violemment qu'elle en coupe ma respiration. J'ai du mal à respirer, l'air est lourde, presque aussi lourd que le poids de mes secrets.

L'air devient irrespirable, pourtant rien n'a changé. C'est comme si mes organes internes refusaient de filtré l'air, mes poumons jouent des tours à mon cerveau et l'alarme : On ne respire plus.

Pourtant si je ne respirais vraiment plus, je serai mort.

Une force invisible m'écrases la poitrine, j'approche ma main à mon torse, il n'y a rien et pourtant j'ai l'impression de m'enfoncer sous terre.

Et c'est comme si tout mon être cessé de fonctionner, mes jambes ne répondent plus, mes bras sont engourdis, et j'ai l'impression qu'un simple coup de vent suffirait à me briser en deux.

Ma respiration devient de plus en plus rapide et irrégulière tandis que ma vue se trouble, est-ce que je pleure ? Mais pourquoi est-ce que je pleure ?

« Sid? Sid tu m'entends ? » dit une voix lointaine, presque inaudible.

Je ne parviens pas à répondre à cette personne.

Je tombe, je suis entrain de tomber sans fin, je vais mourir. J'ai l'impression de mourir.

Deux mains viennent se placer sur mes épaules, j'arrive à sentir leurs chaleurs et pourtant je ne parviens pas à savoir où je suis, je suis complètement déboussolé.

« Sid, t'es à la prairie des filtres là, on est tous avec toi, ok? Il faut que tu m'écoutes. »

Je hoche doucement la tête, je crois.

« Ok, suis mon rythme, inspire... expire... inspire... expire... »

Je ferme les yeux et écoute ses instructions. Doucement, je sens mon coeur se calmer, mon corps et mon esprit semblent cesser de se battre, ils semblent enfin harmonieux, ensembles.

En ouvrant les yeux à nouveau, je tombe nez à nez à Maxime qui affiche un air inquiet.

Je regarde autour de nous, prenant conscience peu à peu de l'espace qui m'entoure.

Je me sens dévisagé, comme si aux yeux de mes amis j'étais une bête de foire à cet instant. Car tous me regardent, muets et craintifs. Ils semblent faire soigneusement attention à leurs moindre faits et gestes, comme si j'étais une bombe qui menaçait d'exploser chaque seconde qui passe.