Inlassablement [ Sidjil x Maxime ]

La valse de la haine

Les cadavres des bouteilles de Desperados commençaient à envahir la table basse de Léna. Les sujets de conversations fusaient entres les groupes créant une ambiance vivante et plaisante.

« Les pizzas sont enfin là! » s'exclame la brunette en bondissant du canapé.

Quelques minutes après elle revient et dépose les pizzas un peu partout sur la table, où il y avait encore de la place.

« Putain enfin » dit Théodort en s'empressant de prendre une part de chèvre miel.

Les gens se servent à leurs tours, appréciant leurs savoureuse part de pizza.

Tous, sauf moi.

Je me muni d'une nouvelle Desparados et bois quelques gorgées.

« Tu manges pas Sid ? » me demande Lucas.

« Ahah, non ! Ce soir je me met une race, je préfère ne pas manger ça fera monter plus rapidement l'alcool » je mens en tentant d'adresser à mes amis mon sourire le plus franc.

Je sens le regard pesant de Maxime à ma droite, mais l'ignore. Ce soir je suis trop fatigué pour rentrer dans son petit jeu.

« Putain Théodort t'as mis de la sauce piquante sur ma pizza! » hurle Ana, mécontente.

« My bad » dit-il la bouche pleine et en levant les mains comme pour s'innocenter.

Une fois que les pizzas sont engloutis la soirée peut réellement commencer. La musique cherchant à créer au départ une ambiance calme pour les sujets de conversation commence petit à petit à s'accélérer et à augmenter le volume sonore laissant place à des musiques festifs sur lesquels Manas, Billy, Théodort et moi pouvons chanter et danser.

Je balaye la pièce du regard, Seb, Léna et Lucas parlent entres eux tandis que Matthis - un ami de Maxime - parle avec Ana, Maxime quant à lui nous fixe intensément.

Son regard me donne le sentiment de brûler de l'intérieur, sous les flammes de l'enfer ou sous les flammes du désir.

L'alcool qui coule dans mes veines accentue ces sentiments contraires, la haine et le désir viennent danser à l'intérieur de moi comme si l'ange et le diable s'amusaient à valser pour savoir lequel écouter.

« J'ai tellement chaud que là de suite je pourrais me mettre à poil. » cri Théodort afin de se faire entendre.

« Comment ça mon reuf ? » Dit Billy.

J'éclate de rire, hilare face à l'incompréhension de Billy.

Lorsque la musique Les démons de minuit passe enfin, les gens se lèvent afin de nous rejoindre pour chanter - ou plutôt hurler - les paroles de la musique qui anime chacune de nos soirées.

Les gens hurlent les paroles des chanteurs Images tout en bougeant au rythme de la musique, lorsque la musique prononce enfin ses dernières mélodies, le groupe est en sueur après avoir sautillé et hurlé comme des fous.

Billy décide de prendre une pose et s'assoit sur le canapé prétextant d'être « trop vieux pour ces conneries », d'autres décident de le suivre, notamment Théodort, Manas et Ana.

Une énième musique se lance, dont je ne parviens à reconnaître le son.

« Oh putain j'adore cette musique » hurle Léna en sautillant comme une enfant.

« C'est quoi? » je demande.

« Ta marinière de Hoshi, revoit tes classiques mec » Dit Matthis.

Les paroles de la musique débutent lorsque je croise le regard de Maxime, qui chante en me regardant droit dans les yeux la musique.

Autour de nous, les gens sautent ou tente des pas de danse aléatoire tout en hurlant les paroles de la chanson.

Cependant, dans l'appartement de Léna, je ne vois que lui. Je me retrouve paralysé comme envoûté par son charme retrouvant ces sensations qui m'ont tant troublé le soir d'Halloween.

Le refrain se répète plusieurs fois et Maxime continue de me fixer intensément tout en accentuant sur certaines phrases notamment :

« nous deux c'est pire que la mer à boire,
Ne te découvre pas d'un fil, tu rendrais amoureux ton miroir. »

Ou encore

« Viens dans mon équipage
Rattrape-moi sur la jetée
On fera sûrement naufrage
Mais on aura au moins essayé
Donc si aujourd'hui je plonge
Dans l'amour en criant à l'abordage
C'est parce que je prolonge mon séjour
Quitte à revenir à la nage
Je vois bien que tu pètes un câble
Et que même tu ripostes
Alors courons sur le sable
Avant qu'un autre t'accoste »

Les dernières phrases du refrain se répète plusieurs fois marquant la fin de la musique. Maxime a chanté l'entièreté de la musique sans me quitter des yeux.

Encore paralysé, lorsque la musique est interrompue par la prochaine, je retrouve enfin possession de mon corps comme si le temps d'une chanson mon âme n'avait fait qu'une avec la sienne.

Et à ce moment précis j'ai envie de lui hurler dessus, de le frapper, de l'inonder d'insultes, de le haïr jusqu'à en crever. Mais j'ai aussi envie de l'embrasser.

Je le déteste de jouer avec moi, d'avoir créé un petit jeu entre lui et moi me poussant à me sentir honteux vis à vis de mon amie. Je le déteste de tromper mon amie et surtout je le déteste de me faire ressentir d'être le second choix.

D'un seul coup, alors que mes amis semblent profiter de la soirée pleinement, je décide de partir, car cet instant entre Maxime et moi me donne l'impression d'avoir été dénudé sur la place publique, et que n'importe qui et surtout lui ont su lire dans mon âme et y comprendre tout les secrets que j'y cache.

« Attends Sid, tu vas où ? » Hurle Max derrière moi.

Il attrape mon bras et me retourne afin de lui faire face.

« Putain non Maxime, lâche moi, laisse moi. T'en as pas marre ? Chaque putains de soirées tu joues avec moi, tu me tacles, tu prétends que je suis fou de toi. »

« Car c'est le cas » Dit-il en riant légèrement comme pour calmer ma colère.

« Mais tu es en couple Maxime, putain. Après avoir couché avec moi. Même si on s'était promis un truc d'une nuit, comprend que tout le monde n'est pas comme toi Maxime. Certains ont un coeur et ne peuvent pas affronter leur coup d'un soir dans les bras de leur amie. »

Il ne dit rien. On se regarde dans les yeux alors que je viens de lui cracher mon venin au visage, c'est à son tour cette fois d'être paralysé.

« Tu me donnes envie de te haïr Sidjil. »

« Ça tombe bien, moi aussi tu me pousses à te haïr Maxime. »

Mais le problème avec cette haine, c'est qu'il suffit que l'on fasse un pas de valse ensemble Maxime pour que cette haine se transforme en amour.

Je suis parti, n'ajoutant rien de plus. Laissant la noirceur de la nuit m'envahir.

Coucou les loulous !
J'ai pas corrigé ni relu désolée !