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Samedi, 16 Août.

PDV ÉNORA

     Comme le temps passe vite. Hamon est mort il y a moins d'un mois, et maintenant, nous pouvons tous vivre en paix. Rassurez-vous, cette fois-ci, il a été crématisé.

     Et dire que c'est aujourd'hui que je dois me marier. Mais avant ça, nous avons deux rituels à effectuer. Donc, aujourd'hui, je me suis réveillée tôt. Le mariage est prévu pour 15h, et là, il est... 4h. Bon, je me suis réveillée un peu trop tôt. Heureusement que je n'ai pas réveillé Lorenzo, il aurait insisté pour que... Bon, vous comprenez.

Lorenzo : tu fais quoi debout à cette heure?

     Je me mords la langue pour m'empêcher de crier.

Moi : combien de fois t'ai-je dit d'arrêter avec tes réveils brusques?!

     Il passe un bras autour de ma taille.

Lorenzo : alors?

     Je soupire.

Moi : bah... Je pensais qu'on aurait dû se réveiller tôt pour les rituels. Nous en avons deux, et je suppose que ça durera. J'ai peur que le temps pour qu'on se prépare pour le mariage ne soit pas suffisant.

Lorenzo : tu stresses, là.

Moi : je m'en suis même pas rendue compte. C'est pas de ma faute. Dis, est-ce que j'ai pris du poids?

Lorenzo : au début, tu en avais un peu plus, mais maintenant, ça va. Et puis, si tu en avais toujours, où aurait été le problème?

Moi : je n'arriverais peut-être plus à entrer dans ma robe?

     Il sourit, hilare, avant de s'assoir sur le lit.

Moi : toi, tu as une idée derrière la tête.

Lorenzo : pourquoi tu dis ça?

Moi : je sais pas. Je te connais trop bien pour dire que tu veux quelque chose de moi.

     Il sourit, et prend mon menton entre son index et son pouce.

Lorenzo : et si c'était vrai?

Moi : j'essaierai de fuir.

     Il m'embrasse, et me force à me recoucher, se positionnant au dessus de moi.

Moi : je le savais.

Lorenzo : ça fait huit mois que je t'ai pas touchée. C'est normal.

Moi : et c'est encore un miracle que tu aies survécu.

     Nous passons donc ainsi un début de journée assez agité.

     Maintenant en cuisine, je prépare le petit déjeuner, avec Enzo dans sa poussette, endormi après que je l'ai nourri, et à juste distance de mon lieu de cuisine.

     Une fois le petit déjeuner prêt, Lorenzo et moi le prenons en discutant des rituels. Il m'explique surtout comment ça se passera.

     Plus tard, nous nous préparons pour aller chez Harris et Sylvie, après que j'ai apprêté Enzo.

     Nous allons au rez-de-chaussée, puis sortons de l'immeuble et prenons une voiture. Lorenzo prend le volant, et après que j'ai installé Enzo sur son siège pour bébé à l'arrière, je monte à mon tour et m'assois du côté passager. Il met le contact et nous allons en direction de la maison des Roussel.

     Une fois sur place, nous sortons, et je récupère Enzo avant de suivre mon âme sœur à l'intérieur de la maison. Je le suis jusqu'à une pièce qui, jusqu'à maintenant, m'était inconnue. Elle est plutôt belle. Je m'imaginais un endroit un peu étrange.

Sylvie : alors, les futurs mariés, prêts à passer les deux rituels?

Moi : moi, je suis prête. Même si je suis un peu gênée. Vous fermez vos yeux lors du baiser, d'accord?

Michelle : même pas en rêve!

     Lorenzo dit en rigolant :

Lorenzo : commençons dans ce cas.

     Sylvie me prend Enzo des bras, et Lorenzo m'invite à me mettre en face de lui, juste séparés par un autel, et mon père nous amène des dagues. Je fais comme Lorenzo, c'est-à-dire, je prends une dague, et me fais une entaille sur le pouce droit. Ça, c'est pour le rituel de fusion de nos deux meutes. Du sang glisse de ma plaie, mais avant qu'elle n'aille trop loin, je mets mon pouce dans la bouche de mon âme sœur, et il en fait de même avec moi. En nous regardant dans les yeux, nous rougissons.

     "C'était pas toi qui rigolais tout à l'heure?"

     Il ne me répond pas, et presse ses lèvres contre les miennes avec ardeur, me faisant encore plus rougir.

     Si je rougis devant aussi peu de personnes, alors, ça sera comment lors mariage, hein?

     Notre aura, habituellement dorée, devient blanche. Nous nous séparons après quelques secondes, toujours aussi gênés.

     Le premier rituel effectué, nous passons au deuxième, qui, cette fois-ci, est avec nos pères respectifs. Le mien en face de moi, le sien en face de lui et lui à ma droite. Ils se font une entaille chacun sur leur index, puis, prennent les paumes de nos mains et y dessinent des symboles.

Papa : maintenant, tu es la Luna Suprême des meutes de ce monde. Tu t'es montrée digne d'avoir ce rôle.

Harris : après tout ce que vous avez traversé, en si peu de temps, vous avez prouvé que vous pouviez prendre soin les uns des autres sans mettre en danger vos meutes. C'est fou, comme les enfants grandissent vite. Profitez bien de votre fils, d'accord?

     Nous acquiesçons. Et je me permets enfin de dire :

Moi : non mais c'était quoi ce silence qu'il y avait tout au cours des rituels?

Michelle : un rituel, c'est sacré.

Moi : je sais mais quand même. Mais sinon, le rituel de transmission n'aurait pas dû passer en premier?

Papa : peu importe l'ordre, les deux meutes seront toujours réunies.

Sylvie : allez, vous devez vous séparer maintenant. Énora, tu restes ici. Lorenzo, chez l'Alpha Suprême et plus vite que ça. Michelle, tu restes m'aider à apprêter la mariée, n'est-ce pas?

Michelle : bien sûr! Comme si je pouvais dire non. Et puis, on doit discuter.

Moi : je ne la sens vraiment pas, ta discussion.

Michelle : tu verras, elle est simple.

Moi : je n'y crois pas trop, non.

     Nous sortons tous de la pièce, et accompagnons les hommes dehors.

Papa : une limousine viendra vous chercher dans trois heures trente.

Moi : d'accord. Allez, à ce soir.

     Ils partent, et nous montons à l'étage.

Moi : tu voulais parler de quoi?

Michelle : tes anciens parents seront là. Tu es sûre que tu as bien fait de les inviter?

Moi : je ne sais pas. Mais j'ai envie de leur prouver que je n'ai pas besoin d'eux pour être heureuse.

     Michelle sourit, et dit :

Michelle : ça, c'est notre Luna. Allez, au bain maintenant!

Moi : oui, chef!

     Nous rions de cette petite partie improvisée.

     Des gamines, je vous dis.

Âme Sœur : L'Alpha Et La Légende. Where stories live. Discover now