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PDV ÉNORA

Moi : s'il te plaît.

Terry : *crie* papa, maman, Énora veut s'enfuir!

     Des bruits de pas précipités se font entendre dans les escaliers, et quelques secondes plus tard, mes parents se trouvent devant le seuil de la porte de ma chambre.

Gérald : est-ce vrai?

Moi : n-non.

     C'est la première fois que je mens. Et je me sens mal de l'avoir fait. Mais... Je ne veux pas qu'on me batte.

Hélène : traiterais-tu mon fils de menteur?

Moi : ce n'est pas ça. Je...

Terry : regardez le sac posé sur son lit.

Moi : je préparais juste mes affaires de sport pour demain !

Terry : c'est faux!

Gérald : en plus tu oses nous mentir!

     Un coup de poing en plein visage me fait tomber au sol.

     Dans cet état, il ne veut rien entendre et commence donc à me rouer de coups plus fort les uns que les autres. Terry lui amène une chaîne qu'il prend et commence à me frapper avec sur tout le corps. Hélène et Terry ne font que se moquer en me voyant me couvrir le visage pour que la chaîne ne me frappe pas cette partie. Ça serait trop douloureux. Je ne fais que hurler mais malgré ça, il continue.

     Après une bonne quinzaine de minutes à se défouler, il me laisse enfin tranquille. Terry, Hélène et lui sortent de ma chambre mais avant de partir, il me dit :

Gérald : une dernière chose. Ils viendront te chercher dès demain, à 10h. Tu as intérêt à ne pas faire de bêtises.

     Il referme violemment la porte, me laissant seule, et en sang sur le sol froid de ma chambre. Je reste là, à baigner dans mon propre liquide vital en versant des larmes.

     J'ai mal partout, c'est atroce.

     Un quart d'heure plus tard, je trouve la force de me lever. Je marche, ou plutôt boite, jusqu'à la salle de bains, où je trouve judicieux de prendre un douche brûlante pour retirer le sang coagulé. Je me déshabille, en gémissant, dû à la douleur, et entre dans la cabine de douche, puis ouvre le robinet en réglant la température de l'eau jusqu'à ce qu'elle soit brûlante.

     En ce moment, je ne ressens aucune douleur. Juste, du soulagement. Du soulagement à sentir l'eau brûlante couler sur ma peau. Cela m'apaise, et me permet d'oublier tous mes problèmes.

     Je ressors de la salle de bains, voyant que tout le sang que mes blessures portaient et moi aussi n'est plus présent. Il en ressort encore en très petite quantité de ces dernières, mais ça va aller. Je ne prends pas la peine de les bander ou quoique ce soit, je prends une haut et un short tous deux noirs, et regarde le sol de ma chambre. Du sang. Du sang forme une épaisse flaque entre la porte et le côté gauche de ma chambre. Devrais-je la nettoyer? Non, je vais la laisser là. Demain, je ne serai plus là pour me faire frapper et réprimander pour ça. Après tout, j'appartiens déjà à une famille qui m'a achetée et qui sera peut-être pire que la mienne même si je devrai me marier avec leur fils, qui lui aussi me maltraitera.

     Je me couche doucement, et repense au livre que j'ai récupéré à la bibliothèque. Je regarde le sac dans lequel il est, et me relève. Je le fouille dans mes affaires, et le prends après l'avoir trouvé.

     Je me rassois douloureusement sur mon lit, et me mets à contempler à nouveau le livre. Je remarque alors le titre qu'il y a sur la couverture : La Protégée Des Surnaturels. Un peu bizarre comme titre d'un livre. Je l'ouvre, et y vois...

     Non, j'hallucine sûrement. C'est impossible! Qu'est-ce que mon prénom fait là?

     Je commence alors à lire le livre avec plus d'intérêt à chaque page que je parcours. Tout y est. Tout sur les surnaturels est expliqué ici. Les anges, démons, divinités, banshees, sirènes, fées, elfes, nymphes, vampires, berserks, sorciers, loups ou loups-garous qui implique les alphas, les bêtas, les deltas, les omégas, Cerbère aussi et pleins d'autres surnaturels. Il y en a beaucoup trop. Mais je lis et assimile tout, tellement c'est passionnant.

     C'est vraiment incroyable à quel point ce livre peut nous renseigner sur les différentes espèces de surnaturels qui existent. Je referme le livre et le place près de mon oreiller. Je me laisse tomber contre celui-ci, mais regrette très vite. J'ai presque oublié que j'ai des blessures plein le dos.

     Une larme coule et roule pour terminer sa course dans mes mèches de cheveux qui sont de part et d'autre de ma tête, posée sur mon oreiller. Je ferme petit à petit les yeux, et tombe dans les bras de Morphée.

Rêve.

Je vois une femme. Une qui me ressemble trait pour trait. Ses magnifiques cheveux bruns et ses yeux bleu océan. Elle est en compagnie d'un homme dont j'ignore l'identité.

??? : Marchal, qu'allons-nous faire pour protéger notre enfant? De ton frère, et de ses loups?

Marchal : tu ne resteras malheureusement pas avec moi.

??? : mais... Pourquoi?

Marchal : écoute Mirabelle, c'est pour votre sécurité. Je m'en voudrais énormément s'il vous arrivait quelque chose à toi et à notre futur bébé. Alors, ne discute pas. S'il te plaît.

     Les larmes perlent au coin de ses yeux, et elle lui prend la main.

Mirabelle : je veux que tu saches tout de même que je t'aimerai toujours, Marchal.

Puis, comme une ellipse, je vois une salle d'hôpital. Elle ressemble beaucoup à une salle d'accouchement. J'en ai la confirmation lorsque je vois la même femme que tout à l'heure, en train d'accoucher. L'accouchement terminé, une fille est née, et est à présent dans les bras d'une infirmière. Les machines commencent à faire du bruit. Les médecins essayent de faire tout pour la garder en vie, mais c'est en vain. Elle décède, en disant une dernière chose.

Mirabelle : je t'aime ma fille.

Maman...

Un nouvel ellipse prend place et cette fois-ci, je découvre mon père, en train de lire une lettre laissée par... Un parfait inconnu.

Gérald,

     Je suis désolée. Désolée de t'avoir menti, de t'avoir caché la vérité, mais... Cet enfant que je portais n'était pas le tien. Tu dois sûrement me détester à l'heure où tu lis ceci, mais, tu as le droit de connaître la vérité. Je sais que je suis lâche de te le dire dans une lettre et pas en face, mais... Je n'avais pas le choix. J'ai failli la perdre une fois, mais ils m'ont aidée à la garder en vie. Et je sais qu'en apprenant qu'elle n'était pas de toi, tu t'en serais pris à nous. Mais je ne peux plus te cacher la vérité. Je ne veux qu'une chose. Que tu t'occupes d'elle comme si c'était ta propre fille.

Mirabelle.

Âme Sœur : L'Alpha Et La Légende. Where stories live. Discover now