30 - Quand ton passé te rattrape, sort ton gun et tire.

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DANS LA PEAU DE SOFIANE.

Trois putain de jours que j'la cherche partout, partout.. J'ai peur qu'héja lui arrive à elle, à ma fille. Quand la peur m'prends j'déraille généralement. Là j'prenais sur moi. Dès que mon téléphone sonne j'cours voir qui appel, en espérant que ce soit elle. On fais tout ce qu'on peut, mais elle reste introuvable.

Toute l'équipe est chez moi, même son reuf ce revenant de guerre.

- A PANAME ON EST LES BOSS , A PANAME ON EST LES BOSS ! - >Appel entrant : Inconnu.

« M : Allô ?
... : Tu veux la retrouver vivante ?
( l'équipe : mets l'haut parleur b*tard ! )
M : TU LUI A FAIS QUOI ?!
... : Moi ? Rien. J'suis d'votre téco, j'veux la sortir de là autant que toi.
M : Elle va bien ?
... : Ouais, ils sont gentils avec elle pour le moment. Mais ça va pas tarder à changer. Bref, j'texpliquerais en détail.
M : Où ? Quand ?
... : Sur le toit, maintenant. »

Moi : *en regardant Lyes* Monte avec moi.

On est monté sur le toit, et y'avait bien un gars.. Pas eu besoin de violence, il nous a expliqué le délire, et son "plan". Pas trop de risque ça va.. Casse les c*uilles quand même d'avoir encore à faire des trucs dans l'genre là alors que j'suis clean et rangé loin d'tout ça.. Pas de pitié, pas de peine quand il s'agit de la femme que j'aime, j'pourrais même tuer Hollande pour elle.

« Lyes : Il ressemble à Sam.
Moi : wAllah ! La même façon d'se tenir et tout.

- pendant qu'il fumait sa clope, j'observait la tess. -

L : J'espère pour eux qu'elle a rien.
M : ...
L : Ce serait c*n que j'me salisse les mains pour trois b*uffons. Surtout la folle là, cette c*nne.
M : Imagine il nous douille c'p*
L : On a pas d'choix que lui faire à 50% confiance.
M : Ouais bah l'autre 50 c'est méfiance ma gueule.
L : C'est ça le deal mon poussin
M : *rires* N*que toi gros p* j'suis marié
L : *rires* »

RETOUR DANS LA PEAU DE NESS.

Ça fait bien une semaine que je suis là, et ça fait quelques jours que ma souffrance morale est à sa grande apogée. J'ai peur pour ma fille. J'ai peur de la perdre.. Maintenant six mois que l'ai en moi, j'me suis attachée à elle. J'suis toujours sur ce fauteuil, j'attends. J'sais pas trop ce que j'attends, la mort ou que quelqu'un vienne me sauver.. C'était le bordel dans ma tête jusqu'à ce qu'Elyna arrive armée en dans la pièce.

« E : *en pleurant* Pourquoi..
M : Pourquoi quoi ? Pose cette arme tu sais pas ce que tu fais..
E : T'as fait exprès ? AVOUE LE ! TU ME PRENDS TOUT CE QUE J'AI !
M : De quoi tu parle ? Elyna pose ça s'il te plaît..
E : TA GUEULE ! SAMIR EST PARTIS ! C'EST TA FAUTE ! *rires* Mais j'vais vite régler ça. *pointe son arme vers moi*
M : Linoush.. Pose ça.. T'es une fille bien, tu peux pas tuer quelqu'un.. Pose ton arme, tout peut redevenir comme avant..
E : C'est vrai ? .. On sera les meilleures amies du monde ? Comme au collège ?..
M : Oui j'te le promets, mais avant pose ça..
E : NAN ! TU MENTS ! TU MENTS !
M : Elyna arrête pose ça p*tain !
E : TA G*EULE ! »

Clik clak ... BOUM.

Deux meufs, une arme et une blessée.. Mais laquelle de nous deux ?

Je ferme fort les yeux parce que je ressent comme une douleur.

J'ouvre un oeil après l'autre, me touche le corps doucement avant de voir Elyna au sol qui baignait dans son sang..

« M : OUVRE TES P*TAINS DE YEUX ! OUVRE LES !
E : ...
M : ELYNA P*TAIN !
E : ... Vie.. Ta.. Vie..
M : Garde les yeux ouverts s'il te plaît, garde les ouverts je.. Je vais t'aider ok ? C'est finit y'a plus de guerre ! »

Je l'ai vu fermer ses yeux et quitter le monde des vivants tout en souriant.

Elyna c'était une femme aveuglée par l'amour, une jeune femme frustrée dans un monde de haute cruauté, une petite meuf sous pression.. C'est une jeune femme de plus que la vie a balafré. C'est un Ange de plus que la vie nous a retiré. On était en guerre, qu'on s'est quittés fâchées.. C'était une jeune femme avec le coeur meurtri, sali, brisé, souillé par un seul et même homme..  Je venait de m'allonger à ses cotés, je prenait son sang mais je m'en foutait. J'avait sa main dans la mienne et je me souvenait de tous nos moments passé ensemble.

Je riait nerveusement. Je riait aux éclats avant de me mettre à pleurer comme une madeleine.. Je pleurait à chaude larmes et rien ne pouvait m'arrêter.

« Driss : MAIS P*TAIN IL S'PASSE QUOI ICI ?!

- en me voyant dans cet état Rayan venait de courir se mettre à mes cotés -

R : Eh stop, arrête, lève toi..
D : Équipe de bras cassés !
R : *en chuchotant* La faute à qui c*nnard.
D : Emmène la se calmer, elle m'soule à pleurer. »

D'un coup les douleurs que j'avais pu sentir étaient entrain de partir. Je caresse le bas de mon ventre et baissant la tête et j'ai remarqué une énorme tâche de sang.

« Moi : Je saigne.
D : Me dit pas que..
M : Je saigne.
R : Beaucoup ?
M : *en panique* Ma fille.. »

Je paniquais tellement que j'avais du mal à respirer. Rayan m'a fait monter dans une chambre et a appelé un médecin je suppose, j'ai du aller me doucher, et c'était réel, je saignais. J'ai mis des habits qu'il m'avait passé, et je saignais encore. Je caressait mon ventre, j'me rassurait comme je pouvais.

Médecin : Mademoiselle ?

Je le regardais et je me demandais d'où il sortait, je l'avais même pas entendu entrer. Il a fait ce qu'il avait à faire, j'étais tellement dans mes pensées que je lui prêtais même plus attention. J'avais peur de ce qu'il allait me dire.

Médecin : Désolée de vous l'annoncer, il s'agit d'une fausse couche.

J'ai tourné la tête vers le médecin qui était déjà entrain de ranger son matériel, et je pleurais en silence.

J'avais perdu ma fille. Merci papa, merci mille fois.

Je m'étais recroquevillée sur moi-même en pleurant, j'avais perdu mon bébé.. La mort me colle à la peau, je la porte dans le sang, je l'ai dans les veines.

Quand Rayan est revenu je lui ai pas laissé le temps d'en placer une.

Moi : Elle est morte. Sort.
R : Ness je..
M : S'il te plaît, sort.

Je voulais faire mon deuil, seule. Apparemment c'était pas possible.

« Brahim : Bon princesse, il est temps de se dire au revoir.
Moi : Au revoir.
D : *rires* Je crois que t'as pas compris ma fille.
M : M'appel pas comme ça s'il te plaît.
B : Pardonne nous, *rires* mais tu coûte cher à entretenir, et.. Tu nous sers pas à grand chose.
M : Appuie sur la gâchette alors.
D : MAIS REAGIT ! ON VA TE TUER !
M : T'as tué la fille, tue la mère. T'as pas de conscience tfacon.
B : *déstabilisé* A quoi tu joue ?
Lyes et Sofiane : Elle à rien, vous avec vos vies.
Issam : Toi pose ton arme au sol. »

J'avais envie de pleurer. Tellement de peine et de tristesse dans une même vie. Deux trois coups de feu et on est partis avec Rayan. Ils m'ont emmené à l'hôpital, avec ma bidoche tachée de sang j'étais prioritaire donc ça a été assez vite. Le médecin qui m'a pris en charge m'a demandé si j'avais déjà éjecté le foetus j'ai répondu que non donc c'était direction le bloc opératoire pour un curetage. Cette journée elle s'est résumée à des larmes, que des larmes.

Mes proches essaient de me faire oublier la mort d'Elyna et de ma fille. Les jours passent et je me rétabli de mon choque petit à petit, on va dire ça comme ça. Heureusement que Sofiane est là, il s'en est beaucoup voulu, mais cette histoire c'est devenu une plaie qui cicatrise.

Le jour où j'ai présenté Rayan à Issam, avant de se serrer la main, ils ont eu un mouvement de recul. Ils se sont fixés un moment, l'atmosphère était pesante ce jour là.

« Moi : Tu sais qui c'est ?
Issam : Ouais il nous a aidé à t'retrouver.

- Rayan s'était juste contenté de sourire -

M : Pas seulement..
Sam : Parle.
Rayan : J'suis ton demi frère.
Sam : C'est le fils de Driss ?
M et R : Ouais..
Sam : *en lui tendant la main* Bah bienvenu dans la miff ma gueule. »

Un membre de plus dans la famille, un frère de plus. Il regrettera le fait d'entrer dans ma vie quand il verra que j'porte la poisse, que tous ceux que j'aime meurent.

Sofiane, mon amour, mon souffle, ma vie. Quand on se dispute on se réconcilie au lit, quand ça se passe bien ça se finit au lit aussi. On s'aime à en mourir et s'le dit comme on peut. On s'aime à s'en crever le coeur, et ça un peu plus chaque jours. C'est l'homme qui me rends heureuse. Je pense que tout ce qu'on a vécu nous a uni.

Ça nous a uni lui, la tristesse, la mort et moi.

« Macabre est mon macadam. »

Macabre est mon macadam.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant