15 - No stress.

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« Je te rappel, que l'hypocrisie est humaine. »

Plus j'serais grande, plus j'serais forte ?

C'est faux. La force c'est dans le mental, le caractère, pas dans l'âge. C'est radical, soit t'es fort, soit t'es faible.

J'suis descendu à la cave, gun chargé. Dès que j'lai vu tout me remontait. J'comprends pas. Tout était faux. Des fausses scènes de jalousie, des faux moments de tendresse, tout de faux.. Comment c'est possible ? La vie c'est pas Hollywood mon gars, un peu d'sincérité quoi steuplé. Plus j'le regardait, plus j'avais envie de partir. Partir loin. J'me sent pas capable d'le tuer lui, j'ai vécu des choses avec, et rien que d'le voir comme ça j'pouvais pas. Faut que j'vire ce putain d'corps de ma cave.

Il était là, en face de moi, attaché, bouche scotchée, le regard qui provoque comme toujours. Je savais qu'il me mettais au défi, il me croit pas capable de tirer, d'le tuer, j'le sais. Il pense que j'l'aime trop pour ça. Ce qu'il sait pas c'est que je l'aime, mais ma fierté et mon orgueil valent plus que le peu d'amour que j'ai daigné lui porter. J'avais le doigt sur la gâchette prête à retirer la vie d'un fils de timpe.. J'ai fait un compte à rebours, et j'ai tiré.

C'est allé tellement vite.

Tout allait trop vite ici, tout.

Je l'ai tué.

J'ai tué l'homme que j'aimais.

Ce 1er Novembre 20**, c'est une âme de plus que j'ai envoyé là haut, un corps de plus qui sera sous terre, une vie de plus que j'ai retirée. Ce jour là j'ai buté Smaël. Sans pitié, j'ai sorti mon glock j'ai tiré. Dans la tête, entre les deux yeux. Et dire que jl'aimais.. Quand j'ai réalisé ma connerie, que j'ai réalisé que j'venais une fois d'plus d'me comporter comme un monstre j'suis partie de cette cave en courant. Devant la porte ils etaient tous là, on aurait dit que ça m'attendait. J'les ai poussé et j'suis sortie de la maison. J'étais en tshirt et en jogging dehors alors qu'il faisait froid, mais j'men fouttais j'continuais d'avancer. J'marchais sans m'arrêter, j'savais pas où j'allais, j'suivais mes jambes. J'ai zoné un moment avant de reprendre le chemin de la maison.

Je venais d'arriver dans l'allée où j'habitais et j'me suis arrêtée net.

C'était des girophares. Là, là devant chez moi. Des voitures de police. J'ai commencé à paniquer. Là j'peux vous dire j'avais chaud au cul ouais. S'ils sont chez moi je prends perpet. C'est même pas discutable. Perpet direct. Au cachot Ness, au cachot.

Quand j'ai réalisé que c'était pas chez moi ma tension est redescendu sec. J'étais montée en pression pour rien.. Tant mieux. J'suis allée faire genre ça m'intéressait pour vraiment être sûre, en faite j'ai appris qu'ils se sont fait cambrioler. J'm'en tapais un peu j'sais très bien qu'ils iront tout racheter demain. J'ai laissé cette histoire de coté et j'suis allée sonner chez moi.. C'est bizarre dit comme ça, mais j'suis sortie sans mes clés.

C'est mon ptit Kader qui m'a ouvert, j'suis entrée et j'ai vu. J'ai vu la pitié dans leurs yeux. La pitié.. J'en veux pas. J'veux pas de pitié. J'ai pas cherché midi quatorze heure j'suis montée sans calculer personne. J'ai pas besoin de votre pitié, ce qui est fait est fait. Il le méritait.

J'suis mal alors je bois. Matin midi soir je bois. Le Jack m'tient en vie, remplace toute l'eau et le sang qui doivent être dans mon corps, dans mes veines. J'tise des bouteilles pleines. Tout les soirs j'suis déchirée, et j'trouve jamais personne pour m'recoller. Je pleure un homme que j'aimais.. J'ai le coeur mis en pierre, et j'ai beau tiser j'sais qu'un homme mort ne revient jamais.

Ce soir j'suis bourrée mais j'ai quand même les idées claires, j'me tappe des barres devant le miroir. Pourquoi ? Parce que j'y vois un monstre, une folle. J'ai déliré longtemps avant de m'endormir au sol. La lumière du jour brûlait mes yeux et m'a réveillée le lendemain matin, mais pas que.

« ... : Lève toi.
M : Tu.. Tu t'prends pour qui ? Sort !
... : Jmapel plus Sofiane si j'te laisse comme ça. Lève toi soule pas !
M : J'ai besoin d'aide moi ? J'ai besoin de ta pitié hein ? J'AI BESOIN DE RIEN SORS P*TAIN, SOOOOORS !

- il venait de me lever et mise devant l'miroir -

Sof : REGARDE ! REGARDE TOI ! T'AS VU COMMENT T'ES ?! ON T'DONNE DE LA PITIÉ PARCE QUE TU FAIS PITIÉ ! TU FAIS LA MORTE ! T'ES UN CADAVRE REGARDE TOI BORDEL ! OUVRE TES P*TAINS D'YEUX ET REGARDE TOI ! T'ES MORTE ! MORTE AVEC LUI !

- je répondait pas, je bougeait pas -

Sof : *chuchotait* N'importe quoi j'ai juré. »

Sur ces mots il est parti.

“ Tu fais la morte. Morte avec lui, t'es morte. T'es un cadavre. Tu fais pitié. ”

J'avais ces phrases qui revenaient sans cesse en tête, et il avait raison. J'puait l'alcool et j'avais la peau sur les os.. J'suis partie me doucher, me changer et je suis descendue, enfin j'ai essayé de descendre. J'ai galéré parce que j'avais grave mal aux articulations, en même temps quand tu passes deux semaines à boire et dormir fallait pas s'attendre à mieux que ça je crois. La douleur devenait insupportable, alors j'appelais les gens en criant dans les escaliers, en vain. Quelle idée j'ai eu d'prendre une maison aussi grande ? Cette maison j'la déteste c'est bon c'est officiel. Tous les jours y'a quelque chose qui m'le fait regretter. J'étais entre le troisième étage et le deuxième depuis déjà une bonne vingtaine de minutes maintenant et Samir est venu.

Bah pu*tain c'est pas trop tôt.

« S : Questu fait ?
M : A ton avis ?
S : A mon avis je sais pas c'que tu fais
M : J'essaie de descendre à la cuisine. Mais j'arrive pas. J'ai tr .. »

J'avais pas finit ma phrase qu'il me portait déjà jusqu'en bas. Évidement pour aller à la cuisine, faut passer par le salon, où y'avait Sofiane, Lyes et Kader. En me voyant dans les bras de Samir qui avait pas trouvé mieux que d'me porter comme les mariés, Sofiane m'a bien regardé de travers. J'avais grave envie de tapper une barre de voir les autres se retenir de rire mais y'a Sofiane qui bouillonnait dans son coin donc si j'avais eu le malheur de rigoler il m'aurait encastré dans le mur direct. Samir lui comprenait rien du tout ce bête, il s'est juste contenté de m'servir un GROS bol de Chokella. J'ai bloqué un peu là. C'est mes céréales préféré et il s'en souvient encore.. Je le regardait étonné et lui il souriait.. Il avait avait tapoté sa tempe zehma pour dire "j'oublie rien t'as vu" et il est partis s'asseoir au salon avec les autres. A quoi il joue ? Qu'il s'occupe d'son fils et d'sa femme, faut oublier le passé..

Je mangeais mes céréales difficilement, il fallait que je revienne à l'état normal. L'alcool me mettait tellement bien, t'es tellement pété que tu penses à rien donc certainement pas à tes problèmes c'est plus ça qui me faisait keaffer.

« Macabre est mon macadam. »

Macabre est mon macadam.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant