25 - Le changement.

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Retour dans la peau de Ness.

Sofiane dit que la cité est restée la même, aucun changement elle est restée comme il l'aime. Que c'est toujours les mêmes qui tiennent les murs, les mêmes meufs sur les bancs, les mêmes petits dans les jeux, encore les mêmes daronnes aux fenêtres. Pourquoi les changer, les bouger, les remplacer ? Dans ma cité y'aura toujours cette ambiance de bled, de rivalité, de trahison, d'air frais. Y'aura aussi cette ambiance de métissage, de cultures mélangées venue de France, d'Afrique et d'ailleurs. Voilà c'est ça ma cité.

Ma cité c'est pas que des Thugs et des putes.

Ma cité c'est aussi des gens pieux, c'est des parents et des enfants, des vieux et des jeunes. C'est la joie, la bonne humeur, c'est des rires et des larmes. Ouais tout ça c'est ma cité, c'est là où j'suis née, où j'serais enterrée.

On était tous ensemble au salon, on a passé la soirée tous ensemble sah franchement c'était au top. La mère de Sofiane elle est adorable, elle me rappelle la mienne.. Forcément ils ont du rentrer, et puis même Sofiane était fatigué. Kader préférait aller dormir chez Lyes donc je l'ai laissé y aller. J'ai passé un coup de balais en speed avant d'aller me coucher.

J'étais dans mon lit, les yeux fermés, prête à dormir mais j'entends qu'on m'appelle. Je me redresse et voit que c'est Sofiane à l'encadrement de ma porte en fait.

* Ouais ?
- On peut dormir ensemble ?
* Viens.

Sa grosse tête m'avait tellement manqué au fond que dormir avec lui ça m'gênait même pas. J'étais vraiment bien dans ses bras en plus, j'avais la tête sur son torse pendant qu'il me caressait les cheveux..

Puis au final on faisait des câlins. C'était sur que ça allait déraper, il commençait déjà à faire chaud dans la pièce. On s'embrassait tout doucement, j'sentais ses mains sur mon corps. J'savais comment ça finirait et j'voulais pas pour autant que ça s'arrête, la tentation était là, l'envie aussi était là. Il faisait chaud, trop chaud, et nos respirations étaient fortes. Plusieurs sensations inconnues me torturaient et je les laissait l'emporter sur ma raison.

On s'est arrêté pour respirer correctement, son front était sur le mien, ses mains étaient dans mon dos, les miennes sur son cou, mes yeux étaient encore fermés et je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres..

C'est à ce moment précis, entre nos gros souffles, entre les décharges que je recevait dans le ventre qu'on s'est dit qu'on s'aimait. Et même si on se l'était dit en même temps, je l'ai bien entendu de sa bouche, et c'est tout ce qui pouvait compter à ce moment là. Ça m'avait fait comme une explosion à l'intérieur de moi..

On s'est regardé, on s'est sourit, et on a repris.

Le désir s'ajoute à la tentation et l'envie en retirant tes habits. Des mots doux, des caresses, des soupirs, des cris. C'était lent, doux, fort, bon. Il savait s'y faire.. Ce soir là, je me suis donnée à l'homme que j'aimais et ça restera l'une des plus belles nuits que j'ai passé dans ma vie. Et si je devait retourner dans le temps, je ferait en sorte que ça se reproduise. Dans ma sombre vie j'ai quand même eu des petites pointes de bonheur, cette nuit en fait parti.

Les jours passent et mon humeur se dégrade, j'aime Sofiane, j'le sait. Mais j'ai l'impression d'aller trop vite, beaucoup trop vite.

« So : Eh ?
Moi : Hm ?
So : T'es sur que ça va ?
M : *sourire* Oui t'inquiète.
So : *soupire* Pourquoi tu me mens ?

- il s'était assis à coté de moi sur mon lit et il me regardait avec insistance puis m'a pris dans ses bras en caressant mes cheveux -

So : J'te lâcherait pas Ness, j'te l'jure.
M : *en fermant les yeux* Je sais..
So : Qu'est ce que t'as ? Parle moi.
M : Tu penses qu'on va trop vite ?
So : Du fait qu'on l'ai fait avant d'se marier ?
M : En partie ouais..
So : Nan. Je t'aime, tu m'aimes, j'aime ton corps, t'aime le mien *rires* j'vois pas où est le problème. Je reprends mes habitudes le taf et tout et on se marie, *bisous* et là j'te ferait l'amour matin, *bisous* midi, *bisous* et soir, *bisous* on aura une bonne cinquantaine de gosses, *bisous* mais ça m'dérange pas moi j'aime bien.
M : *sourire* Moi j'aime ton corps ?
So : *rires* Vu les traces que j'ai dans le dos, oui. »

J'avais pas compris tout de suite à quoi il faisait allusions.. Mais bon, c'est pas parce que je l'ai griffé deux trois fois pendant que.. C'est bon bref, on passe.

Passer ma vie à faire femme au foyer il en était plus qu'hors de question alors j'ai envoyé mon CV un peu partout et au final j'ai été retenue à un seul endroit : au centre du quartier en tant qu'animatrice. Je passe de baronne à animatrice. Animatrice les gars, ANI-MA-TRICE. J'ai qu'une envie c'est d'aller voir Lyes et d'lui dire de refaire équipe avec moi. J'ai une paye de misérable alors que j'vais charbonner avec des gamins ingérable ou presque. C'est ça ma vie ?

Là encore j'suis un petit peu énervée, du coup j'insulte mon père dans ma tête. Pour moi le fait qu'il soit parti ça a engendré tout ça, de toute façon, c'est simple, pour moi tout sera toujours d'sa faute.

• Chacune de ces personnes laissent quelque chose dans ton cœur dont tu te souviendra au cours de ce grand voyage qu'est la vie, alors baisse les fenêtres de ta caisse et profite du voyage, tu ne sais pas quand arrivera ton arrêt. •

« Macabre est mon macadam. »

Macabre est mon macadam.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant