Mon vécu est semblable à la palette d'un artiste peintre... Il y a dans cette palette plusieurs couleurs, dans chaque couleur plusieurs teintes, et dans chaque teinte plusieurs sentiments, les miens ou ceux des autres. Les couleurs peuvent y être chaudes ou froides, les teintes sombres ou claires, et les sentiments bons ou mauvais. C'est avec cette palette que j'ai commencé à peindre le tableau qu'est ma vie, tableau que je pensais achevé depuis des lustres, étant d'ors et déjà consciente de la vie misérable qui m'attendait jusqu'à ma mort, qui serait certainement d'autant plus pathétique. Mais voilà qu'un jour est apparue sur ma palette une nouvelle teinte : un noir d'encre, sombre et inquiétant, qui semblait présager un futur plus que chaotique. Pourtant, malgré la crainte que m'inspirait cette nouvelle aventure, je savais au fond de moi qu'elle aurait une place plus qu'importante dans mon tableau. Il ne me restait alors plus qu'une question à élucider... Où est-ce que j'avais encore foutu mon pinceau ?